Cet album a un rendu hypnotique, mystique. Il est d'une puissance effarante. Les passages jazzy donnent un caractère psychédélique à l'album. Vraiment original et purement jouissif!
Yakuza
Hardcore Metal

Samsara
Chronique
Vos vaccins sont-ils à jour ? La question peut surprendre, mais elle est clairement opportune lorsque l’on aborde le cas Yakuza. La formation chicagoane éprouve en effet, depuis ses débuts, un goût immodéré et communicatif pour l’évasion, le voyage vers les lointaines contrées, et teinte donc sa vaste base métal de riches couleurs asiatiques et orientales. Samsara perpétue cet incoercible besoin, mais cette fois-ci c’est à Matt Bayles (Botch, Mastodon, Isis) que fût confié le travail de production de ce troisième opus.
Un choix pour le gros son des plus propices puisque le quatuor pratique à l’origine un métal véritablement acharné et nourri par diverses influences. Cela peut déboucher par exemple sur un hardcore métal parsemé de pointes thrash suraiguisées (l’entame exaltée Cancer Of Industry, Just Say Know), ainsi que des explosions mid-tempo rappelant l’entreprise de démolition Mastodon (Monkeytail). Un côté très incisif qui peut prendre également la forme, plus inattendue mais tout aussi cohérente, des riffs les plus nerveux et efficaces du premier album de System Of A Down (20 Bucks). Néanmoins, Yakuza ne s’arrête pas là. Alors qu’on pourrait légitimement penser que le groupe se trouve pied au plancher, il s’adonne soudainement à de dévastatrices embardées death métal auxquelles sont adjoints parfois des moments mélodiques et épiques (Dishonor), ou des passages hardcore totalement chaotiques (le break déchaîné de Cancer Of Industry, Plecostomus). Une violence qui trouve son corollaire dans le chant farouche du guitariste Matt McClelland, alors que le timbre presque grunge de Bruce Lamont se trouve assigné, quant à lui, aux parties plus mélodiques.
Mais ce qui fait de Yakuza une entité unique au sein de cette scène, ce sont ses envolées "orientalisantes" irrésistibles orchestrées par Bruce Lamont sur la quasi-totalité des dix titres de Samsara. Articulés autour du saxophone et/ou de la clarinette, ces passages diffusent le sentiment grisant de chasser le Dragon dans une humide et clandestine fumerie d’opium du Golfe du Tonkin. Ces mouvements dépaysants, psychés en diable, bénéficient en outre du travail consciencieux de Matt Bayles, ce dernier leur conférant une plus grande densité, un meilleur impact par rapport à ceux de Way Of The Dead. Cette spécificité trouve essentiellement son origine dans l’admiration sans bornes que portent les membres de Yakuza à la world music mais surtout au jazz. Ils en ont ainsi conservé la dimension progressive, laquelle s’incarne dans le passionnant Exterminator, mais aussi l’aspect feutré comme en témoigne Glory Hole où le pianiste Jim Baker fait état de toute sa classe.
Une liste d’invités sur laquelle figure également le dur à cuire Troy Sanders (Mastodon). Celui-ci vient poser sa voix sur les refrains brutaux du massif Back To The Mountain, final s’étirant sur près de neuf minutes et dont les humeurs postcore (proches de Callisto du fait du saxo) permettent de conclure ce disque de la plus soigneuse des manières.
Samsara répond donc pleinement aux attentes qu’avait suscité Yakuza lors de la sortie de son précédent album. Disposant d’une production mettant plus en valeur sa singularité, d’une fougue intacte, et d’une distribution désormais digne de ce nom, les américains devraient s’imposer sans peine sur le devant de la scène…en attendant la prochaine réincarnation discographique.
Télécharger : Cancer Of Industry.
Les critiques des lecteurs
Cet album a un rendu hypnotique, mystique. Il est d'une puissance effarante. Les passages jazzy donnent un caractère psychédélique à l'album. Vraiment original et purement jouissif!
Yakuza, un groupe atypique
Ca pour une surprise... Certainement la meilleure de l'année en ce qui me concerne. Samsara est un disque complètement barré d'une grande richesse, naviguant constamment entre les genres et les tempos. Le mélange Jazz (quelle bonne idée d'intégrer un Saxo !), Death, Post Rock, Harcore, et Metal est un régal pour les oreilles.
Excellente surprise que ce Samsara. Au même titre que l'album de Genghis Tron, cet album trouve vraiment de quoi susciter de nouvelles sensations. Très riche, très bien fait, c'est du tout bon !
Très très bonne surprise que cet album de Yakuza. Un album ambitieux et richissimme, où l'ombre d'Isis certes n'est jamais très loin mais qui possède malgré tout une personnalité très forte de par notamment ses envolées orientalisantes fleurant bon le jasmin. A acquérir de toute urgence.
Un chef d'euvre, tres jazzy et aussi tres violent rien a redire.
Yakuza propose une musique tout à fait originale, mélange de puissance brute et de mysticisme. C'est bien le tour de force réalisé par ce groupe : proposer un son bien metal tout en développant des ambiances tantôt jazzy, tantôt d'Extrême Orient. La production rend bien hommage à leurs intentions, les musiciens sont bons, le chant excellent (en live aussi, remarquable d'alterner saxo et chant avec autant de brio) : bref, un album à écouter absolument !