logo Xipe Totec

Biographie

Xipe Totec

Xipe Totec est une divinité Aztèque signifiant littéralement "Notre Seigneur l'écorché." Il est l'un des quatre dieux principaux de la culture Nahuatl aux cotés de Tezcatlipoca, Quetzalcoatl, et Huitzilopochtli et symbolise le renouveau, la vie, la mort, les pluies fertiles et la nature, rien que ça. Le groupe est composé de deux membres, Alex Camacho au chant, et Martin Martinez pour tout le reste.  Le groupe parle principalement dans ses chansons de la culture aztèque mais aborde aussi des thèmes historiques comme la conquête espagnole de l’Amérique latine. Bien que leurs débuts remontent à 1996, il faudra attendre 2011 pour voir le premier album du groupe sortir.

Chronique

In Moyocoyani ( 2012 )

Xipe Totec a choisi de consacrer son deuxième album à Moyocoyani. Il s’agit du dieu aztèque de la création et quand on est artiste c’est plutôt malin d’avoir recours au dieu auquel on est apparenté. Espérons que ce choix à-propos leur ait apporté inspiration.

Xipe Totec a donc fait le choix dès le départ, tout comme Nile avec la mythologie égyptienne ou bon nombre de groupes avec les mythologies celtiques et nordiques, d’aborder dans son œuvre les récits basés sur les dieux anciens et les contes et légendes qui y sont apparentés. Etant basé au Mexique, c’est tout naturellement que le groupe a embrassé la religion aztèque comme étendard et s’est abreuvé de sa culture et son héritage pour concocter du death pas fin. Oui, la religion aztèque est quand même plutôt orientée sur le culte de la guerre et du soleil, bon, on n’en est pas non plus au stade de leur voisin les Mayas qui eux étaient plus branchés sacrifice et sang, mais quand même.  Tout comme Corvus Corax qui essayent un maximum de chanter en vieux gaélique ou en langues nordiques, Xipe Totec a pris le parti de chanter exclusivement en Nahuatl, une langue dont les dialectes modernes sont parlés aujourd’hui par moins de deux pourcents de la population au Mexique, Nicaragua et Guatemala.

Difficile donc de comprendre ce qui se dit, surtout que visiblement les traductions sur internet se font rares, mais à l’oreille la langue se prête plutôt bien à la discipline. Tout comme Al-Namrood l’a fait avec la langue arabe, les Mexicains ne se content pas simplement de chanter en leur langue d’origine, mais ils y incorporent également des instruments traditionnels, en l’occurrence des bâtons de pluie, des flûtes et des instruments de percussion locaux. Ce mélange étonnant et inédit entre ces instruments et la guitare saturée rend plutôt pas mal. En deux mots pour ce qui est de la guitare sur l’ensemble d’In Moyocoyani, sans être formidable, on trouve des mélodies intéressantes, de quoi satisfaire le premier fan de death venu. La piste trois qui donne son nom à l’album est surement celle qui met le mieux en valeur le mélange de ces sonorités anciennes et actuelles.

C’est aussi celle la qui fait prendre conscience du problème du reste de l’opus. A part ces instruments et la guitare, pour le reste, c'est-à-dire la basse et la batterie, c’est le strict minimum et encore.  Le plus souvent la basse n’a pour unique but que d’appuyer la mélodie de guitare avec des notes fondamentales, souvent jouée avec un tempo atténué, ce qui alourdit bêtement certaines lignes qui auraient bien besoin d’un peu plus de vigueur, en témoigne Hhuehueteotl et son passage solo basse affligeant. La palme revient tout de même à la batterie, enfin la boite à rythme, qui pour le coup est surement la plus synthétique et sommaire qui soit. Vouloir faire tous les instruments de son groupe c’est une chose, mais encore faut il que ce soit un minimum bien fait, la pour le coup des démos des années 70  faites avec un Computerhythm ont un meilleur rendu sonore, faut le faire !

Des idées intéressantes au niveau de la composition, avec un concept musical qui a le mérite d’être fort, original et riche en références à développer, mais beaucoup de défauts de conception qui empêchent l immersion totale dans le disque. On voit la où ils veulent en venir, mais sans pour autant l’atteindre. Dommage, peut être y sont-ils arrivés avec l’un des albums suivants ou peut être se décideront ils un jour à embaucher les musiciens qui leur manque.

A écouter : Atlcahualco, In Moyocoyani