Xavier Rudd est une sorte d’OMNI (Objet Musical Non Identifié) dans la planète ANTI, le sous label de Hellcat/Epitaph. Le bonhomme affiche 28 ans au compteur et déjà six albums dont deux live, venant mettre en avant sa réputation de musicien live hors pair. Ce dernier opus, intitulé Food In The Belly est, de loin, le plus abouti, dans une veine reggae-pop-folk-acoustique entre du Jack Johnson (en moins répétitif) et du Ben Harper première période (celle où c’était bien) avec parfois des trouvailles musicales à-la-Dave-Matthews et des interprétations à-la-Patrice. On peut trouver d’autres influences, plus virales, comme Leo Kottke et Natalie Merchant ainsi que le multi-instrumentiste David Lindley. Xavier Rudd, joue de la guitare Weissenborn (celle popularisée par Ben Harper), de la guitare acoustique et électrique à 6 et 12 cordes, du Didgeridoo, des Stomp Box, de l’harmonica, des Tambours aztèques, du Djembe, des Shakers, du Banjo et des Clochettes.
Le multi-instrumentiste ambidextre australien compose une musique très 'peaceful' (lui-même annonce : "It’s all about peace and happiness") inspirée d’une culture surf/nature conjuguée aux racines de son pays, que ce soit à travers les instruments utilisés ou les contenus des textes (la reconnaissance de la culture aborigène et le traitement qu’on leur réserve, la préservation de l’environnement ou encore l’épicurisme). "Connie’s Song" ou "The Letter" sont des quasi copier-coller de chansons de Ben Harper alors que "Fortune Teller" vient pousser la porte de la maison d’Elliot Smith. "September 24, 1999" qui conclut l’album au piano/chant est d’une grande qualité mélodique. C’est un album qui s’écoute d’une traite et qui est plein de 'good vibrations' comme on dit. En live, celui qui apprit a jouer du didgeridoo avec un tuyau d’aspirateur peut jouer jusqu’à quatre instruments simultanément (Rémi Bricat n’a qu’à bien se tenir). On sent bien que la musique de Xavier Rudd est totale, il transpire le groove, il vit sa musique corps et âme avec une sincérité assez rare, et surtout dans une communion avec le public proche du sentiment religieux. Du roots man!
A écouter : "Fortune Teller"