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Biographie

Xandria

Xandria se forme au milieu des années 1990 sur l'initiative du guitariste Marco Heubaum, mais c'est en 2000 que le groupe se fait connaitre grâce à quelques titres disponibles sur internet. Le fondateur essaye alors de regrouper un line-up stable pour concrétiser cet essai. Il recrute entre autre la chanteuse et claviériste Lisa Middelhauve, qui va vite devenir la figure de proue de Xandria.

L'album Kill The Sun sort en 2003, puis Ravenheart en 2004, et India en 2005. Ce rythme effréné ne les empêche pas de tourner, avec Subway To SallyASP ou Epica. Cet exigeant mode de vie et la surexposition médiatique poussent la chanteuse à quitter l'aventure après le quatrième album, Salomé : The Seventh Veil. Kerstin Bischof la remplace pendant un an avant de raccrocher elle aussi. Lisa Middelhauve, l'ancienne vocaliste, assure l'intérim sans ré-intégrer le groupe, puis c'est Manuella Kraller (ex-Haggard) qui reprend officiellement le poste en 2010.

Ce nouveau line-up sort Neverworld's End en 2012 avant que le destin ne les rattrape : Xandria se retrouve encore une fois sans chanteuse. Sa remplaçante est Dianne Van Giersbergen (qui n'a aucun lien avec Anneke Van Giersbergen). En mai 2014 sort Sacrificium, puis un an plus tard, Xandria propose son premier EP, Fire And Ashes, qui regroupe des inédits, des reprises, et des anciens titres retravaillés.

The Wonders Still Awaiting ( 2023 )

5 ans après la sortie de Theatre of Dimensions et une absence prolongée dans l’industrie, notamment suite au départ de leur chanteuse Dianne van Giersbergen (membre d’Ex-Libris et ayant maintenant une carrière solo), Xandria revient sur le devant de la scène symphonique avec un huitième album studio avec, non pas la deuxième ou la cinquième, mais la huitième chanteuse de la formation : Ambre Vourvahis. Ce n’est d’ailleurs pas le seul changement de line-up à souligner : Philip Restemeier (guitares), dans le groupe depuis 2001, est remplacé par Robert Klawonn, Steven Wussow (basse) par Tim Schwarz et Gerit Lamm (batterie) par Dimitrios 
Gatsios. Rien que par ces nouvelles têtes, on sait déjà que The Wonders Still Awaiting sera différent des précédents opus. 

Treize morceaux pour nous convaincre que Xandria est toujours présent, ça fait un peu beaucoup, surtout quand ils se ressemblent et se répètent, à ne plus savoir à quelle piste on en est une fois la moitié de l’album passée. La seule chanson qui semble sortir du lot de cette seconde partie de l'œuvre est Illusion Is Their Name. L’intro porte une ambiance bien symphonique comme on l’imagine - orchestre, chœur, montée en puissance, riff de guitare - puis le morceau part sur un mélange death/power. La chanteuse joue entre chant pop-rock, saturé et heavy - ah oui, oubliez le côté lyrico-dramatique à fond dans cet opus - ce qui marche tout de même assez bien. You Will Never Be Our God se détache aussi grâce au guest invité à participer : Ralph Scheepers (Primal Fear). La proposition est cohérente avec la direction prise par l’album, on a là un morceau death mélodique avec quelques influences heavy. Tout comme Illusion Is Their Name, le côté saturé et plus rock de la vocaliste est mis en avant. Cependant, les musiques s’enchaînent et un pattern se dessine : quelques fois, des intros qui déboîtent, des couplets qui ont une baisse d’énergie, des refrains qui sont pour la plupart catchy, quelques transitions, et on repart de plus belle. Sur 1h d’écoute, ça devient vite imbuvable.

Heureusement que les premiers morceaux semblent plus vifs, mais peut-être que c’est juste l’effet “nouvelle chanteuse, nouvelle production, nouveaux horizons”. On a une entrée en matière assez directe : Two Worlds introduit toute la palette vocale de la vocaliste, je dis bien TOUTE, passant de son chant pop-rock, à quelques envolées lyriques pour finir sur de la saturation. On aura vu plus subtil en matière de présentation. Le titre n’est cependant pas mauvais, mais rien d’extraordinaire. Tout comme Reborn ou Ghosts dont les refrains sont catchy, ce qui permet clairement de retenir pour quelques minutes supplémentaires l’attention de l’auditeur, mais l’ensemble de la production semble bien plate. Encore une fois, la voix n’est probablement pas exploitée au mieux, sur les refrains il y a une sensation d’étouffement, les chœurs sont imposants, laissant peu de place à la musicienne pour se frayer un chemin jusqu’à nos oreilles. Par contre, ce qui marche assez bien, c’est l’idée qu’on retrouve dans The Wonders Still Awaiting : les refrains sont certes doublés par des chœurs, mais Ambre Vourvahis, ne chantant ni la même mélodie ni sur le même rythme, a alors plus d’espace pour s’exprimer. Cette piste fonctionne d’ailleurs bien, l’une des meilleures de l’album peut-être. Elle est portée par un  chorus et une transition amenée par un crescendo qui ouvre sur une répétition a capella de la mélodie du refrain et ça, c’est efficace, parce que c’est sacrément épique. 

Petit point aussi sur les paroles. Les thèmes abordés ont aussi complètement changés par rapport aux précédents opus. Là où on avait des histoires différentes racontées, à la manière de nouvelles, porteuses de sens, on se retrouve maintenant avec un thème global de recherche d’identité avec des textes qui, osons le dire, ne sont pas les meilleurs du groupe. 

Bon, passer après Dianne van Giersbergen et la direction full opératique amorcée depuis 2014 avec Sacrificium n’est clairement pas une mince affaire et nul doute que la pression devait se faire sentir, aussi bien pour les nouveaux musiciens que pour Marco Heubaum, guitariste et aux manettes du groupe. On voit tout de même où cette nouvelle formation souhaite se diriger : plus de rock, de death, de heavy, du symphonique toujours présent, mais en arrière-plan. Les heures épiques de Xandria sont clairement révolues au profit d’un son qui semble plus mainstream et c’est par ailleurs un constat qui se fait de plus en plus dans le domaine du metal symphonique : la grandiloquence du lyrique est supplantée par une approche plus pop-rock. The Wonders Still Awaiting amorce donc un virage à 180 degrés, tout comme a pu le faire le dernier opus de Within Temptation. Un tournant qui perdra un auditoire et en ramènera un nouveau, plus jeune, probablement. L’album n’est pas foncièrement mauvais, mais il manque d’impact. Quelques chansons valent le détour mais, à la fin de cette écoute, l’idée qui ressort c’est qu’il fallait tant de morceaux pour remplir le cahier des charges. Une déception certaine pour cette formation allemande pourtant assez imposante sur la scène symphonique.

A écouter : The Wonders Still Awaiting (la chanson, pas tout l'album)
8 / 20
1 commentaire (13/20).
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Theater Of Dimensions ( 2017 )

Que l'on soit bien clairs : j'aime Xandria. J'ai acheté des disques de ce groupe, je les ai vus en concert, et j'ai aimé. Quand j'ai choisi de chroniquer Theater Of Dimensions, je n'avais pas encore écouté l'album en question mais je sentais qu'il pouvait évidemment me plaire (et c'est même comme ça que je choisis les disques que je chronique). J'imagine que vous voyez déjà où une entrée en matière pareille est en train de nous mener : la cuvée 2017 de Xandria s'avère finalement être une grosse déception.
 
On ne sait même pas par où commencer, tant l'album est à côté de la plaque. Les intros molles qui ne donnent pas envie de rentrer dans les titres (We Are Murderers (We All), Where The Heart Is Home...), les structures peu inspirées ou répétitives (Céili, We Are Murderers (We All), Death To The Holy, Ship Of Doom...), les phases de narration plutôt que de chant qui ralentissent le rythme des morceaux et leur impact sur l'auditeur (Queen Of Hearts Reborn, A Theater Of Dimentions...), au final rien ne va et l'écoute est laborieuse dès la première tourne du disque.
Le pire, c'est qu'on sent qu'on ne passe pas loin de quelque chose. Par exemple, le refrain du morceau introductif, Where The Heart Is Home, est assez réussi et même plutôt accrocheur. Mais il tombe à plat, se termine sans le panache ni la grandeur qu'un tel passage mériterait, et on ressort de ce refrain déçu par cette transition mal branlée qui casse le rythme donné par ce refrain bien trouvé. Ou encore le chant efficace dans Death To The Holy, avec ses phrasés un peu hachés et un timbre médium plutôt que lyrique, qui fini par lasser à cause de sa répétitivité lancinante (le titre utilise une variation de la même ligne de chant dans ses couplet et ses refrains,
alors forcément).
On arrive aussi à comprendre que Theater Of Dimensions intègre mieux Dianne van Giersbergen au chant, elle arrive à mieux s'épanouir que sur Sacrificium, que l'on sentait composé pour sa prédécesseure plutôt que pour elle. Mais même en étant toujours irréprochable de justesse, elle ne parvient pas à rendre cette nouvelle livraison agréable. Plus à l'aise dans le lyrique que dans les tessitures graves, la frontwoman part parfois dans des délires "Castafiore" qui vont bien trop loin, qui font sombrer Xandria dans la parodie (l'intro de Queen Of Hearts Reborn par exemple). De plus, on ne pourra pas s'empêcher de mesurer son chant à celui de Simone Simons (Epica). Dianne van Giersbergen tient très bien la comparaison, puisque leurs voix sont exactement les mêmes sur beaucoup de passages (Where The Heart Is Home, refrain de Forsaken Love...), y compris sur des petits détails comme la tenue des vibratos ou la capacité à légèrement accentuer une note en la semi-saturant légèrement. Est-ce un mal ? Simone Simons n'est-elle pas une référence absolue dans le chant soprano ? Là n'est pas le problème, Dianne van Giersbergen chante aussi bien que la meneuse d'Epica. Simplement, Theater Of Dimensions voit son originalité amputée de moitié tellement les liens avec Néerlandais sont évidents. D'ailleurs, musicalement cela se ressent aussi : l'intro de Call Of Destiny ou la conclusion subite par une montée en tension de Death To The Holy sonnent 100% Epica.
 
Theater Of Dimensions propose aussi quelques invités de marque, mais gâche leurs talents. Henning Basse (Firewind) fait le pitre psychotique sur le pavé éponyme, alors qu'il a des capacités de ténor incroyable. Bjorn "Speed" Strid (Soilwork) fournit des growls largement moins qualitatifs que sur les enregistrements de son propre groupe dans We Are Murderers (We All), mais de toutes façons ses brèves interventions sont très peu exploitées. Ross Thompson (l'un des vocalistes de Van Canto) se voit obligé de transformer en comptines enfantines les couplets déjà bien mièvres de Ship Of Doom (ce titre de chanson, franchement, y a que moi que ça fait rire ?). Seule la
participation de Zaher Zorgati de Myrath (sur Burn Me) semble justifiée.
 
On ne va quand même pas partir fâchés, si ? Il faut en effet reconnaître quelques qualités à Theater Of Dimensions. Le riffing typé Black Metal dans We Are Murderers (We All) apporte un peu de fraîcheur, la ballade Dark Night Of The Soul est dotée d'un excellent solo de guitare dans une veine très Rock rétro, un peu bruitiste. Il y a un côté qui pourrait faire penser à du Folk ou à des influences amérindiennes, notamment dans les coouplets (chiants) de Ship Of Doom ou au milieu de Burn Me, qui permet à Xandria de grappiller une once d'intérêt. Quelques autres détails se démarquent, mais voilà : ce ne sont que des détails.
 
Xandria peine donc à récolter plus de points que ceux attribués par défaut, pour s'être donné la peine de participer. Les bonnes idées présentes dans ce Theater Of Dimensions sont assez nombreuses, mais rares sont celles qui sont pas mal branlées, pas assez exploitées, trop pompées, ou tirant vers l'auto-caricature. Pourtant les Allemands en sont à leur septième méfait et savent ce qu'ils font. Ils ont agréablement surpris par le passé, et on ne peut qu'espérer qu'ils le fassent à nouveau avec un prochain effort.

A écouter : Si vous insistez vraiment... Call Of Destiny, Dark Night Of The Soul.