Wormphlegm
Funeral Doom

Tomb Of The Ancient King
Chronique
Après une première démo d’une folie aussi jouissive que la longueur de son titre qui avait fortement marqué les amateurs de Doom extrême, Wormphlegm revient en cette année 2006 avec un album au titre énigmatique, Tomb Of The Ancient King. Après un hiatus de plus de cinq ans, les aficionados n’attendaient plus rien des finlandais, ce qui renforce encore un peu plus le mystère de cette nouvelle galette.
Malgré ses trois titres seulement, Tomb Of The Ancient King est bel et bien un album, sa durée approchant l’heure, et pour cause : il s’ouvre sur une piste monumentale de plus de trente minutes, Epejumalat Monet Tesse Muinen Palveltin Caucan Ja Lesse, dont le titre improbable est en fait la première phrase de Psalttari de Mikael Agricola, homme d’église finlandais du 14ième siècle. L’œuvre en question traitant de la mythologie païenne finlandaise, un parallèle peut être fait avec le titre de l’album et sa jaquette, représentant une figure guerrière menaçante a demi dissimulée dans l’ombre. Mais venons-en au principal : quid de la musique ?
In An Excruciating Way Infested With Vermin and Violated By Executioners Who Practise Incendiarism And Desanctifying The Pious (ouf!) avait fait très grande impression de par la folie incroyable qui s’en dégageait. La folie est toujours aussi présente sur ce Tomb Of The Ancient King mais, s’il n’y a rien d’aussi mémorable que le rot qui clôturait la démo, cette folie est traitée différemment, plus sournoise, plus insidieuse, plus élaborée. Il faut de nombreuses écoutes pour se rendre compte à quel point l’album est immersif grâce à une ambiance absolument effrayante où se côtoient guitares acérées, cris de démons et hurlements dégénérés; de même la batterie, semblable au rythme d’un cœur sur le point de céder, se lie aux claviers lancinants pour rendre l’ensemble plus oppressant encore et ainsi captiver complètement l’auditeur. Le nouveau côté noise de la musique du combo est ainsi une réussite totale.
Reprenant le thème de la mythologie païenne, cette album serait la bande son parfaite des tourments endurées par les âmes déchues de l’enfer, suant la douleur, suintant la haine, puant la mort, aussi étouffante que l’atmosphère du tombeau d’un antique monarque... Effrayant, oppressant, éprouvant, tels sont les mots pour qualifier cet album qui incarne à merveille l’appellation « Torture Doom » de la musique du ver flegmatique.
En conclusion, Wormphlegm signe avec Tomb Of The Ancient King une œuvre incroyable qui ravira tous les fans de musiques extrêmes. Encore meilleur que son prédécesseur et à ne pas mettre entre toutes les mains, ce disque est à ranger aux côtés des pièces maîtresses de folie musicale sorties cette année, à savoir Mort de Blut Aus Nord, Near Death Experience de Spektr et Ligfaerd de Nortt. 2006 aura décidément été un très grand cru.
Hallucinant ce disque. Je suis habitué des trucs oppressants, mais Wormphlegm est vraiment écrasant sur Tomb Of The Ancient King. La sensation de malaise développée sur les trois titres fait vraiment tomber dans une sorte de cercle vicieux hyper désagréable. Le corps se délite douloureusement petit à petit au fur et à mesure que la musique avance, et l'alliance du timbre de guitare très rugueux à ses mélodies puissantes crée un effet vraiment ignoble.
Les paroles sont vraiment à lire d'ailleurs, on comprend très bien d'où vient le terme "suicide Doom" tellement les thèmes abordés sont explicites et choquants.