Empruntant volontiers leurs inspirations au gré de leurs
envies à tous les styles, les Américains de Within The Ruins ne dérogent pas à
la règle avec ce nouvel opus à la production massive : Halfway Human. Quel est le menu cette fois ? Réponse en
quelques lignes.
Résolument moderne, ce cinquième album bénéficie d'un
mixage très informatisé, à grands coups de triggs, de samples et d'effets
synthétiques. Partisans du bon vieux son à lampe avec beaucoup de groove et de
chaleur, passez votre chemin. Souvent catégorisé dans le Deathcore, ce qui
n'est pas faux en soi, Halfway Human s'ancre toutefois plus dans le Metalcore
comme peuvent en témoigner les guitares mises très en avant, les samples, pas
omniprésents mais très surexposés dès qu'ils apparaissent et les passages en
chant clair. Ces derniers, parfois bien sentis, d'autres fois
complètement à coté de la plaque, peinent à trouver leur place au service
du morceau. Absolution en est une très bonne illustration, le morceau aurait pu
en sortir grandi sans ce chant très sensible hors de propos.
Coté inspiration, c'est à la fois très riche et très intéressant
car nous sommes sur un genre hybride en lui même et extrait de la mouvance
actuelle. On repère ainsi dans l'univers Metal une bonne dose de Prog,
une pointe de Death, une pincée de Hardcore, et un soupçon de Heavy. Là où ça
devient très peu commun c'est qu'il y a également sur les ambiances des
emprunts Rock et classiques tournés de façon électronique. Ce serait d'ailleurs, si l'on devait en définir une, leur marque de fabrique personnelle. Within The
Ruins ont leur petite touche personnelle qui les différencie de la pléthore de
groupes présente dans le Metalcore. Ce qui s'inscrit d'ailleurs parfaitement
dans leur identité car les membres se soustraient volontiers des conventions et
des codes du genre.
L'album contient de bons morceaux comme Death Of The
Rockstar ou Ataxia IV, mais est assez inégal. C'est dommage car de bonnes
idées et intentions sont présentes par-ci par-là, mais malheureusement pas assez
mises en valeurs à cause de facilités trop présentes. C'est d'ailleurs assez
frustrant car l'ensemble tient la route, mais est entaché de toute une série de
déchets qui viennent polluer l'écoute et nous faire dire que ça aurait pu être encore
mieux. On a l'impression qu'ils ont voulu trop en mettre partout. En témoigne plusieurs morceaux qui sont rarement
en dessous des quatre minutes. En exemple concret on peut citer le dernier
morceau Treadstone qui part très bien et prend une tournure dramatique vers la
deuxième minute.
Qu'on adhère ou pas au style, on ne peut nier certains
talents et on ne peut pas non plus passer à coté des divers petits pépins qui
émaillent Halfway Human. Du très bon, comme du très moyen. Les fans devraient
s'y retrouver et les autres devraient au moins y jeter une oreille pour se
faire leur propre opinion.
A écouter : Death Of The Rockstar, Ataxia IV