Windhand
Stoner / Doom Metal

Eternal Return
01. Halcyon
02. Grey Garden
03. Pilgrim's Rest
04. First To Die
05. Light Into Dark
06. Red Cloud
07. Eyeshine
08. Diablerie
09. Feather
Chronique
Windhand livre avec Eternal Return un disque sympathique mais assez attendu, proche du Grief’s Infernal Flower d'il y a trois ans. On retrouve la voix suave de Dorthia, soutenue par les guitares vrombissantes et si cela fera bien sûr plaisir aux fans, on ne peut pas dire que les Américains aient eu une pointe d'inspiration fulgurante.
Dorthia, puisqu'elle occupe désormais une place centrale dans la formation, apporte des touches intéressantes sur ce Eternal Return. Grey Garden, premier extrait dévoilé avant la sortie de l'album, laissait transpirer des lignes vocales traînantes évoquant le Grunge. Et ce n'est sans doute pas un hasard que cette deuxième piste fut choisie pour allécher l'auditeur, car elle laisse planer une ombre de désespoir avec un chant minimaliste fuyant à tout prix l'échappatoire vers d'autres octaves. Une teinte intrinsèquement Doom dans ce que le style représente de plus désabusé et abattu par la fatalité, oui décidément Grey Garden annonçait un album sombre et triste
On retrouvera une tension assez proche avec Eyeshine, mu par un tempo de marche funèbre aux couleurs légèrement exotiques, non loin des dernières pérégrinations d'un certain Earth. Feather enfin, conclut aussi le bal sur une note de désespoir manifeste, avec pour office de nous ensevelir sous un fuzz miroitant et une batterie solennelle.
Mais voilà, en dehors de ces trois moments forts (sans être complètement inédits), Windhand ne surprend pas tant pour qui les suit attentivement. À vrai dire, le reste de l'album se déroule sans encombres mais sans graver dans la mémoire des passages franchement marquants. Et les similitudes avec Grief's Infernal Flower n'aident pas vraiment à démarquer les titres moins réussis. D'autant que la tendance de mix amorcée depuis 2015 (riffs en arrière plan, voix en avant) relègue les guitares au rang de ronron secondaire, les rendant de fait moins identifiables et laissant à la chanteuse la lourde tâche de faire varier les morceaux.
Le cru 2018 venu de Virginie est en demie-teinte. Ne blâmons pas pour autant Windhand qui a déjà prouvé sa capacité d'évolution, et attendons patiemment la prochaine mutation des Américains (en écoutant le dernier Conan par exemple).