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Biographie

Windhand

Asechiah Bogdan (Guitare), Garrett Morris (Guitare), Dorthia Cottrell (Chant), Nathan Hilbish (Basse) et Jeff Loucks (Batterie) fondent le groupe de Stoner / Doom Windhand en 2008 à Richmond aux Etats-Unis. S'inspirant d'une lourdeur et d'un psychédélisme à la Electric Wizard le groupe enregistre une première démo en 2010. Ryan Wolfe remplace Jeff aux fûts la même année et le quintet prépare son premier album éponyme qui sort deux ans plus tard chez Forcefield Records. Remarqués par Relapse Records, Windhand enregistre coup sur coup en 2013 un split avec Cough ainsi que son second effort Soma. C'est d'ailleurs le bassiste de Cough, Parker Chandler qui remplace Nathan pour l'enregistrement de Soma. Le groupe a notamment tourné avec Liturgy et Cough aux Etats-Unis et fait plusieurs passages en Europe notamment au Roadburn 2014. L'année suivante ils reviennent avec Grief's Infernal Flower, sorti chez Relapse Records. Le groupe de Richmond part alors sur les routes, et se voit programmé au Maryland Doom Fest ou encore au Desert Fest Belgium en 2018. La même année paraissent un split avec leurs compagnons de scène Satan's Satyrs et le quatrième album studio, Eternal Return.

13 / 20
3 commentaires (16.83/20).
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Eternal Return ( 2018 )

Windhand livre avec Eternal Return un disque sympathique mais assez attendu, proche du Grief’s Infernal Flower d'il y a trois ans. On retrouve la voix suave de Dorthia, soutenue par les guitares vrombissantes et si cela fera bien sûr plaisir aux fans, on ne peut pas dire que les Américains aient eu une pointe d'inspiration fulgurante. 

Dorthia, puisqu'elle occupe désormais une place centrale dans la formation, apporte des touches intéressantes sur ce Eternal Return. Grey Garden, premier extrait dévoilé avant la sortie de l'album, laissait transpirer des lignes vocales traînantes évoquant le Grunge. Et ce n'est sans doute pas un hasard que cette deuxième piste fut choisie pour allécher l'auditeur, car elle laisse planer une ombre de désespoir avec un chant minimaliste fuyant à tout prix l'échappatoire vers d'autres octaves. Une teinte intrinsèquement Doom dans ce que le style représente de plus désabusé et abattu par la fatalité, oui décidément Grey Garden annonçait un album sombre et triste
On retrouvera une tension assez proche avec Eyeshine, mu par un tempo de marche funèbre aux couleurs légèrement exotiques, non loin des dernières pérégrinations d'un certain Earth. Feather enfin, conclut aussi le bal sur une note de désespoir manifeste, avec pour office de nous ensevelir sous un fuzz miroitant et une batterie solennelle.

Mais voilà, en dehors de ces trois moments forts (sans être complètement inédits), Windhand ne surprend pas tant pour qui les suit attentivement. À vrai dire, le reste de l'album se déroule sans encombres mais sans graver dans la mémoire des passages franchement marquants. Et les similitudes avec Grief's Infernal Flower n'aident pas vraiment à démarquer les titres moins réussis. D'autant que la tendance de mix amorcée depuis 2015 (riffs en arrière plan, voix en avant) relègue les guitares au rang de ronron secondaire, les rendant de fait moins identifiables et laissant à la chanteuse la lourde tâche de faire varier les morceaux. 

Le cru 2018 venu de Virginie est en demie-teinte. Ne blâmons pas pour autant Windhand qui a déjà prouvé sa capacité d'évolution, et attendons patiemment la prochaine mutation des Américains (en écoutant le dernier Conan par exemple).

15 / 20
2 commentaires (18/20).
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Grief's Infernal Flower ( 2015 )

Arrivés en plein dans une vague de regain d'intérêt pour le Metal lent et halluciné, les cinq membres de Windhand ont assez rapidement gravi les échelons en signant dès leur deuxième sortie chez Relapse pour se retrouver parmi les grands du Roadburn il y a de ça un an. Et pour cause, c'est une musique mystique et habitée, flirtant avec l'occulte, qui a justifié jusqu'à aujourd'hui cette ascension remarquable.

Grief's Infernal Flower ne renverse pas ce que Windhand a accompli depuis 2008 :  on y retrouve les lignes de guitares épaisses, le tempo réglé sur lento et cette pointe d'émotion qui suit les Américains depuis leurs débuts. Mais à y regarder de plus près, cette dernière sortie fait définitivement la part belle au chant féminin, si important dans l'identité du groupe. Dorthia Cottrell se retrouve désormais sur le devant de la scène; tandis que ses vocalises distantes noyées sous le vrombissement des amplis hantaient Soma ou Windhand, la chanteuse a désormais un rôle prépondérant et mène de front ces neuf titres. A l'inverse le potentiel riffesque se manifeste moins, peu de séquences vraiment mémorables resteront en tête même après quelques écoutes, bien que la dose de gras et de lourdeur soit toujours aussi jouissive. Deux titres acoustiques très intimistes (Sparrow, Aition) viennent ingénieusement casser ce rythme parfois un peu linéaire qui aurait pu vite tourner en rond.
Ce qui range le quintet un peu à part de ses congénères c'est son réel désir d'accomplir quelque chose de planant. Non pas que Electric Wizard ou Sleep ne soient pas des passerelles valables vers les paradis artificiels, mais avec Windhand c'est autre chose. Grief's Infernal Flower happe son auditeur par son aspect cotonneux, pas de riffs incisifs mais une douceur enveloppante dans ses cordes aux vibrations rassurantes, secondées par une voix chaude et mélancolique à la fois. L'ouverture qu'est Two Urns illustre bien cette dimension savoureusement hypnotique, charmant par ses paroles lâchées de manière traînante où l'on décèle une tristesse persistante dans le ton. 

Evaluer objectivement (si tant est que cela soit possible) ce disque est une épreuve difficile car l'oeuvre est très homogène, et en dehors des plus aérés Aition et Sparrow, c'est essentiellement le choix des mélodies qui détermine la qualité des morceaux. C'est donc le coeur qui aura le dernier mot, mais il y a de quoi parier que Crypt Key ou le très immédiat Kingfisher se démarqueront pour leurs refrains envoûtants. Plus poussifs, Hyperion ou Hesperus se la jouent menaçants en instaurant une atmosphère Doom au résultat plutôt hermétique, octroyant des longueurs et répétitions pas toujours nécessaires.Windhand tente d'exposer toutes ses facettes mais insiste parfois lourdement sur des compos trop fades.

En somme, le collectif de Virginie nous balance dans les pattes un nouvel opus reprenant les bases de ses prédécesseurs en nuançant quelque peu. Grief's Internal Flower s'écoute donc avec plaisir malgré certains morceaux inégaux, s'appuyant avant tout sur une ambiance générale bien équilibrée entre un Doom pesant et un Stoner/Psyché presque onirique.

A écouter : Two Urns, Crypt Key, Sparrow