White Denim
Rock / Southern Rock / Fusion

D
1) It's Him!
2) Burnished
3) Back At The Farm
4) Street Joy
5) Anvil Everything
6) River To Consider
7) Drug
8) Bess St.
9) Is And Is And Is
10) Keys
Chronique
Émergeant un peu dans l’indifférence générale en 2006, White Denim n’en n’est pas moins un groupe qui dure et qui finira par accéder à une certaine reconnaissance avec l’album D, paru en 2011, sans doute le plus abouti, en tout cas le plus équilibré. Intrinsèquement rock, le quatuor Texan ne s’en contente pas et pratique une sorte de fusion où se percutent rock sudiste, blues, math-rock, folk, dub, punk et jazz/soul, soit un audacieux cocktail à priori pas évident à digérer, mais le transit s’avère étonnamment fluide, aussi positif et simple à avaler que ce titre d’album en forme d’emoji content.
Naturellement le trop succinct It’s Him! nous interpelle d’entrée et nous met déjà en joie, armé de guitares enthousiastes, partiellement acoustiques et bouclées à merveille, d’un batteur "octopus" au feeling outrancier et d’une voix instantanément envoûtante. Le ton est donc donné, prenant de l’ampleur sur neuf autres compositions à la saveur pop tout à fait accessible mais aux structures extrêmement riches. Imprévisible mais tellement facile à appréhender, le contenu de ce D captive entièrement, à travers le spleen retenu de Street Joy, l’enchanteresse transition entre un Burnished au groove souple et le follement rythmé (presque afro-beat) Back At The Farm, le brinquebalant et scintillant Anvil Everything ou l’exotique et chaloupé River To Consider, flûte(s) à l’appui, pour ne citer que ceux-là.
Le travail d'écriture est tel que l’on pourrait aisément s’attarder sur chaque titre, malgré cette impression d’un (faux) jam permanent et finalement essentiel au caractère optimiste et dépouillé du bouzin, quelque part dans une large zone improbable entre Medications, Man Man et Wilco. Il va de soi que s’enfiler l’objet dans sa totalité est une excellente initiative, sa courte durée (36 minutes seulement) ne peut d’ailleurs qu’encourager la démarche. D est une pépite qui aurait mérité davantage d’attention au moment de sa sortie, d’autant plus que White Denim n’a pas vraiment livré meilleure offrande depuis. Qui sait ? Peut-être que le sixième album qui arrive tout bientôt le surpassera.