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Biographie

Weezer

Rivers Cuomo: Chant/Guitare
Brian Bell: Guitariste/Chant
Scott Shriner: Basse/Chant
Patrick Wilson: Batterie

Weezer prend forme à Los Angeles début '92, et au bout de 16 mois, après quelques shows et autres démos, les Californiens se font signer chez DGR Records (Geffen).
Ces derniers déménagent à New-York pour enregistrer leur premier disque, chapeautés par le producteur Ric Ocasek (Cars Frame). Jason Cropper, en qualité de bassiste, quitte le groupe durant la production pour suivre la première grossesse de sa future femme. Il est alors remplacé par Brian Bell (Carnival Art).

Mai '94 voit la sortie du Blue Album qui fera un carton immédiat notamment avec des titres comme "Buddy Holly", "Say It Ain't So", ou encore "My Name Is Jonas". Après avoir engrangé quelques récompenses (MTV Awards), tourné à travers les U.S. et le monde, les comparses de Weezer décident de s'essayer à autre chose: Rivers poursuit ses études à Harvard, Matt et Patrick bossent sur The Rentals, et Brain reprend ses fonctions au sein de The Space Twins.

Puis, de l'hiver '95 à l'été '96, le quatuor se lance sur leur second opus entièrement autoproduit: Pinkerton. Ce dernier, édité en septembre, aura la promo' qu'il mérite avec la sortie de 3 singles: "El Scorcho", "The Good Life", et "Pink Triangle". Disque d'or, Pinkerton ne cesse dès lors de se vendre.
Matt Sharp décide de quitter le groupe, en très bon terme, afin de poursuivre l'aventure The Rentals, et sera ainsi remplacé par Mikey Welsh (Juliana Hatfield). A partir de '98, Mikey et Rivers commencent à bosser ensemble, de leur côté, et rejoignent, le printemps suivant, Brian et Patrick pour des répétitions ponctuelles. Chacun vaque à ses occupations pendant quelques années, Brian produit quelques albums avec The Space Twins, tandis que Patrick et Mikey tournent avec The Special Goodness.

Printemps 2000: Weezer n'ont jamais cessé leurs activités, en continuant leurs répétitions, ou bien encore en tournant sous un pseudonyme, pour finalement faire une apparition sur la scène du Warped Tour. A cette occasion, le public répond présent, et force Weezer à approfondir ces activités.
De retour à Los Angeles, ils décident d'enregistrer leur troisième album, le Vert, de
nouveau sous la houlette de Ric Ocasek. Le combo rempile pour une tournée 2001 qui sera marquée, mi-été, par le départ de Mikey, remplacé par Scott Shriner (Broken).

Après une courte pause, Rivers et ses collègues attaquent leur 4° album longue durée, Maladroit, distribué en mai 2002 chez Geffen comme à l'accoutumée. Signe d'un impact conséquent, Weezer fait l'objet de Tribute Albums où des formations comme Mock Orange, The Ataris, Dashboard Confessional, Grade, Glasseater et autres Further Seems Forever leurs rendent hommage.
Après moultes tournées, nous voilà à l'aube du mois de mai 2005 (!) qui voit le lancement de leur 5° opus: Make Believe, ou Black Album à en croire la pochette. Bien entendu, les concerts restent d'actualité et la France accueillera ces Californiens le 8 juin à l'Olympia.
En 2008, Weezer revient avec son Red Album, véritable carton aux USA.

Chronique

17 / 20
7 commentaires (17.43/20).
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Pinkerton ( 1996 )

Avec bientôt un cinquième album à son actif, Weezer aura su mettre en avant un rock épanoui, armé d'une créativité peu répandue à l’heure actuelle. Il est grand temps de rendre son dû à une oeuvre pleine de générosité, pionnière d'une scène emo que trop redevable: Pinkerton.

Dotés d'un sens de la mélodie assez impressionnant, Weezer nous auront livrés, dès '96, un album contenant pas plus de 10 pistes, mais qui, une décennie plus tard, ne cesse de s'écouler chez les disquaires. Des compositions aussi accrocheuses les unes que les autres, une autoproduction menée avec minutie auront fait de Pinkerton une oeuvre des plus harmonieuses, où chaque titre prend forme dans une suite logique qui n'aurait pu être autre.

C'est ainsi que "Getchoo" et son rock vindicatif emboîte tout naturellement le pas à "Tired Of Sex". Bien que plus pop, ne serait ce que par son clavier catchy, ce titre monte en puissance sur tous les fronts; Rivers Cuomo hausse le ton niveau chant, tout autant que Patrick Wilson derrière ses fûts, pendant que Brian Bell place un brillant solo aux allures noisy. Voilà comment, en un laps de temps d'à peine 3 minutes, plus 1 seconde pour être précis, le quatuor prouve l'étendue de son talent. Weezer se complait à poser des structures franches et épurées pour mieux les détourner par la suite.
"El Scorcho" berce l'auditeur d'une pop lancinante aux sonorités mexicaines, toujours avec un petit riff bien senti, tant en arpèges acoustiques qu'électriques. La mélodie s'appuie sur des choeurs ponctués par de petits cris enfantins assez loufoques, et virant à l'aiguë; un chant toujours juste, posé ou agacé, puis une nouvelle fois le morceau s'emporte pour délaisser ses sonorités pop, pour des contrées punk-rock très mélodique.
Une recette efficace, marque de fabrique du groupe, que l'on retrouve au fil de leurs compos, ne serait ce que sur "The Good Life", renforcé par des dérives noisy, et un break très inspiré qui plonge le morceau dans le regret. De la joie , de l’amertume, de la nervosité, beaucoup de sensations palpables sur Pinkerton, qui se clôt avec brio sur "Butterfly" : guitare sèche et batterie en retrait pour une métaphore sur l'éphémère. 

Bien que (sur)prenant, Pinkerton se veut particulièrement émouvant puisqu’il est là question de sincérité et d’empirisme relationnel. Et c'est peu dire tant il est clair que tout un chacun pourra s'identifier aux textes de Rivers Cuomo.
L'engagement de celui dans ses rapports à la gente féminine est plus qu'irréprochable, un exemple à suivre pour dire vrai. Il aborde ainsi, dans "Tired Of Sex", ses rapports journaliers au dénominateur non commun que sont: Jen, Lynn, Jasmine, Denise, Therese, Louise. Cependant la fidélité reste de mise bien que sa compagne, des plus indifférente à son égard, en vienne à lui mentir continuellement. Mais le dédain et le mépris dont elle le gratifie n'affecte en rien notre frontman au grand coeur, car au final: "No There's No Other One".

Une maxime qui illustre à merveille la place de Pinkerton dans la discographie de Weezer, pour ne pas dire dans "la" discographie. Sous couvert d'un artwork plein de sens (Kambara de Hiroshige) le combo' californien nous comble d'une production à l'excentricité légère ("El Scorcho"), mais d'un sérieux (sarcastique?) tacite, quand on sait à quel point il est délicat d'arriver à ses fins lorsque l'on veut prendre pour épouse...une lesbienne ("Pink Triangle"). Trop d’implication met en péril le couple, et il est grand temps de dédramatiser ces relations "sur sentimentalisées": "And I don't wanna be an old man anymore".

N'hésitez pas à en débattre sur le forum.

A écouter : The Good Life; El Scorcho; Pink Triangle; Tired Of Sex; Getchoo