Amateurs de poésie, de belles mélodies, d'ambiances éthérées, inutile de rester là. Même si l'artwork peut aisément évoquer Explosions In The Sky ou Pelican, Weekend Nachos
n'est pas là pour faire le beau, tenter de camoufler la réalité sous
une épaisse couche de fard qui se craquellera à la moindre grimace. Pour
eux le monde est un énorme tas d'immondices et Worthless le dernier déchet qui viendra coiffer l'édifice puant et branlant.
Un assemblage de bric et de broc, une incarnation hybride, un grossier
mélange de Death Metal, de Fastcore, de Deatdown et de Down Tempo, sans
aucune fioriture, un son dégueulasse comme le tee-shirt d'un pizzaiolo
sur lequel se sont échouées des couches successives d'huile et de harissa.
Worthless c'est quatorze éructations émises
par des gamins malpolis, sans aucun respect des convenances. Les compos
ne laisseront pas de souvenirs impérissables, les riffs sont simples,
basiques mais curieusement l'ensemble produit un effet destructeur,
malsain, à tel point que le songwriting passe rapidement au second plan.
On subit les décharges de Weekend Nachos sans broncher d'autant
plus qu'elles sont expéditives avant de s'engluer dans l'interminable Future, histoire de bien nous emmerder jusqu'à la fin avec un titre
qui frôle les huit minutes. Un album de branleurs sur lequel il n'y a
pas lieu de s'éterniser, mais salutaire si on veut repousser la torpeur de
l'hiver.
A écouter : Obituary, Black Earth