Wavelets
Emo / Indie

Athaletics
Chronique
Remballez vos anoraks au placard et troquez vos bonnets contre des shorts de bain. L'hiver ne fera pas le poids face au soleil de Floride, dont l'ardeur et l'éclat semblent entièrement contenus dans les sillons du premier album de ces kids de Gainesville. On a parlé sans compter des essentiels Algernon Cadwallader, des attachants Grown Ups et des écorchés vifs de Hightide Hotel. Il aurait été dommage de ne pas s'attarder sur Wavelets, auteurs d'un excellent EP en 2010 dont les meilleurs morceaux se retrouvent logiquement sur Athaletics, un disque chaleureux dont la naïveté touchante ne fait que goulument nourrir l'enthousiasme qu'il diffuse à grosses gouttes.
Préférant depuis toujours une approche moins électrique et plus finaude, Wavelets est le trait d'union parfait entre Cap'N'Jazz et toute la frange emo US des Snowing et Street Smart Cyclist. On retrouve irrémédiablement cet amour inconditionnel et exacerbé des mélodies filandreuses, mais décliné avec une approche davantage indie rock, peut-être moins sauvage mais plus subtile. L'intensité, Wavelets va toutefois la cueillir avec le chant de Steve Gray, délicieusement râpeux, et dans cette propension étonnante à redistribuer les cartes dès l'entame de chacun des 9 titres. Et si tous sont tenus par le même esprit emo punk, Wavelets sait dynamiter ses partitions bien huilées ("My Dad The Manatee") comme progresser sur la pointe des pieds ("Cannonball") sans pour autant briser la dynamique globale qui habite ce premier album. Loin d'être un disque à écouter le couteau entre les dents mais plutôt les mains dans les poches, peinards, Athaletics brise immédiatement la glace et tient chaud au corps, comme ce vieux pull que l'on s'empresse de ressortir dès que les nuits tombent un peu trop tôt. C'est au label de Charlotte, Tiny Engines (Jowls, Castevet, Tigers Jaw) que Wavelets a fait confiance pour la sortie d'Athaletics, dont le superbe visuel fait de la version 12" un très bel objet.
En écoute intégrale sur le bandcamp de Tiny Engines.
Intro très American Footballienne, avant de faire un bond dans le temps et de s'inscrire dans l'emo-sunny revival de la fin des 2000's.
Le décor est planté.
Très solide disque, frais et entraînant, qui dépasse pas mal des dernières productions du genre (si on excepte Peace Be Still).
Et pour le coup le frontman me plait plus ici que dans Dikembe, où les compositions lorgnent trop sur Moneen.
Mention spéciale à "We're really jazzed about the gig", carrément stylée et que je boucle izi.
Le sieur Senti met en lumière le label Tiny Engines, disons lui un grand merci !