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Biographie

Waste of Space Orchestra

C'est à l'occasion de l'édition 2018 du Roadburn et sur commande du festival que voit le jour Waste of Space Orchestra, fusion des groupes finlandais Dark Buddha Rising et Oranssi Pazuzu
Initialement pensée le temps d'une représentation unique la formation, rassemblant 10 musiciens, décide finalement de transformer l'essai et de rentrer en studio afin d'enregistrer Syntheosis. L'album sort en avril 2019, quasiment jour pour jour un an après leur concert inaugural.

Chronique

17 / 20
2 commentaires (17/20).

Syntheosis ( 2019 )

Aussi loin que l’on puisse remonter, peut-être même jusqu’aux lointaines racines du Rock’n’Roll, l’histoire du métal, a constamment été marquée par différentes formes de collaborations. De toute évidence le featuring le temps d’un morceau en est la forme la plus connue. Plus rarement déjà, des formations se sont essayées au même exercice le temps d’un album. Exemples parmi d’autres, citons le fameux Lulu de Lou Reed et Metallica, Neurosis et Jarboe ou encore le plus récent Mariner de Cult Of Luna et Julie Christmas. Enfin, pour compléter le panorama on peut également mentionner les supergroupes ou All-Star bands même si cette dernière catégorie relève d’initiatives personnelles. Une forme de collaboration telle que nous le propose Waste Of Space Orchestra relève quasiment de l’inédit tant les précédents sont rares. On peut ainsi évoquer Red Kunz, mix entre Red Fang et KunzPiniol fusion de Poil et de Ni et enfin le titre éponyme du split When Your Are Close, I Am Gone entre The Saddest Landscape et My Fictions.

Fusion du Black-Kraut-Prog d’Oranssi Pazuzu et du tout aussi inclassable Psyché-Stoner-Drone-Doom de Dark Buddha RisingSyntheosis atteint dès ses prémices des sommets de psychédélisme. Le ton est donné d’entrée de jeu. Porté par les rythmes tribaux du duo de batteries et les boucles entêtantes et toutes en rondeur des lignes de basse (Journey to the Center of Mass) on se laisse rapidement emmener. Aux structures complexes sans jamais être alambiquées, les morceaux qui font la part belle aux longs développements sublimés par de subtiles touches de synthé savent également se faire plus incisifs (Wake up the Possessor, Syntheosis …) sans que cela ne verse jamais dans une quelconque forme de violence ou de brutalité. C’est en effet plutôt un sentiment de chaleur qui émerge de l’écoute de Syntheosis.

Le chant, qui sait se faire plutôt rare, occupe une place centrale dans le concept porté par l’album qui développe l’histoire de trois êtres en quête de la connaissance ultime. The Shaman est habité par d’oppressantes visions de la lugubre destinée de l’humanité (Vessa Ajomo, DBR), The Seeker est à la recherche de la vérité (Juho Vanhanen, OP), enfin The Oppressor corrompt les deux autres et les manipule à ses fins sinistres (Marko Neuman, DBR). Au cours d’une cérémonie s’ouvre un portail (Infinite Gate Opening) qui les propulse dans une nouvelle dimension où les orages multicolores et la violence sonore qui font rage les poussent à laisser de côté leurs égos pour atteindre un équilibre en fusionnant leurs esprits dans une conscience collective. Vous l’aurez compris, empreint d’une forme d’esthétique alliant psyché et space-opéra, le concept est totalement barré et ne semble n’avoir pu voir le jour qu’avec la bénédiction de Väinämöinen (la divinité représentant les arts dans la mythologie finnoise) ou des psychotropes, selon les versions… L'essentiel est que cela fonctionne : les titres sont au diapason de l’histoire et les différentes ambiances qu’ils développent en retranscrivent le fil narratif d’une façon assez bluffante.

Si la musique était une forme de géométrie, on pourrait simplement résumer Syntheosis en indiquant que cet album est le barycentre d’Oranssi Pazuzu et de Dark Buddha Rising. Au travers de cette collaboration, chaque formation semble avoir réussi à conserver les marqueurs de son identité tout fusionnant avec l’autre partie pour ne plus former qu’une unique entité. L’impression de naturel est telle que l’on peut rapidement négliger la spécificité de cet album. Mais que l’on ne s’y trompe pas, la quantité de travail que cela a dû nécessiter pour faire en sorte que l’action combinée de dix musiciens se traduise en une luxuriance de sonorités aussi cohérente et fluide est tout simplement vertigineuse. On comprend pourquoi les deux groupes y ont passé une bonne partie de l’année 2018. Même si la chose est désormais bien connue, le fait que ces deux monstres du Metal finlandais actuels aient été réunis sous l’impulsion du Roadburn festival et de son créateur, Walter Hoeijmakers, toujours en quête d’inédit et d’exceptionnel, reste remarquable. Et dire que tout cela ne devait durer que le temps d’une unique performance live. Cela semble incroyable qu’autant d’efforts aient pu être mis en œuvre pour un moment éphémère dont il aurait pu ne rien rester d’autre que le souvenir d’un bon moment pour quelques centaines de chanceux. Grand mal en a pris aux deux groupes d’avoir poussé la porte d’un studio.

Waste of Space Orchestra

Style : Black - Doom - Psyché - Kraut
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Origine : Finlande
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