Gap Var Ginnunga est le premier album de la trilogie annoncée. Huit runes sont ici mises en musique au moyen d'un folk ambient et éthéré bien loin du metal dans son expression musicale, mais se trouvant aux racines spirituelles du black et du pagan.
Comme l'alphabet qu'il représente, cet album est magique et empreint de mysticisme. Il s'agit là de véritables paysages sonores, souvent lancinants, toujours évocateurs. Il faut d'ailleurs noter que plusieurs morceaux ont été enregistrés en plein air et que de nombreux bruits de la nature (cours d'eau, tonnerre, gazouillements d'oiseaux...) se mêlent aux percussions, flûtes, guimbardes et autres... Les trois voix se mêlent à merveille aux instruments et font beaucoup pour l'ambiance de l'album.
Kauna est sans doute le morceau qui marque le plus facilement l'oreille, la voix de Gaahl et le rythme des percussions hypnotisant l'auditeur. La répétition des paroles ajoute encore à cela et semble vouloir nous mener vers un état de transe.
Hormis ce morceau, l'album est relativement homogène, dans le calme et la lenteur, ce qui d'un côté permet de se plonger réellement dans l'ambiance qu'il offre, mais pourra sans doute lasser les moins réceptifs d'entre nous. Toutefois, on ne peut que conseiller de se laisser imprégner et fasciner par la richesse de cette évocation musicale de la nature et de la magie.
En résumé, c'est un retour aux temps primitifs que nous offre Wardruna, un véritable moment d'imagination, et on se prend à rêver à l'homme d'il y a bien des siècles au fond d'une forêt de pins, peu rassuré face aux craquements et souffles provenant de la pénombre aux abords de son campement. Soudainement, on le comprend.
A écouter : tout l'album, d'une traite et dans l'ordre.