Quand la brutalité rencontre la démence on a souvent un
résultat stupéfiant. On se rappelle à l'époque des premiers Deicide qui avaient
marqué le death d'une manière significative et avaient influencé pas mal de
groupes les années suivantes. Pour Vitriol c'est un peu pareil. Le trio de
Portland dans l'Oregon ne fait pas dans la finesse, c'est le moins qu'on puisse
dire. S'il existait d'ailleurs des radars pour les fûts, le batteur se serait
fait flashé largement au dessus de la limite réglementaire. Les deux autres à
la guitare et la basse ainsi que conjointement au chant ne sont pas en reste.
Leur lignes sont d'une difficulté plutôt élevée et ils trouvent encore moyen de
s'égosiller d'une manière très convaincante dessus.
La grosse différence avec d'autres groupes actuels qui
mitraillent également se fait au niveau de la guitare qui semble comme
envoûtée. L'extrême rapidité, les slides, les harmoniques et les notes semi
bendées pendant les arpèges, le tout combiné donne la furieuse impression de
démence dépeinte précédemment. L'EP est très court, seulement trois titres mais
suffit à procurer pas mal de plaisir, notamment ce riff brisé, très groovy au
milieu de Victim. Du bon, du très bon.
Quand trois techniciens se mettent au service de la musique
on est rarement déçu du résultat, on pourrait, en pinaillant, regretter
l'absence de solos guitare tant on se dit que ça pourrait rajouter un petit
quelque chose, mais l'aboutissement est tout de même phénoménal. On attend
l'album et vite.