Visions Of Atlantis
Metal Symphonique avec chant féminin et masculin

Pirates
01. Pirates Will Return
02. Melancholy Angel
03. Master The Hurricane
04. Clocks
05 Freedom
06. Legion Of The Seas
07. Wind Elysium
08. Darkness Inside
09. In My World
10. Mercy
11. Heal The Scars
12. I Will Be Gone
Chronique
Il est temps d'embarquer pour l'aventure que Visions Of Atlantis nous propose avec un nouvel album haut en couleurs sur un thème dévoilé par son titre : Pirates. Un groupe de Metal Symphonique arborant les thèmes de la piraterie ? Le voyage s’annonce sans nul doute épique !
Pirates Will Return, le premier titre de cet opus, est notre ticket d’entrée pour une aventure digne des plus grands corsaires. On a à peine le temps de s’installer confortablement pour cette écoute que le groupe nous embarque dès les premières notes dans ce périple. L’intro est menée par une mélodie envoûtante au piano, air ensuite repris par un orgue grandiose qu’on imagine sans trop de problèmes joué par Davy Jones. Progressivement, les guitares saturées ainsi qu’une batterie imposante viennent enrichir cet harmonieux mélange. Les deux vocalistes de cette formation, Clémentine Delauney et Michele Guaitoli, se partagent le chant, nous offrant une association entre délicatesse et puissance grâce à une voix lyrico-dramatique qui sait s’imposer face à un chant masculin plus heavy. Master The Hurricane nous propose la même énergie : l’intro démarre par une mélodie calme jouée à la flûte, présageant du calme qui précède une tempête; les instruments à cordes font ensuite leur entrée et, avec un crescendo très bien maîtrisé, le morceau prend un côté irrévocablement épique; le refrain alors entonné par les deux interprètes, impose un air vigoureux et plein de rage qui ne fera qu’accentuer le désir d’aventure qu’on peut avoir à l’écoute de cet album.
Malheureusement, cet élan de fougue ravageuse va assez rapidement s’essouffler à mesure qu’on entame la deuxième partie de l’opus. Les titres se succèdent et se ressemblent: une intro installant le thème de l’extrait, un refrain entraînant et quelques mélodies jouées sur des instruments thématiques comme le clavecin, la harpe ou la cornemuse. Les chansons proposées sont certes très bien exécutées, mais le sentiment de piraterie qu’on peut retrouver dans des morceaux comme Legion Of The Seas ou I Will Be Gone s’estompe pour laisser place à des airs de Metal Symphonique classiques, pourrait-on dire. Et les deux ballades de l’album ne rattrapent pas ce manquement. Pourtant, il aurait été tout à fait possible de proposer des chants marins dans cette œuvre, de quoi aiguiser nos sens de flibustiers et qui auraient mieux collé à l’album plutôt qu’une ballade sans grand intérêt (Heal The Scars) et une autre aux faux airs d’un Disney (Freedom).
Dans l’ensemble, l’album est très bien construit, les mélodies sont plaisantes et bien arrangées. Au fur et à mesure de l’écoute, on constate que l’ordre des morceaux est important. En effet, il se trouve que tout au long de l’opus nous est contée l’histoire d’un corsaire sous l’ère de la piraterie, de ses débuts compliqués à devoir faire face à ses peurs pour devenir capitaine et conquérir les mers jusqu’à sa mort après avoir menée une vie remplie de batailles. C’est par cet ordre qu’en vérité, des titres moins ambitieux comme Wild Elysium ou Mercy prennent finalement tout leur sens en s’inscrivant dans un contexte bien précis. Visions Of Atlantis nous propose bien plus qu’un album lié aux marins. Le groupe nous plonge avec brio au cœur des tourmentes d’un jeune pirate à tel point qu’on pourrait s’imaginer être ce personnage. De plus, le Metal Symphonique, de par la gestion de l’orchestration et des chœurs, colle parfaitement à un thème comme celui-ci et nous amène à vouloir naviguer vers une ode navale pour percer les secrets des sept royaumes. Nous sommes presque déçus à l'écoute des tambours battants ouvrant la dernière chanson de l'album, I Will Be Gone, annonçant l'exécution prochaine du héros. On sent alors une envie irrépressible de relancer les premiers morceaux de l'album afin d’entendre de nouveau l’orgue d’ouverture, comme un énième appel vers l’océan.