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Biographie
Formé en 2000 autour d'une fascination commune pour le mythe de l'Atlantide, le groupe fait ses armes dès sa formation lors de premières parties d'Edenbridge. Ce n'est que deux ans plus tard que le premier album de Visions Of Atlantis voit le jour. Les Autrichiens défendent ce disque sur les routes à travers toute l'Europe, ouvrant pour Katatonia, Nightwish ou encore Finntroll.
En 2003 ont lieu les premiers chamboulements de line-up. En effet, l'équipe va énormément varier au fil des années, de sorte à ce que chaque album n'ai jamais le même line-up.
Cast Away sort fin 2004. Ce sera le dernier album auquel participera Nicole Bogner, chanteuse des débuts. Tenant absolument à conserver la dualité des chants masculin et féminin, Visions Of Atlantis recrute Melissa Ferlaak. Trinity, leur bien nommé troisième album, sort en 2007, avant que chanteuse et guitariste ne renoncent à l'aventure. Le musicien est remplacé par son propre prédécesseur qui revient dans le groupe, et Joanna Nieniewska prend la place de la vocaliste. Elle restera six mois dans VoA, sans participer à aucun album ni concert. La grecque Maxi Nil récupère le micro.
Ethera est publié en 2013 et est dédié à la mémoire de Nicole Bogner, la première chanteuse de groupe, décédée à 27 ans l'année précédente, après s'être longtemps battu contre une maladie grave.
Le plus gros changement de line-up a lieu en 2013, quand cinq membres sur six choisissent de mettre la clé sous la porte, laissant le batteur Thomas Caser seul maître à bord. Ce dernier recrute trois anciens membres : Chris Kamper, claviériste entre 2000 et 2003 ; Michael Koren, bassiste de 2000 à 2009 ; et le guitariste Werner Fiedler, qui avait joué dans VoA des débuts jusqu'à 2005, puis à nouveau de 2007 à 2011. Le chant masculin revient à Siegfried Samer, et les voix féminines sont désormais assurées par la française Clémentine Delauney (ex-Whyzdom, ex-Serenity).
Le groupe propose en 2016 un EP réunissant 5 anciennes chansons, ré-enregistrées par le nouveau line-up.
Il est temps d'embarquer pour l'aventure que Visions Of Atlantis nous propose avec un nouvel album haut en couleurs sur un thème dévoilé par son titre : Pirates. Un groupe de Metal Symphonique arborant les thèmes de la piraterie ? Le voyage s’annonce sans nul doute épique !
Pirates Will Return, le premier titre de cet opus, est notre ticket d’entrée pour une aventure digne des plus grands corsaires. On a à peine le temps de s’installer confortablement pour cette écoute que le groupe nous embarque dès les premières notes dans ce périple. L’intro est menée par une mélodie envoûtante au piano, air ensuite repris par un orgue grandiose qu’on imagine sans trop de problèmes joué par Davy Jones. Progressivement, les guitares saturées ainsi qu’une batterie imposante viennent enrichir cet harmonieux mélange. Les deux vocalistes de cette formation, Clémentine Delauney et Michele Guaitoli, se partagent le chant, nous offrant une association entre délicatesse et puissance grâce à une voix lyrico-dramatique qui sait s’imposer face à un chant masculin plus heavy. Master The Hurricane nous propose la même énergie : l’intro démarre par une mélodie calme jouée à la flûte, présageant du calme qui précède une tempête; les instruments à cordes font ensuite leur entrée et, avec un crescendo très bien maîtrisé, le morceau prend un côté irrévocablement épique; le refrain alors entonné par les deux interprètes, impose un air vigoureux et plein de rage qui ne fera qu’accentuer le désir d’aventure qu’on peut avoir à l’écoute de cet album.
Malheureusement, cet élan de fougue ravageuse va assez rapidement s’essouffler à mesure qu’on entame la deuxième partie de l’opus. Les titres se succèdent et se ressemblent: une intro installant le thème de l’extrait, un refrain entraînant et quelques mélodies jouées sur des instruments thématiques comme le clavecin, la harpe ou la cornemuse. Les chansons proposées sont certes très bien exécutées, mais le sentiment de piraterie qu’on peut retrouver dans des morceaux comme Legion Of The Seas ou I Will Be Gone s’estompe pour laisser place à des airs de Metal Symphonique classiques, pourrait-on dire. Et les deux ballades de l’album ne rattrapent pas ce manquement. Pourtant, il aurait été tout à fait possible de proposer des chants marins dans cette œuvre, de quoi aiguiser nos sens de flibustiers et qui auraient mieux collé à l’album plutôt qu’une ballade sans grand intérêt (Heal The Scars) et une autre aux faux airs d’un Disney (Freedom).
Dans l’ensemble, l’album est très bien construit, les mélodies sont plaisantes et bien arrangées. Au fur et à mesure de l’écoute, on constate que l’ordre des morceaux est important. En effet, il se trouve que tout au long de l’opus nous est contée l’histoire d’un corsaire sous l’ère de la piraterie, de ses débuts compliqués à devoir faire face à ses peurs pour devenir capitaine et conquérir les mers jusqu’à sa mort après avoir menée une vie remplie de batailles. C’est par cet ordre qu’en vérité, des titres moins ambitieux comme Wild Elysium ou Mercy prennent finalement tout leur sens en s’inscrivant dans un contexte bien précis. Visions Of Atlantis nous propose bien plus qu’un album lié aux marins. Le groupe nous plonge avec brio au cœur des tourmentes d’un jeune pirate à tel point qu’on pourrait s’imaginer être ce personnage. De plus, le Metal Symphonique, de par la gestion de l’orchestration et des chœurs, colle parfaitement à un thème comme celui-ci et nous amène à vouloir naviguer vers une ode navale pour percer les secrets des sept royaumes. Nous sommes presque déçus à l'écoute des tambours battants ouvrant la dernière chanson de l'album, I Will Be Gone, annonçant l'exécution prochaine du héros. On sent alors une envie irrépressible de relancer les premiers morceaux de l'album afin d’entendre de nouveau l’orgue d’ouverture, comme un énième appel vers l’océan.
Habitué des changements de line-up, Visions Of Atlantis présente avec Wanderers son nouveau chanteur (Michele Guaitoli de Temperance, Overtures, Ship Of Theseus). Dans l'album précédent, et sans que ce soit nécessairement une mauvaise chose, son prédécesseur était plutôt éclipsé par une performance incroyable de l'autre vocaliste du groupe, la française Clémentine Delauney. C'est le point de départ avec lequel on lance l'écoute de ce nouveau millésime : que vaut ce nouveau frontman, et est-il plus mis en avant que l'ancien tenant du titre ?
Se faire son idée sur ça n'est pas simple. L'italien arrive à mieux s'imposer que le chanteur précédent, sans détrôner pour autant la maîtresse des lieux. Clémentine Delauney chante trois titres (sur treize) en solo, alors qu'aucun morceau n'est réservé uniquement au nouveau venu. Et même si la Lyonnaise reste toujours un peu en avant comparé à Michele Guaitoli dans les titres partagés, ce dernier est vraiment mieux intégré au mix que ne l'était Siegfried Samer. Il dynamise beaucoup de passages et semble même mener la danse en de rares occasions (A Life Of Our Own gagne en pêche grâce à lui). Si le choix d'avoir ouvertement une chanteuse "principale" et un chanteur "de soutien" n'est pas discutable, on tend ici un peu plus vers l'équilibre.
En revanche, si lors des premières écoutes on cherchait ce point de repère, on s’aperçoit ensuite rapidement que même si VoA est caractérisé par son double chant, les évolutions sur ce niveau ne suffisent pas. On attend autre chose d'un album de ce groupe, bien entendu. Et c'est là que le bât blesse : Wanderers est peu inspiré. Certaines orchestrations sont abouties (Release My Symphony, The Siren&The Sailor, Wanderers), mais l'absence de claviériste pour renforcer cet aspect se fait parfois sentir : beaucoup sonnent comme du sous-Nightwish cheap (Into The Light, The Silent Scream, Bring The Storm...). D'ailleurs, même remarque que lors de la dernière copie : pourquoi commettre non plus un mais deux titres portés par des samples, puisqu'il n'y a pas de pianiste pour jouer Wanderers et Into The Light ? Beaucoup de pistes sont relativement peu pêchues, manquant d'une certaine patate. Visions Of Atlantis ne manque pas d'idées en terme de Metal Sympho, même si un vrai claviériste aiderait donc à les réaliser, mais par contre la bande semble vouloir les conjuguer à un Power Mélodique qui s'essouffle parfois. Il faut par exemple attendre le quatrième titre pour entendre de la double pédale sur des refrains, et encore, que sur leur seconde moitié. On sent que A Journey To Remember est supposée être moins molle que ça, mais le titre ne prend pas. Même verdict pour The Silent Scream, Bring The Storm, ou l'inutile reprise In And Out Of Love (du DJ Armin van Buuren), sans compter les régulières cassures du rythme de l'album par trois (trois !) balades dont seule l'éponyme vaut vraiment le coup grâce à une performance vocale émouvante et puissante à la fois. Quelques pièces sont néanmoins à sauver : VoA arrive parfois à placer une démonstration de Power Sympho énergique et spontanée, comme en témoignent To The Universe, The Siren & The Sailor (même si les phrasés des refrains tombent un peu à plat), et surtout l'excellente At The End Of The World, menée par un duo de voix un poil plus aggressives que d'accoutumée.
On doit accorder une chose à Visions Of Atlantis : ce sont des acharnés. Si leur rythme habituel est déjà soutenu, le groupe le prouve encore en allant plus vite ces temps-ci. Wanderers sort à peine un an et demi après The Deep And The Dark, sachant que les Autrichiens ont en même temps géré un changement de line-up (comme d'hab'), fait trois tournées européennes (dont la dernière il y a moins de six mois avec Kamelot et Evergrey), et sorti un album live. Mais au vu de la baisse de qualité du produit final, peut-être que le quintet progresse trop vite ? A trop essayer de faire des pas de géants, on peut parfois perdre son équilibre. VoA est un groupe qu'on serait déçu de voir s'égarer en voulant trop bien faire, espérons qu'il ne s'agisse que d'un léger faux-pas et que la prochaine livraison sera plus marquante. Quitte à ce qu'ils prennent un peu plus de temps.
A écouter : At The End Of The World, To The Universe, Wanderers.
En 2016, Visions Of Atlantis proposait un EP dans lequel d'anciennes compositions du groupe étaient revisitées par le nouveau line-up, afin de présenter ce dernier. Sauf que jamais le groupe n'avait publié deux sorties d'affilé avec exactement les mêmes membres, et ce nouvel album ne fait pas exception. Faut-il donc aussi introduire les nouveaux venus (respectivement Herbert Glos à la basse et Christian Douscha à la guitare) ? On en finira pas avec les EPs d'auto-reprises... Mais non, voyons, Visions Of Atlantis est bien de retour avec un vrai album, le premier en cinq ans, et le premier depuis le drastique changement de line-up ayant eu lieu fin 2013 et ayant laissé le batteur et fondateur Thomas Caser comme seul maitre à bord. Autant dire que The Deep&The Dark éveille la curiosité.
Puisqu'on a ouvert cette chronique (avec facilité, certes) sur le thème du renouvellement des membres du groupes, profitons-en pour aborder les deux étrangetés de cette nouvelle livraison. Attention, il ne s'agit pas de points négatifs, mais d'éléments qui font se poser la question "pourquoi ces choix ?". Plusieurs écoutes attentives n'ont pas permis d'y répondre. Tout d'abord, Visions Of Atlantis sort en 2018 son premier album sans que personne n'occupe le poste de claviériste. Pourtant la galette contient des solos de synthé (dans Return To Lemuria, The Great Illusion et Words Of War). Que des bandes soient utilisées pour les orchestrations parfois colossales propres au style mi-Power mi-Sympho, ou pour quelques riffs "un peu lead" au clavier sur des ponts ou des intros, pourquoi pas, bien évidement (et c'est d'ailleurs le cas tout au long de The Deep & The Dark, dans The Silent Mutiny ou dans Dead Reckoning par exemple). Mais quel est l'intérêt de solos samplés ? Et ne parlons même pas de The Last Home dont la musique n'est joué que par du piano et des instruments à cordes (à l'exception d'un peu moins de trente secondes à la fin) : quasiment un titre entier est donc samplé... L'autre remarque propre au line-up de Visions Of Atlantis sera lié à ses vocalistes. Comme d'habitude, ils sont deux à se partager la tâche, l'identité du groupe reposant grandement sur la dualité des chants masculins et féminins (depuis fin 2013, c'est Clémentine Delauney et Siegfried Samer qui sont en poste). Pourtant, dans The Deep & The Dark, la Française s'impose clairement face au chanteur masculin dont elle écrase la performance. Pourquoi ne pas avoir impliqué l'homme dans The Deep & The Dark autrement qu'avec quelques vagues chœurs discrets dans les refrains ? Pourquoi est-il complètement absent de Prayer To The Lost et de The Last Home ? Pourquoi une immense majorité des refrains chantés à deux donnent l'impression que Siegfried Samer est sous-mixé comparé à la chanteuse (Ritual Night, The Deep & The Dark, The Silent Mutiny, Book Of Nature, Dead Reckoning...) ? Si les couplets sont globalement partagés, pourquoi Clémentine Delauney accapare-t-elle la quasi-totalité des ponts, des outros, ou des pré-refrains (comme dans Return To Lemuria, Dead Reckoning, Ritual Night...) ? Et encore, en disant que les couplets sont "globalement partagés", on remarquera que les voix masculines héritent souvent de passages moins longs, ou en seconde position, ou encore des parties les moins dynamiques (les couplets de Book Of Nature ou ceux de Dead Reckoning).
Si ces choix artistiques semblent étranges, ils n'en sont néanmoins pas foncièrement mauvais, surtout le second. Car la performance vocale de la Lyonnaise recrutée par les Autrichiens est tout simplement parfaite. Si la première écoute est déconcertante quant au déséquilibre de la répartition des voix, on s'habitue très au chant de Clémentine Delauney, dynamique, varié, très juste, plein d'émotion, et surtout, que l'on devine être spontané, sans effort. Et avoir un "chanteur de soutien" (même si c'est triste pour l'Autrichien de le formuler ainsi) donne encore plus d'impact aux impressionnantes parties vocales de la chanteuse. On retiendra les efforts payants de Clémentine Delauney notemment sur son couplet de The Grand Illusion (le second, donc) aux mélodies inatendues et travaillées et aux vibratos aigüs poignants ; la puissance des refrains de Book Of Nature ainsi que les quelques syllabes "forcées", presque en semi-saturé, disseminées ça et là dans le titre, qui dévoilent une nouvelle facette du colossal panel vocal de l'intéressée ; et sur la semi-ballade Prayer To The Lost où sa voix sait être tantôt profonde et chaude dans les couplets calmes, tantôt puissante et émouvante sur les fins de refrains. Musicalement, Visions Of Atlantis n'a jamais été un groupe qui cherchait à démontrer une quelconque virtuosité. Les pistes de ce nouvel opus sont d'ailleurs presque toutes contruites sur le même schéma structurel : intro-couplet-refrain-couplet-refrain-pont-refrain. Malgré ça, les Autrichiens évitent très brillament les écueils de la répétion, de l'auto-plagiat, ou même de la lassitude. En effet, les intentions des titres sont variées, allant du très nightwishèsque The Deep & The Dark (les orchestrations de son intro enchainées au chant des couplets fait penser à la periode Annette Olzon) à des riffs parfois vraiment très marqués Power Metal avec un arrière-goût de Stratovarius ou de Cain's Offering (le riff principal de Words Of War et son couplet chanté par Siegfried Samer), en passant par des cavalcades effrénées en doubles-croches (Return To Lemuria), des influences orientales (les orchestrations de Book Of Nature)... Les solos ne sont pas systématiques, mais à chaque fois ils servent la composition sans trop en faire (on appréciera le son crunchy des guitares leads lors des solos de Dead Reckoning et de Prayer For The Lost qui apportent de la chaleur à ces sections). Quand on pense pouvoir prévoir un refrain un peu simpliste, il ne manque pas de surprendre avec une fin en tension (The Silent Mutiny) ; quand une transition vers un premier refrain semble trop évidente, celle du second refrain sera différente (Book Of Nature) ; cette somme de détails contribue à bâtir un album à la fois simple, direct, facile à retenir, efficace, agréable, sans jamais être une parodie de lui-même. The Deep & The Dark se laisse facilement réécouter une fois la galette terminée, encore une fois, encore une autre... Et au fond, quel que soit le style traité, c'est à ça qu'on reconnait les bons albums.
A écouter : Book Of Nature, Return To Lemuria, Dead Reckoning, The Deep & The Dark
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