Vi Som Älskade Varandra Så Mycket

Screamo

Suède

Det Onda. Det Goda. Det Yackra. Det Fula.

2019
Type : Album (LP)
Tracklist
01. Kärleken Är Död
02. Men Livet Går Vidare
03. Sioux City
04. Hjärtats Förlorade Slag
05. Kontakt
06. Dumskallarnas Sammansvärjning
07. Ensamhet Urholkar Själen
08. Vilse I Pannkakan

Chronique

par Euka

Il m’aura fallu plusieurs années pour digérer Det onda. Det goda. Det vackra. Det fula (littéralement « Le mal. Le bon. Le beau. Le moche ») et comprendre que ce disque avait un tel poids émotionnel que je ne pouvais l’assimiler en une seule fois : Passer outre cette sensation de gorge nouée dès « Kärleken är död », refouler les larmes de « Men livet går vidare ».
Rares sont les disques qui peuvent mettre à fleur de peau en quelques minutes, possèdent cette capacité à créer une vague de frissons. Et malgré cet effet, j’ai toujours l’impression que Vi som älskade varandra så mycket reste seulement connu d’une petite partie du public pouvant apprécier ce Post / Screamo larmoyant.

Det onda. Det goda. Det vackra. Det fula est tout en nuance : de celles de la montée en puissance du second titre (la partie instrumentale presque Godspeed You Black Emperor portant à bout de force le chant) aux passages effrénés de « Sioux City », les Suédois marquent leur musique de sonorités bien plus riches que les thèmes présentés ici (l’amour en toile de fond, la solitude en bande son). C’est là l’un des points de ce genre ; écrire sur des sentiments - pousser dans ses retranchements l’Emo et parfois son Ego - et les expulser pour tenter d’y faire adhérer d’autres gens, de se dire qu’on est au final pas si seuls à les subir. Ici, au travers des lignes vocales, les mots coulent sans cacher leur nature, s’entremêlant dans un jeu de cordes lancinant (« Kontakt ») jusqu’à une sensation d’overdose.

Si au travers de Den sorgligaste musiken i världen (« La musique la plus triste du monde »), le combo flirtait déjà avec l’excellence, il frise ici le sublime à mes yeux (« Dumskallarnas sammansvärjning ») : Rien à redire, on délaisse l’urgence du Screamo d’un Kaospilot pour en faire un ensemble dans la vague Suffocate For Fuck Sake ou le dernier Nionde Plagan, avec une partie instrumentale qu’apprécieront les fans de Jakob.
Au-delà du chant restent les instruments. S’ils sont en lien avec les groupes cités précédemment, ils ne sont pas qu’un renfort pour cette voix quasi-omniprésente, mais bien un appui nécessaire et solide (« Ensamhet urholkar själen » et son côté aussi rafraichissant qu’une tempête de neige qui finit par étouffer le tout). Même en version instrumentale, Det onda. Det goda. Det vackra. Det fula arriverait à captiver tout autant, de par ses montées en puissance, ses variations de notes (« Sioux City »- et son dernier titre bien plus Post-Metal que le reste.

Après un premier LP déjà très bon à l’époque, Vi som älskade varandra så mycket a remis le couvert. On pleure toutes les larmes de notre corps, on s’oublie et on se laisse partir. Impossible d’oublier Det onda. Det goda. Det vackra. Det fula une fois qu’on a gouté à sa lie.
Et si on pouvait aimer une dernière fois ?

17

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