Juste une précision : David est parti juste à la parution de Canticles, mais c'était bien lui sur en studio, et non Paulo, qui n'apparaît sur aucun enregistrement, uniquement les concerts donnés entre les deux albums.
Verdun
Doom / Sludge / Psyché

Astral Sabbath
01. Return Of The Space Martyr
02. Darkness Has Called My Name
03. интерлюдия
04. Venom(s)
05. The Second Sun
06. L'Enfant Nouveau
07. Ästräl Säbbäth
Chronique
En 2016 était pondu The Eternal Drift’s Canticles, bijou spatio-psychédélique qui avait mis un paquet de monde d’accord ici et ailleurs. Verdun dansait alors avec le sublime en apesanteur, flanqué d’un chanteur nouveau (Paulo Rui) qui n’avait rien à envier à l’original David (qui a monté Necrodancer entre temps). Mais voilà que ce dernier, bien qu’il ait toujours couché les textes, reprend position derrière le micro, sans que ça ne perturbe vraiment nos récepteurs rodés.
Troisième et sans doute dernier chapitre de la trilogie Masuka, Astral Sabbath narre la suite des pérégrinations de l’amiral japonais, pas tout à fait mort malgré les innombrables souffrances et tortures physiques ou psychiques endurées. Désormais notre martyre des temps suspendus erre parmi les astres à la recherche d’une vie nouvelle, ne serait-ce que pour soulager un instant son éternelle solitude abyssale (Return of the Space Martyr). La démarche demeure lourde, lancinante et le rendu apparaît d’emblée hyper travaillé, peaufiné à l’extrême, notamment sur les guitares, aussi fines que pachydermiques, bénéficiant d’une production maison, par Cyrille Gachet (The Great Old Ones, Fange). On redécouvre également la voix d’un esprit toujours irradié, bouffé par les hallucinations, perpétuellement attiré dans le gouffre d’une nuit sans fin. L’amiral aperçoit un satellite au loin, et sans trop savoir comment il est parvenu à sa hauteur, distingue l’inscription "interlude" en cyrillique russe. Plus il s’approche, plus l’objet, congelé partiellement et attaqué par l’usure, émet un grésillement sourd qui lui brûle quelques neurones. Masuka tente de se libérer de cette emprise surnaturelle mais s’aperçoit rapidement qu’il est comme infecté. Les cordes se muent en ondes destructrices qui projettent les masses vers le centre du système solaire, encouragées par les impulsions écrasantes et les lignes de basse incandescentes (Venom(s), The Second Sun).
Des radiations inédites pénètrent l’amiral – ou ce qu’il en reste – et le voici brillant de mille feux, tournoyant dans l’univers tel un corps céleste non identifié, qui termine sa course frénétique au ralenti sur la croûte d’une étrange lune. Masuka retrouve alors ses sens, ouvre les yeux fébrilement, tâtonne autour de lui et se met à baragouiner dans une langue qui lui est pourtant inconnue, du français semble-t-il. L’Enfant Nouveau est là, porté par une forme d’enthousiasme, néanmoins toujours habité par ses immuables et profondes blessures. Il faut réapprendre à se déplacer, car le chemin est encore long avant d’accéder au repos final, où le chant s’éclaircit à mesure que le temps s’écoule. Les derniers obstacles sont franchis avec hargne et persévérance, une mélodie persiste à travers les flux d’énergie, autant que le bruit d’une carcasse métallique visiblement abandonnée depuis des lustres. L’amiral Masuka semble avoir atteint son objectif, il peut maintenant s’effacer à l’ombre des ténèbres.
Ces trois dernières années Verdun a pu bosser son sujet à fond, et en famille, pour nous gratifier d’un troisième chapitre qui signe la fin (ouverte ?) des échappées cosmiques de l’amiral Masuka. L’immersion aux cotés du personnage reste intacte, quand bien même l’ambiance est moins torturée que sur les précédents, l’ensemble jouit d’une cohérence absolue et d’un souci du détail remarquable. Mine de rien le quartet montpelliérain a réalisé une œuvre en trois volets suffisamment démentielle pour qu’elle reste gravée dans nos âmes et nos chairs.
A écouter : 1
Astral Bandcamp.
Les critiques des lecteurs
Juste une précision : David est parti juste à la parution de Canticles, mais c'était bien lui sur en studio, et non Paulo, qui n'apparaît sur aucun enregistrement, uniquement les concerts donnés entre les deux albums.
Après plusieurs écoutes c'est du bonheur, mention spécial pour Venom (S) j'adore.... Du bon gros son !
Du sacré gros son.
Une des meilleures sorties Doom/Sludge de l'année pour ma part.
Vu en 1ère partie de Birds in row dimanche dernier. Très bonne prestation, le chanteur est habité et assure bien ses partie vocales.
Une découverte pour moi !