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Biographie

Veracrash

S'il n'est pas forcément le groupe la plus cotée de la botte de ce coté de la frontière, Veracrash, formé en 2003 du coté de Milan, ne fait à notre décharge que peu de bruit médiatiquement parlant. Il en va en revanche tout à fait autrement une fois les amplis branchés lorsque les italiens y déversent leur Stoner pas tout à fait conventionnel.
Fort d'un premier disque sorti en 2009, ce n'est que trois ans plus tard avec la sortie de My Brother The Godhead, toujours chez Go Down (Vibravoid), que le quatuor confirme et semble passer un cap.

Chronique

14.5 / 20
1 commentaire (7/20).
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My Brother the Godhead ( 2012 )

Revenons 15 ans en arrière et remplaçons "Neo metal" par "Stoner". Une hérésie tant les deux genres n'ont rien en commun sur le papier mais, très honnêtement, le sentiment d'étouffement est un peu le même aujourd'hui. Ton groupe du moment en joue probablement, ton meilleur pote ou ton cousin également. Ta mère aussi peut être mais, elle, à la rigueur, aurait l'âge de se vanter avoir mis les pieds dedans à l'époque où la planète entière pensait redécouvrir le rock dans la banlieue de Seattle. Il y en a partout au point qu'on pourrait qualifier sans trop exagérer les années 2010 de second age Stoner. C'est que la bête est résistante - qualité dont le Neo ne peut et ne pourra surement jamais (plus) se targuer, nous sommes d'accord.

Tout comme au crépuscule des années 90 profusion s'accorde parfois mal avec excellence et la scène actuelle, pourtant loin de n'être composée que nouveaux venus ou de mauvais clones de Kyuss, est déjà proche son point de rupture. Les précurseurs semblent devoir le rester, inamovibles, et, derrière, la foule de se débattre pour émerger avant que l'on ne tire la chasse. Réinventer pleinement un genre aussi codifié c'est risquer la sortie de route et à trop coller à la recette on ne gagne jamais que des dodelinements de tête approbateurs, certes, mais tout au mieux polis. Cela Veracrash et quelques petits malins semblent l'avoir intégré. Le temps de la révolution est désormais loin derrière. Restent les vieilles recettes, l'intelligence et les tripes.
Au lieu que de chercher à réinventer une roue qui ne sera jamais plus parfaitement ronde qu'elle ne l'est déjà, autant contribuer à la faire tourner efficacement tout en profitant de l'élan. S'éclater à sa façon en jouant la musique que l'on aime quelque sorte.
Ici le quatuor sert donc un rock à forts relents de désert et d'huile de moteur mais, une fois n'est pas (trop) coutume, c'est d'avantage vers la tendance lourde ala Dozer/Karma To Burn que du coté de Palm Desert ou de la scène psyché que My Brother the Godhead prend son élan. "Kali Maa" et "Obey the Void" (avec une apparition du fantôme vert-blanc-rouge de Mark Lanegan) permettent bien au groupe de cocher la case Kyuss&friends sur le cahier des charges mais c'est bien sur le versant abrasif du genre que les natifs de Milan ont décidé d'établir leur bac à sable. Leurs accès les plus virulents ne sont pas toujours de la plus grande inspiration, la faute à une identité vocale trop peu identifiable car véritablement multiple et des lignes de chant pas toujours bien amenées (growls wtf?! sur "A blowjob from Yaldaboath"   n'est pas Bokor qui veut - un peu moins sur l'apocalyptique "Allies form the mirror Megaverse") autant qu'ils offrent également quelques beaux rushs moins inventifs mais complètement débridés du plus bel effet ("We Own You Bitches", "Remote Killing"). Fort heureusement, au pays du rock à la gorge sèche le chant n'est en général pas le critère le plus déterminant, sans quoi The Sword n'aurait jamais passé le stade des première répétitions. Ce qui compte avant toute autre chose c'est le riff qui tue sans détours et l'instrumentation qui ronronne à plein régime. Ca Veracrash sait faire. Plutôt très bien même et sous toutes les formes, même les plus apaisées, avec un petit coté arrache et hallucinations qui détonne pas désagréable du tout.


Les italiens montrent sur leur second LP qu'ils savent à peu près tout jouer sur leur créneau: riffing de qualité constante, belles prétentions mélodiques, coups de massue variés et bien sentis - coucou le bûcheron derrière les fûts - groove maîtrisé. Et surtout qu'il peuvent encore mieux faire en trouvant leur voix (parfois très intéressante sur "Obey the Void" et "Allies..." notamment) ainsi qu'en ajoutant un peu cohérence et de tenue à un ensemble franchement pas dégueu mais qui s'éparpille presque trop. Un comble pour un genre pas vraiment en manque de clones mous mais qui situe finalement plutôt bien le niveau d'excellence vers lequel Veracrash va devoir tendre s'il veut sortir de son relatif anonymat et prendre l'ascenseur vers le haut du panier pour que l'on y revienne la bave aux lèvres dans une paire d'années. D'ici là, ce n'est certainement pas moi qui vais leur jeter la pierre pour l'effort fourni sur My Brother the Godhead au moins aussi solide et peut être plus plaisant et inventif que des wagons entiers de disques se voulant du même type.

Veracrash

Style : Stoner Rock
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Origine : Italie
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