Vektor

Thrash Progressif

États-Unis

Terminal Redux

2016
Type : Album (LP)
Labels : Earache Records
Tracklist
01. Charging The Void
02. Cygnus Terminal
03. LCD (Liquid Crystal Disease)
04. Mountains Above The Sun
05. Ultimate Artificer
06. Pteropticon
07. Psychotropia
08. Pillars of Sand
09. Collapse
10. Recharging The Void

Chronique

par Tang

Il fallait bien cinq ans au successeur du démentiel Outer Isolation pour sortir du bois. Le temps nécessaire aux Américains de Vektor afin de confectionner l’item musical de Thrash moderne le mieux branlé de la décennie, le bien nommé Terminal Redux. Créature aux multiples facettes, le quatuor a su muter au fil des albums et des mouvements de line-up, jusqu'à se dégoter une identité propre en 2009 avec Black Future, exposant un Thrash Progressif baigné dans la science-fiction tendance space opera. Une première véritable mandale intergalactique qui se concrétisera vaillamment en 2011, réitérée à merveille en 2016, donc.

La capacité de Vektor à aligner dix mille idées par tranches de deux à treize minutes (sans s'éparpiller !) est manifestement intacte. Terminal Redux est un modèle du genre, dense mais suffisamment varié et aéré pour éviter des maux de tête. Charging The Void, ébouriffant de technique, entame brutalement les hostilités en ouvrant une boucle qui se fermera naturellement avec le dantesque Recharging The Void. Entre les points d’entrée et de sortie réside un florilège de riffs ultra véloces, de soli toujours follement inspirés, de blasts, de breaks orgasmiques et de roulements inhumains, augmentés d’un chant d'alien écorché typé noir metal, toujours aussi pertinent. A propos de voix on peut y déceler une nouveauté, illustrée par quelques douceurs en forme de chœurs féminins, judicieusement disposés à chaque extrémité de la boucle, des respirations qui s’ajoutent à l’interlude Mountains Above The Sun, servant de rampe de lancement à l'Ultime Artificier qui fera évidemment tout péter, non sans subtilité, en plus d'un Collapse aux accents mélodiques rappelant le Metallica circa 90's.

Avec les groupes de Metal Progressif on redoute toujours les effets de manche outranciers, mais les guitares de Vektor ont beau empiler un maximum de notes en un minimum de temps, cette débauche demeure tout à fait mesurée, rien n’est laissé au hasard, chaque moindre parcelle de composition sert le propos général avec brio, à tel point que c’en est troublant. A se demander si ces mecs-là ne sont pas déjà partis visiter une planète fort fort lointaine. Questionnement qui paraît légitime lorsqu'on se mange la double-pédale chirurgicale de Psychotropia, en symbiose complète avec des six-cordes vigoureuses comme jamais, ou lorsqu'on assimile la basse en lévitation de Pillars Of Sand et les assauts finaux éminemment épiques de Collapse. Quant à Recharging The Void, ce titre mériterait presque une chronique à lui tout seul, parfaite synthèse de l’album, et accessoirement petit chef d’œuvre du Thrash au sens large, passé, présent, futur.

Massif, épique, empreint d’une technique toujours plus scotchante mais jamais démonstrative, Terminal Redux est un monolithe extraterrestre renfermant nombre de richesses. Pas facile - voire impossible - d’en capturer toute la sève spatiale au premier abord, il faudra insister et se laisser tomber dans le vide autant de fois que nécessaire pour en savourer l’excellence.

16

Accéder au Terminal Redux sur Bandcamp.

Les critiques des lecteurs

Moyenne 16.45
Avis 20
Cyprien July 9, 2023 09:23
Écouté une seule fois pendant le lycée, je n'y avais jamais remis les pieds. Quelle erreur de ma part ! Avec cet album il faut s'attendre à un véritable voyage à la vitesse de la lumière. Un thrash technique progressif ultra maitrisé c'est tout bonnement jouissif ! Dégouté de les avoir raté au Hellfest 2023, promis j'essaie de vous voir dès que l'occasion se présente !
18 / 20
metgopsypeth123 March 16, 2019 09:01
Un peu pas du tout surcoté.

Meilleur album du groupe, riffing inspiré, univers singulier très bien retranscris par la prod, ça pue la sincérité à chaque note. Cet album est incroyable.
18 / 20
54-dje-57 August 22, 2017 14:53
Tu prends ton casque et tu mets le son très fort !!

Attention, ça secoue.
18 / 20
V.N.A. January 21, 2017 17:38
Premier contact avec la chose : musicalement, ça a l'air pas mal, par contre je ne suis pas fan de la voix.

Après première écoute de l'album complet : ok, musicalement c'est plus que pas mal, et quand on commence à s'y habituer la voix passe plutôt bien.

Après de multiples écoutes : cet album est une tuerie ! Et je ne sais même plus ce que j'avais contre la voix au début, elle est énorme et accompagne parfaitement la musique.

C'est technique, ça nous fait voyager très loin de notre terre sans jamais nous égarer ni être redondant, et on ne voit pas passer les plus de 70 minutes (!) de musique.

Un album que je réécouterai encore (et encore, et encore...), et je ne manquerai pas de me pencher sur les précédents opus du groupe à la première occasion.
18 / 20
Shades of God January 1, 2017 09:38
Un peu beaucoup surcoté quand même.
9 / 20
Franchich Kebab December 19, 2016 10:11
Je l'écoute en boucle depuis sa sortie, encore et encore. Grosse, grosse claque. Rien à ajouter de plus, je pense...
19 / 20
Eagle_John December 17, 2016 11:05
A bord du vaisseau spatial d'un bon vieux pote de lycée à boire une bonne bière tout en contemplant notre bonne vieille Terre au sommet de la thermosphère celui ci me lance:

-Ca te dirait de faire un rapide tour de notre galaxie la Voie Lactée?

-C'est clair! Répondis-je. Quand partons nous?

-Tout de suite!



Je n'ai même pas eu le temps de finir ma gorgée que le démarrage rapide s'effectue avec "Charging The Void" renversant toute ma bière en pleine figure.

Accroche toi car nous allons atteindre la vitesse de la lumière! Me lance mon ami en me tendant une autre canette.



En effet, après être rapidement passé au côté de Mars, Saturne et Neptune, c'est un tout autre paysage fascinant qui se dévoile au moment de "Cygnus Terminal". La vitesse de pointe à été atteinte à quelques reprises, notamment quand on s'est fait surprendre par la supernova de "LCD (Liquid Crystal Disease)" magnifique au passage , ou pour fuir la pluie de météores de "Pteropicion".



Nous avons presque laissé notre peau à "Pillars Of Sand" magnifique planète à l'origine vierge (écoutez ces solos) où se disputent de nombreuses ressources entre différentes civilisations ou à "Ultimate Artificer" où avons presque franchi l'horizon des évènements d'un trou noir.



Le voyage est également ponctué de moments plus calmes tel que des arrêts aux côtés d'exo-planètes sans orbite (l'instrumentale "Moutains Above The Sun", la power-balade "Collapse"), ou à des péages intergalactiques à "Recharging The Void".



Retour sur Terre sain et sauf, le voyage a été mouvementé, il se sont passé beaucoup de choses. C'est une expérience que j'aimerai bien remettre mais pas tout de suite, le voyage a été riche, magnifique, mais épuisant.



Terminal Redux est un album très dense (voir trop dense), plus d'une heure et quart d'un thrash très technique et violent. L'exercice est périlleux, mais brillamment remporté par les "arizoniens" grâce à des riffs excellents, des musiciens techniquement très au point et des parties mélodiques magnifiques. Il faudra de nombreuses écoutes (voyages) pour découvrir toutes les facettes de cet album (notre galaxie).



Mes coup de cœur reviennent à LCD (Liquid Crystal Disease), Pteropicion et Collapse.
17 / 20
slaughtear July 20, 2016 20:14
Une énorme claque. Pas le temps de s'ennuyer dans cet album qui voyage aux confins de la galaxie. Un thrash progressif ultra-technique et ultra-violent nous assaille pendant 1h et quart. La construction de l'album est essentielle, l'enchaînement est parfait, jusqu'au final incroyable de Recharching The Void. Est-ce qu'on tient l'album de l'année, voire le meilleur album de thrash depuis Reign In Blood?
18 / 20