M'est avis que l'injection de ce vaccin soumettra davantage le patient à une pelade maison qu'à une cure de prévention. Derrière la piquouze, Killingsworth d'Orchid et quelques copains à lui pour ce qui est pas loin de constituer la farce de l'été. Mais une farce amère. Deux minutes quinze pour cinq titres. Le rapport donne un peu l'idée de la tournure des évènements pour un groupe qui, en raison du spectre Orchidien, deviendra peut-être culte bien avant ses six mois d'existence. Le petit tirage de cette édition - 100 exemplaires écoulés en quelques secondes - participera également à la naissance du mythe.
Qu'importe. On ne peut pas avoir été et faire semblant de ne pas être, bien sûr. D'autant plus que cette première démo fonctionne finalement assez bien pour peu qu'on y recherche pas quelque chose d'original. Ici, pas de côté écorché Emo, plutôt un profil écorché au sens propre, façon toile émeri avec ce son presque crade, et cette urgence évocatrice des DRI, Dropdead ou Siege. Un Hardcore extrême, péché dans la mare old school et de son prolongement Powerviolence. Vaccine cultive l'agression et la voie de fait pendant que Matt McKeown achève la tourmente en crachant son venin dans les oreilles. Facile et tellement efficace que cela en devient rageant. Rageant de voir que, quand les ricains s'en mêlent, tout devient féroce, tigresque. A plus forte raison lorsque le traitement s'accompagne d'un léger voile catchy troué de gouttes acides à la Converge. Pas bouleversant d'inventivité ni d'énergie - pour çà voyez plutôt du côté de Ceremony ou Iron Lung - mais une petite démo qui mérite le détour.
A écouter :