Un premier seven pour Unhaim et déjà un fort potentiel. Une grosse base crust germanique telle qu'on peut la trouver chez Lies Feed The Machine, mais une saveur particulière et des tournures plus sombres tirant davantage vers le early black de Bathory ou des premiers Celtic Frost. Derrière une production super roots et une écorce rugueuse se cache une réelle finesse de composition, marquée par une basse bluesy et des petits soli rock n' roll, légers, mais suffisamment présents pour faire la différence.
La tendance se poursuit en face B pour deux titres plus audacieux. Une intro rappelant aisément Darkthrone où le souffle de Belzébuth vient nous chauffer la nuque avant d'enchaîner sur cinq minutes durant lesquelles l'énergie du punk primaire côtoie des arrangements plus soignés, notamment lors du final de "Furcht" où des voix de succubes se mêlent à une partie plus lyrique déclinant sur un épilogue en acoustique. A l'instar d'un Unkind, Unhaim n'a pas peur de l'innovation si l'on en juge également par l'artwork réalisé à la main, fait d'ombres et de personnages lugubres flottant sur les alpages. Pour une fois qu'on n'a pas droit à des cartouchières et des bombes, on va pas bouder notre plaisir.
A la croisée de chemins tortueux, Unhaim prend des risques, imposant sa marque dans un genre où les différences se font de plus en plus rares. Un ep annonciateur, on l'espère, de belles choses.
Tracklist : 1. Unhaim, 2. Collapse to zero, 3. In this world, 4. Furcht
A écouter : Unhaim, Furcht