Uneven Structure
Metal Progressif

8
1. Dianoia
2. Egocentric Focus
3. Higher Quiddity
4. Cardinal
5. The Designers’ Lead
6. Delusions Of Grandeur
7. Depression
8. Eight
Chronique
Vous connaissez sûrement Uneven Structure, ce groupe de Metal Progressif tendance Djent qui fait l’unanimité dès 2011 avec son premier album Februus. Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que la formation sort son premier EP 8 en 2009. Simple n’est-ce pas ? Oui, sauf qu’Uneven Structure a la drôle et fantastique idée de le réenregistrer en 2013. Pas de panique ! On vous explique !
Pour commencer, en 2009, Uneven Structure propose gratuitement (team MySpace) un EP de 8 titres nommé 8 (logique). Pour cette sortie, le groupe tape dans le Djent, ni plus ni moins. Mais, contextualisation oblige, c’est déjà lourd de sens pour une sortie pré-2010 (année charnière pour la scène qui gagnera en popularité durant la décennie suivante). A l’écoute de cet EP, le rapprochement avec les patrons Meshuggah est inévitable (obZen sortait l’année précédente) : des rythmiques syncopées, des polyrythmies et un son d’une lourdeur proche du mégatonne. Pour voir dans ce 8 plus qu’un obZen II, il faut prêter attention au détail qui les sépare de leurs pères : la mélodie. Elle est utilisée comme fil rouge dans chaque morceau, et c’est elle qui donne au groupe cette couleur et cette ambiance particulière. Le tout est servi par le chant viscéral de Daniel Ädel (qui n’ira pas plus loin avec Uneven Structure mais qu’on retrouvera plus tard chez les Suédois de Vildhjarta) et une production très propre pour son époque.
Ensuite, en 2011, le groupe sort Februus, son premier album. C’est avec cette sortie qu’Uneven Structure explose. Le full-length est un succès quasi immédiat aussi bien du côté de la presse (16/20 ici sur Metalorgie) que du public. La formation prend une tournure beaucoup plus mélodique et s’écarte du Djent pur jus pour y ajouter des inspirations Ambiant. Autre élément notable : Matthieu Romarin prend place au chant. Il ajoute une nouvelle dimension à la signature harmonique avec des passages de chants clairs, cristallins et harmonisés contrastant avec des growls profonds et expressifs.
Puis, en 2013, c’est la sortie de 8 (Seconde cuvée). Il ne s’agit pas d’une réédition mais bien d’un réenregistrement, particularité qui a son importance. Tout le groupe s’est rendu en studio pour enregistrer une fois de plus l’ensemble des titres. Cette idée, saugrenue à première vue, prend tout son sens à l’écoute du disque. Uneven Structure propose un 8 revisité à la sauce qui a fait son succès, la sauce Februus. Les compositions et les morceaux sont identiques, dans l’ensemble, à la première cuvée : les auditeurs et les auditrices plus assidus prendrons plaisir à noter les quelques différences. Toutefois, les nouvelles lignes de chants de Matthieu, le travail sur la production (le tout étant fait de A à Z par le groupe) et le son des guitares apportent une toute autre saveur à cet EP. Là où la première cuvée se voulait très sombre et très fermée, dotée d’un son très compressé, la Februus Edition fait la part belle à la luminosité et l’ouverture (les différences de couleurs et d’illustrations entre les deux pochettes poussent aussi à cette conclusion). Certes, l’influence de Meshuggah reste centrale et importante. Néanmoins, cette nouvelle cuvée met également en avant les influences mélodiques de Textures, qui semblent plus anecdotiques sur l’édition de 2009 (probablement à cause de l’absence de chant clair).
Avec ce 8, le le groupe réussit à unevenstructuriser sa propre musique en la déplaçant d’un contexte temporel à un autre. De nouvelles influences s’ajoutent, absorbées au fil des années qui séparent les deux sorties. Pour certains et certaines, cette seconde cuvée sentira sûrement le réchauffé, mais leur avis ne viendra pas détrôner le succès de ce 8, Februus Edition. En effet, cet EP reste difficilement trouvable neuf mais est très régulièrement demandé par les fans au stand de merch après le concert, d’après les membres du groupe.
Si Uneven Structure n’avait pas fait cet effort, beaucoup seraient sûrement passé à côté de ces 24 minutes d’un Djent digne de ce nom.
Et parce que la beauté est dans le détail, c’est un Eigth/10.
(PS : J’espère que vous excuserez la digression sur l’histoire du groupe proposée par votre humble narrateur mais elle est essentielle pour comprendre le sens de ce réenregistrement).