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Biographie

Uneven Structure

Uneven Structure est un groupe de Metal-Progressif originaire de Metz et formé en 2008 par Jérôme Colombelli (Guitare), Benoît Friedrich (Basse), Igor Omodei (Guitare / Clavier), Aurélien Pereira (Guitare / Clavier), Ingemar Schubnel (Batterie) et Xavier Lorrans (Chant). Le groupe s'inspire de groupes comme Meshuggah ou Devin Townsend et livre un premier ep en 2009 intitulé sobrement 8. En 2010, quelques changements de line-up ont lieu et Matthieu Romarin (Chant) ainsi que Christian Schreil (Batterie) rejoignent Uneven Structure. Téléchargé plus de 10000 fois le premier mois et acclamé sur internet, le succès de 8 permet au groupe de venir à bout de leur premier album, Februus, prévu pour le 31 octobre 2011. L'ensemble européen dispersé entre la France et la Suède y repousse l'approche rythmique lourde et intriquée à un nouveau niveau, mêlant singulièrement un Metal sophistiqué à de larges ambiances apaisantes en vue d'un voyage sonore.

Chroniques

La Partition 8 Februus
16 / 20
4 commentaires (17.25/20).
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La Partition ( 2017 )

Uneven Structure nous aura fait attendre cinq ans et demi entre Februus et La Partition. Plus de cinq longues années, pendant lesquelles seul un ré-enregistrement de l'EP 8 aura été proposé pour nous faire patienter. Au vu de l'unanimité qu'ont provoqué toutes les sorties de nos compatriotes, ce nouvel opus était presque attendu comme le prochain Tool, d'autant plus que d'entrée de jeu, avant même de l'écouter, il implique des interrogations. Pourquoi "La Partition", comme ça, en français, alors que le chant est en anglais ? Quelle est l'idée derrière cet artwork énigmatique, qui est ce type projeté dans l'eau ? Et musicalement, à quoi s'attendre après pas loin de six ans d'évolution et deux nouveaux membres (à la batterie et à la guitare) ? On en peut plus. A l'image de ce pauvre bougre sur la pochette, on se plonge dans le nouvel opus d'Uneven Structure.

C'est justement une question à laquelle on peut répondre d'emblée à propos de La Partition. L'illustration est le reflet du concept global évoqué : un peuple "sirénoïde" mandate un marin pour retrouver la partition de leurs chants, et le personnage se dévouera à cette cause perdue jusqu'à se perdre lui-même. Original et prometteur, le scénario est prenant et l'écriture des paroles le rendent à la fois clair et poétique. Pour encore mieux s'immerger dans la narration, les pistes sont organisées en trois parties bien distinctes, dont les noms se font mutuellement écho pour aider l'auditeur à se repérer dans l'océan sombre qui sert de contexte à l'histoire.

Là où Februus était massif, voire mégalithique, son successeur est plus écumeux, plus nuancé, plus adaptable. Les murs de guitares djentèsques se sont érodés, laissant s’infiltrer des courants mélodiques inédits dans la musique du sextet (la montée dans les aigus au deux-tiers de Crystal Teeth, on a un quasi-lead de guitare un peu avant la fin de Incube...). Mais n'est pas mort ce qui à jamais dort, et les abysses hébergent parfois aussi des éléments sauvages et incontrôlables, comme le riff requin-marteau au début de Funambule.
La voix a changé aussi, surtout le chant clair. Là où il sonnait un peu comme les vocales claires de Bjorn "Speed" Strid (Soilwork) sur Februus, il est ici habité d'une autre façon, et fait plus penser au chant de Klone par exemple. Toujours convaincant dans les growls, les voix criées sont un tout petit peu moins présentes dans La Partition que dans le premier album, pour proposer une véritable parité entre les deux modes de chant.
L'évolution est nette. Mieux, moins bien ? Ce n'est pas la question : la mer est toujours changeante, sans être meilleure ou moins bonne. Uneven Structure aussi. La volonté d'aller plus loin est là, telle le ressac qui ne se lasse pas de se jeter sur la grève. L'érosion du reflux change l'environnement, et subitement on ne reconnait plus rien : est-ce du Djent, du Post-Metal, du Death, de l'Ambiant ? Les Français ne mènent-ils pas tout simplement leur barque vers quelque chose d'autre, qu'on pourrait appeler du Post-Djent ?

Et puis, à la seconde ou troisième écoute, on sent qu'on avait raté un truc, qui rôdait sous la surface sans se laisser voir, et qu'on arrive finalement a discerner. Le propos se fait plus profond. La quête du marin devient sa lubie, sa passion, sa raison d'être, bien plus qu'un simple objectif. S'il sombre, c'est parce que le sujet traité est celui des addictions, sous le couvert de fable lovecraftienne. Le piège se révèle : l'artwork ne montre en fait pas un plongeon, mais quelqu'un en train de s'abîmer. On s'est plongé dans cet album, et l'album nous a aspiré. A l'instar de ce contexte scénaristique, Uneven Structure nous engloutit pour ne plus nous laisser respirer : plus on l'écoute, plus on y retourne. L'addiction marche aussi dans ce sens là. On devient le marin de l'histoire. On coule dans La Partition. On ne peut pas lutter.

A écouter : oui (principalement les deux derniers triptyques : Incube / Succube / Funambule, et The Bait / Our Embrace / Your Sent).

8 ( 2013 )

Vous connaissez sûrement Uneven Structure, ce groupe de Metal Progressif tendance Djent qui fait l’unanimité dès 2011 avec son premier album Februus. Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que la formation sort son premier EP 8 en 2009. Simple n’est-ce pas ? Oui, sauf qu’Uneven Structure a la drôle et fantastique idée de le réenregistrer en 2013. Pas de panique ! On vous explique !


Pour commencer, en 2009, Uneven Structure propose gratuitement (team MySpace) un EP de 8 titres nommé 8 (logique). Pour cette sortie, le groupe tape dans le Djent, ni plus ni moins. Mais, contextualisation oblige, c’est déjà lourd de sens pour une sortie pré-2010 (année charnière pour la scène qui gagnera en popularité durant la décennie suivante). A l’écoute de cet EP, le rapprochement avec les patrons Meshuggah est inévitable (obZen sortait l’année précédente) : des rythmiques syncopées, des polyrythmies et un son d’une lourdeur proche du mégatonne. Pour voir dans ce 8 plus qu’un obZen II, il faut prêter attention au détail qui les sépare de leurs pères : la mélodie. Elle est utilisée comme fil rouge dans chaque morceau, et c’est elle qui donne au groupe cette couleur et cette ambiance particulière. Le tout est servi par le chant viscéral de Daniel Ädel (qui n’ira pas plus loin avec Uneven Structure mais qu’on retrouvera plus tard chez les Suédois de Vildhjarta) et une production très propre pour son époque.

Ensuite, en 2011, le groupe sort Februus, son premier album. C’est avec cette sortie qu’Uneven Structure explose. Le full-length est un succès quasi immédiat aussi bien du côté de la presse (16/20 ici sur Metalorgie) que du public. La formation prend une tournure beaucoup plus mélodique et s’écarte du Djent pur jus pour y ajouter des inspirations Ambiant. Autre élément notable : Matthieu Romarin prend place au chant. Il ajoute une nouvelle dimension à la signature harmonique avec des passages de chants clairs, cristallins et harmonisés contrastant avec des growls profonds et expressifs.

Puis, en 2013, c’est la sortie de 8 (Seconde cuvée). Il ne s’agit pas d’une réédition mais bien d’un réenregistrement, particularité qui a son importance. Tout le groupe s’est rendu en studio pour enregistrer une fois de plus l’ensemble des titres. Cette idée, saugrenue à première vue, prend tout son sens à l’écoute du disque. Uneven Structure propose un revisité à la sauce qui a fait son succès, la sauce Februus. Les compositions et les morceaux sont identiques, dans l’ensemble, à la première cuvée : les auditeurs et les auditrices plus assidus prendrons plaisir à noter les quelques différences. Toutefois, les nouvelles lignes de chants de Matthieu, le travail sur la production (le tout étant fait de A à Z par le groupe) et le son des guitares apportent une toute autre saveur à cet EP. Là où la première cuvée se voulait très sombre et très fermée, dotée d’un son très compressé, la Februus Edition fait la part belle à la luminosité et l’ouverture (les différences de couleurs et d’illustrations entre les deux pochettes poussent aussi à cette conclusion). Certes, l’influence de Meshuggah reste centrale et importante. Néanmoins, cette nouvelle cuvée met également en avant les influences mélodiques de Textures, qui semblent plus anecdotiques sur l’édition de 2009 (probablement à cause de l’absence de chant clair).

Avec ce 8, le le groupe réussit à unevenstructuriser sa propre musique en la déplaçant d’un contexte temporel à un autre. De nouvelles influences s’ajoutent, absorbées au fil des années qui séparent les deux sorties. Pour certains et certaines, cette seconde cuvée sentira sûrement le réchauffé, mais leur avis ne viendra pas détrôner le succès de ce 8, Februus Edition. En effet, cet EP reste difficilement trouvable neuf mais est très régulièrement demandé par les fans au stand de merch après le concert, d’après les membres du groupe. 

Si Uneven Structure n’avait pas fait cet effort, beaucoup seraient sûrement passé à côté de ces 24 minutes d’un Djent digne de ce nom.

Et parce que la beauté est dans le détail, c’est un Eigth/10.

(PS : J’espère que vous excuserez la digression sur l’histoire du groupe proposée par votre humble narrateur mais elle est essentielle pour comprendre le sens de ce réenregistrement). 

A écouter : Pour les 24 minutes que ça vous prendra : tous les titres
16 / 20
20 commentaires (16.13/20).
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Februus ( 2011 )

Un groupe de métal français qui sort son premier album un peu partout en Europe, qui se veut un rejeton post-metal progressif de Meshuggah, et qui semble sortir de nulle part (un seul Ep sorti en 2009, acclamé par la critique, mais passé presque inaperçu), ça n'arrive pas tous les jours dans la métalosphère. C'est pourtant bien ce que veulent nous faire comprendre les membres d'Uneven Structure, la cour des grands c'est pour maintenant, et ce premier album intitulé Februus va rester un moment sur vos playlists, c'est aussi sûr que le PS sera élu en 2012. C'est dire.

Passé la contemplation de cet artwork pour le moins étrange, vous embarquerez pour une grosse heure de compositions extrêmement léchées, tantôt mélodiques, tantôt techniques et sauvages, avec comme constante la maîtrise du son, et une capacité à faire coexister les émotions et la fureur musicale au service d'un album pour le moins réussi.
Un voyage, voilà la première impression qui ressort des premières écoutes, un album qui se veut monolithique, articulé autour de morceaux charnières, reliés par des ponts musicaux époustouflants, sortes de "pit stops" pour l'auditeur, qui n'aura de cesse de naviguer de titres en titres avec cette formidable impression de flotter, flotter au milieu de paysages sonores violents, cette "belle" violence qui clôture ou parfois introduit les compositions, souvent précédée de montées de tension presque palpables, qui annoncent l'explosion imminente puis nous retournent dans tous les sens, provoquant un petit plaisir non dissimulable. 
C'est le cas de la première partie de Februus, les trois premiers titres qui ouvrent de façon magistrale cet album (Awaken, Frost et Hail, qui auraient pu ne former qu'une seule et même chanson) et donnent la direction du voyage qui s'offre à nous. Ces trois premières compositions sont vraiment réussies, tant d'un point de vue mélodique (vous reviendrez souvent sur Frost et vous ébahirez devant tant de brio mélodique) que technique.
Première pause avec Exmersion avant de rempiler avec Buds et son introduction jouissive : quatre minutes planantes qui laisseront le temps à votre cerveau de partir loin, très loin, les nuances complexes de la voix du chanteur vous hypnotiseront et laisseront une marque indélébile de plaisir musical dans votre inconscient. Un moment clé de l'album avec ce morceau hallucinant, où la tension est à son comble, avant d'exploser sur le morceau suivant "Awe", où riffs imposants et batterie énervée ont la part belle. Viendront Quittance, un peu moins réussie, puis une autre pause musicale (Limbo) avant d'entamer le dernier quart d'heure en apothéose, avec Plentitude, qui lorgne un peu avec l'indus au tout début, puis bascule sur ce que sait faire de mieux le groupe : un titre complexe avec montée d'adrénaline, surcharges d'émotions à la pelle, et une fin dévastatrice, un ouragan de riffs et de breaks que vous prendrez en pleine tronche. Encore ! Un dernier titre pour la route, sobrement intitulé "Finale", qui s'effacera au fur et à mesure pour ne laisser qu'un sentiment de plénitude et de contentement, une sorte d'atterrissage en douceur, le voyage se termine ici, réveillez vous, vous vous sentirez bien pour le reste de la journée !

Voyage onirique ? A vous d'en juger, mais c'est dans tous les cas une piste pour mieux aborder cet album, car ici rien ne sera facile d'accès, les structures rythmiques sont complexes, les mélodies semblent surgir au moment où l'on s'y attend le moins, la succession de passages planants et sauvages pas facile à suivre, et les pauses "atmosphériques" nombreuses pourront ennuyer certains. Malgré tout l'essayer c'est l'adopter, et vous ne tarderez pas à apprécier cette expérience musicale enrichissante.

Uneven Structure signe ici ce que l'on pourrait presque décrire comme un coup de maître, un album riche en émotions, qui n'a presque rien à envier aux groupes auxquels ils s'assimilent. Parlons en d'ailleurs. La formation se dit beaucoup influencée par Meshuggah, Textures et d'autres groupes de métal progressif/expérimental, et certains doivent se demander si l'on tient là une pâle copie de Meshuggah, ou un groupe/album qui se veulent novateurs. Et bien rien de tout cela, Uneven Structure n'est pas une simple copie de Meshuggah, et encore moins de Textures, certes les passages techniques s'apparentent fortement à la formation suédoise, on y retrouve les caractéristiques de ce son percutant, à base de breaks chaotiques mêlés à une certaine lourdeur (dans le bon sens du terme) au niveau des guitares, un groove omniprésent, et un sens particulier de la composition. C'est technique mais le son est terriblement accrocheur, voilà pour la ressemblance avec Meshuggah, ça s'arrête là, les différences sont notoires, au niveau du chant et des mélodies surtout, bien plus mises en avant ici, tout comme le niveau de technicité, qui est, force est de l'admettre, plus élevé chez Meshuggah. Niveau mélodie, ambiances et parties chantées, on s'apparente plutôt à du Textures, mais la ressemblance n'est que très infime, on va retrouver une certaine esthétique prononcée au niveau des refrains et des lignes directrices des morceaux, mais encore une fois Uneven Structure se démarque, cette fois ci par un song writing beaucoup plus complexe, allant plutôt lorgner du côté de Tesseract. Vous l'aurez compris, ici point de plagiat ou de copies ratées, cet album est une synthèse de beaucoup de choses (Meshuggah et Textures ppour les plus évidents) mais qui saura trouver sans problèmes sa place au sein de votre discothèque, tant l'effort est réussi.

Au final, on a entre les mains un album excellent, et si l'on fait abstraction du cd 2 où vous vous lasserez très vite de ces 35 minutes de musique planante laxative, le seul bémol (et c'est vraiment subjectif) est que l'on reste parfois sur sa faim sur certains titres où la pression monte mais retombe trop vite, ou n'explose pas assez violemment. On pourra retenir de ce Februus un album techniquement impressionnant, un song writing complexe, et un sens de la mélodie brillant, mentions particulières au chant et aux choeurs vraiment très bien rendus. Si vous aimez sortir un peu des sentiers battus du métal, si vous aimez les émotions fortes, alors cet album est pour vous.
C'est en tout cas un album très réussi, et on ne souhaite que la réussite à nos frenchys sur lesquels il faudra désormais compter.

Vous pourrez trouver ici le premier clip de l'album. Et l'album en écoute sur soundcloud.
UNEVEN STRUCTURE - Februus by basickrecords

A écouter : En se droguant ou nu dans un champ...
Uneven Structure

Style : Metal Progressif
Tags : - - -
Origine : France
Site Officiel : unevenstructure.net
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Amateurs : 46 amateurs Facebook :