Sept ans sans nouvelles, c'est long et ça laisse la place à pas mal de doutes. Vont-ils un jour revenir ? Et si jamais c'était le cas, est ce que ça sera toujours comme avant ? Pourtant, quand Unearthly Trance a annoncé son grand retour, pas une seule trace d'inquiétude mais plutôt une confiance aveugle dans ces trois gaillards injustement sous estimés qui enregistrent dans leur coin de sacrés morceaux de haine, de noirceur et de lenteur.
Stalking The Ghost est, une fois encore, le fruit d'un inceste entre Doom, Sludge et Hardcore haineux, celui que Neurosis pratiquait à ses débuts par exemple. Rythmique lourde et martelée, vocaux hurlés et fuzz dans le rouge, tout semblait bien parti pour que ce disque ressemble à la ribambelle de ceux qui sortent aujourd'hui et que le groupe lui-même nous avait offert par le passé. Mais ce petit dernier sait cultiver ses différences : moins frontal et diabolique que les précédents, il laisse passer de nombreux rayons de lumière (Lion Strength). Abandonnant les plongées Drone qui les caractérisait par le passé, Unearthly Trance semblent désormais se tourner vers des riffs plus mélodiques et immédiats à l'image du morceau Scythe qui résume à merveille ce léger virage.
Et ces changements font du bien : on ne retrouve pas le trio là où on l'avait laissé mais plus loin sur le même chemin boueux, avançant à son rythme. Tantôt lent et écrasant (Invisible Butchery ou The Great Cauldron), tantôt rapide et entraînant (Into The Spiral), Stalking The Ghost est surtout un disque qui nous prouve que Unearthly Trance sait évoluer et régresser en même temps : plus efficace, moins expérimental, plus frontal, moins haineux, plus varié sans renier son héritage. S'il n'égale pas In The Red, il se place en sérieux concurrent pour le poste de dauphin dans une discographie qui compte quasiment autant de perles que d'albums.
A écouter : Si vous aimez "Famine", vous aimerez l'album.