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Biographie

Underoath

Les américains de Underoath débutent leur carrière en 1999 en jouant un pseudo Black-Metal teinté de Hardcore pas toujours très convaincant mais relativement efficace. Le groupe se caractérise par des paroles religieusement très engagées. Leur musique se verra d'ailleurs attribuer le qualificatif de Christian-core. En 2002, The Changing Of Times marque un changement crucial puisque Underoath produit désormais un Emocore métallique un peu à la manière de From Autumn To AshesAtreyu ou Hopesfall pour le côté hurlé du chant. Define The Great Line en 2006 et Lost In The Sound Of Separation en 2008 continuent dans cette voie tandis que la popularité du groupe est toujours en hausse.

13.5 / 20
1 commentaire (11.5/20).
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Voyeurist ( 2022 )

J’ai complètement oublié Erase Me, un peu comme si le côté fade de l’album me donnait envie de passer au travers de cet instant. Avec Voyeurist et son artwork discutable (que je trouve personnellement ignoble), le combo a dévoilé quasiment la moitié de l’album en singles en amont de la sortie en janvier 2022.

S’il reste ouvertement Metalcore, on retrouve des aspérités comme le « Hallelujah », très orienté Bring Me The Horizon (via notamment les choeurs). Pour le reste, c’est assez classique : alternance chant hurlé / clair, quelques passages plus samples (« Thorn ») mais surtout un manque d’énergie latent qui rend parfois Voyeurist lourdaud (« Take A Breath »). Difficile de savoir si c’est Underoath qui s’est inspiré en partie de BMTH ou l’inverse, mais certains plans en sont terriblement proches (« We’re All Gonna Die ») mais font leur effet. Pourtant, avec « Damn Excuses » et « Cycle », on amorçait un ensemble plus traditionnel.

Le soucis de Voyeurist est qu’on en retient péniblement quelques morceaux, mais il faut faire une croix sur la première partie de la discographie pour comprendre l’orientation prise par Underoath (beaucoup plus easy-listening sur « Pneumonia » par exemple). Si c’est la volonté du combo d’aller en ce sens, certains titres sortent du lot - le dernier morceau, « Damn Excuse » ou encore « Thorn » - mais on continue de consommer la rupture avec les disques pré-hiatus.
Si l’on prend cette évolution, elle est plus qu’appréciable en tant qu’oeuvre. Comme évoqué plus haut, l’aspect moins « core », pris indépendamment du reste, permet à Underoath de proposer des compositions intéressantes. Outre les parties clavier / electro plus présentes (« I’m Pretty Sure I’m Out Of Luck And Have No Friends ») et un côté moins furieux, le groupe utilise beaucoup plus le chant clair, comme sur le très bon « Numb » ou le Deftonesien « Pneumonia ».

Difficile de faire moins intéressant qu’Erase Me dans la discographie du combo à mes yeux. Ce Voyeurist ne pouvait donc que rehausser le niveau, et c’est chose faite. Pas le plus inoubliable de la discographie globale du groupe, mais pas le pire non plus. Pris indépendamment, il permet de passer quelques bons moments.

11 / 20
4 commentaires (14/20).
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Erase Me ( 2018 )

Le retour d’Underoath peut avoir deux significations : une volonté de renouer des liens rompus depuis plusieurs années ou un intérêt commercial bien loin de celui de City Of Caterpillar. Mon esprit me fait largement plus pencher pour la seconde solution que la première, et les souvenirs des deux derniers opus m’ayant plus que refroidis, autant dire que la partie ne s’annonce pas gagnée.

Il faut dire qu’on a sans doute tous encore en tête Define the Great Line et They’re Only Chasing Safety, qui furent l’apogée du groupe : double chant, cassages de nuques, du Post-Harcore calibré au possible mais dont on ne peut esquiver les mérites sur « There Could Be Nothing After This » ou « Down, Set, Go ». Sans être nostalgique de la période 2004 / 2006, il sera facile d’espérer un retour à certaines sonorités qui faisaient la marque de fabrique du combo.
Mais sur Erase Me, le premier titre laisse présager un éventuel relent de ces sonorités sans pour autant les pousser par la suite. Entre facilités d’écriture (« Ihateit ») et fausses bonnes idées (« Bloodlust »), Underoath fait du sur-place et peine à rattraper certains groupes qui n’ont pas eu cette coupure existentielle (Norma Jean ou Dance Gavin Dance) mais arrive à reprendre le pas sur d’autres (The Devil Wears Prada par exemple). Il faut avouer que l’absence d’un vrai chant hurlé surprendra, mais pourra aussi montrer une volonté d’avancer, à défaut d’être un atout sur Erase Me, tout comme certains passages plus travaillés (« No Frame », malheureusement trop convenu sur sa fin) ou un Aaron Gillepsie en forme (« In Motion »).

On pourrait s’arrêter là mais en écoutant « Rapture », j’ai la sensation d’un sous-Thrice tandis que certains passages de « Wake Me » sont niaiseux et plats. Heureusement, quelques éléments viennent contrebalancer ce sombre tableau dressé plus haut : « I Gave Up » ou « In Motion », qui malgré parfois quelques relents Post-Hardcore pur jus, cochent toutes les cases attendues. Certes, on est pas sur certains plans plus accessibles comme le virage pris par Bring Me The Horizon, mais l’énergie s’est bien diluée au fil des opus, jusqu’à ce Erase Me qui semble confronter pas mal de visions des musiciens sans jamais se décider à prendre une orientation artistique.

Pas inoubliable, fade. Voici les trois mots qui seront la synthèse de Erase Me. Underoath a su s’adapter à des sonorités plus actuelles, exit donc la folie de Define The Great Line. Clairement, ce disque pourra largement plaire, c’est assez catchy, très contemporain, mais trop facile. A la rigueur, je préfère me réécouter le Devil de Chiodos.

A écouter : I Gave Up
13 / 20
2 commentaires (12/20).
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Lost In The Sound Of Separation ( 2008 )

Comme tous les 2 ans, un nouvel album d'Underoath dans les bacs. Même si la vague emocore (faussement) déstructuré semble bel et bien s'essouffler, Underoath ne jette pas l'éponge et continue d'agiter au vent son appendice capillaire. Reste à savoir si Lost In The Sound Of Separation redressera la barre suite au décevant Define The Great Line.

Plus construit, plus stable. Voilà les premiers mots qui viennent à l'esprit après quelques écoutes de Lost In The Sound Of Separation. L'effet "rythme cassé toutes les 2 secondes" semble oublié la majeure partie du temps et Underoath tente plutôt de s'orienter vers un emocore teinté de metal, ponctué de quelques passages plus posés.  Ainsi, lorsque Underoath se lance dans des morceaux comme "We Are The Involuntary" ou "Coming Down Is Calming Down", on retrouve la créativité et l'efficacité qui séduisaient sur les précédents opus. Reste cette production gonflée aux stéroïdes, parfois trop propre, qui inhibe une part d'authenticité de leur propos. Autre changement, le chant - parfois niais - du batteur est beaucoup moins présent. Exit donc les passages pseudo-larmoyants pour séduire la jeunesse en souffrance, Underoath relance le combo chant hurlé / clair avec un seul chanteur, épaulé par quelques chœurs pour donner une unité à l'ensemble ("The Only Survivor Was Miraculously Unharmed" ou "Too Bright To See Too Loud To Hear" aux relents de MewithoutYou).
Pourtant, malgré ce recentrage, Lost In The Sound Of Separation est loin de tenir la route sur la longueur. Le premier morceau, "Breathing In A New Mentality", s'annonce clairement comme la prolongation de Define The Great Line, techniquement maîtrisé certes, mais bancal une fois l'aspect "single" enlevé. Contrairement à They're Only Chasing Safety ou The Changing Of Times, l'ensemble a du mal à prendre au fur et à mesure des écoutes, la faute à quelques morceaux vraiment pénibles ("A Fault Line A Fault Of Mine", l'insupportable "The Created Void"). Underoath est une machine bien huilée qui tente d'enchaîner tube sur tube, sans pour autant y arriver. Mauvais réglages.

Plus intéressant que Define The Great Line, ce nouveau disque reste toutefois inférieur aux premiers efforts du groupe et certainement loin derrière la "concurrence" personnifiée par  From A Second Story Window ou A Girl A Gun A Ghost.

A écouter : Only Survivor Was Miraculously Unharmed - We Are The Involuntary
12 / 20
5 commentaires (16.6/20).
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Define The Great Line ( 2006 )

Après un très bon The Changing of times, et un sympathique They're only chasing safety dans une veine emo hardcore à l'américaine, nos "apôtres" à la foi inébranlable nous refont le coup du changement de style avec Define the great line. Malgré les quelques relents emoïques qui parsèment cette nouvelle galette, Underoath tente de (re)durcir le ton à grands coups de metal hardcore faussement déstructuré toute dernière mode et de vocalises beaucoup moins enjouées.

Adam Dutkiewicz (Killswitch Engage) et Matt Goldman viennent soutenir Underoath dans leur croisade avec une production tout bonnement colossale qui confère énormément de volume à l'ensemble. D'un autre côté, il faut avouer que Define the great line y perd en authenticité  et sincérité, surtout lorsque certaines parties chantées sentent le ProTools à plein nez. Cet aspect bien propret ne contraste pas forcement en bien avec l'aspect déstructuré que le combo essaye d'insuffler aux compositions via les breaks à répétitions. On pense parfois à un Bless The Martyr and kiss the child (Norma Jean) adouci et bien propre.

Define the great line plaira sans aucun doute aux amateurs des groupes (emo) post-hardcore métallique en vogue tandis que les inconditionnels de early Botch ou Coalesce en auront des sueurs froides. L'initiative d'Underoath est par conséquent à double tranchant mais devrait à coup sur rassembler les amateurs du groupe toutes périodes confondues par un mélange habile de leurs racines musicales. Car, s'il y a bien quelque chose qu'on ne pourra reprocher aux américains, c'est bien leur capacité à alterner les passages heavy et les melodies "poppy" bien catchy. Toutefois, la mixture ne fonctionne que sur une poignée de titres ("A moment suspend in time", "You're ever so inviting") rendant le résultat final en demi teinte. Pourtant les mecs d'Underoath ont mis les bouchées doubles à tous les niveaux avec l'intégration de multiples arrangements, un travail époustouflant au niveau des vocalises, des passages atmosphériques point trop nombreux donnant un peu d'air ("Salmarnir") et des transitions bien vues entre les morceaux.

Define the great line est un album qui techniquement tient très bien la route avec sa diversité certaine et sa production en or. Cependant, le tableau final s'assombrit du fait qu'une bonne partie des morceaux ne possèdent pas le charme ou le petit quelque chose qui pourrait les rendre passionnants au delà de leur efficacité certaine, car il faut bien avouer qu'Underoath possède toujours la fougue et l'énergie débordante de leurs précédent efforts.

Page MySpace.

A écouter : A moment suspend in time, You're ever so inviting, Returning empty handed
14 / 20
6 commentaires (18.42/20).
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They're Only Chasing Safety ( 2004 )

Alors que From Autumn to Ashes et Atreyu se sont embourbés dans une seconde production respectivement décevante et médiocre suite à un premier album détonant, Underoath ne se fait pas prendre au même piège suite au très bon The changing of times. En effet, l'inspiration est bel et bien toujours présente sur ce They're only chansing safety.

Les bribes de leur black metal originel présentent sur The Changing of times, notamment au niveau de quelques parties gutturales, sont cette fois ci totalement annihilées. Il est même devenu difficile de distinguer les influences simplement métalliques sur cet opus. Toutefois, Underoath n'a, en aucun cas, renié "la croix" ! Bien au contraire ! Certains morceaux prônent encore et toujours la toute puissance de Jésus et de la prière. Ceux à qui le discours ne convient pas devront y faire abstraction sous peine de passer à coté d'une des meilleures galettes émo US du moment.

La musique d'Underoath possède tous les ingrédients lui conférant une grande accessibilité. Chaque morceau possède sa petite mélodie accrocheuse ou son refrain percutant caractéristique du tube. Pour compenser l'abandon des accents metal et conserver une certaine originalité, Underoath utilise avec efficacité l'artifice consistant à intégrer des transitions au clavier ("Down, Set, Go") et un double chant dynamisant les compos déjà explosives par leur structure.

Le chant hurlé est assurément le meilleur atout du groupe. A la limite de la rupture à chaque seconde, ce dernier renforce grandement les morceaux en leur communiquant agressivité et puissance un peu à la manière de Hopesfall. Le passé du groupe à sûrement été très bénéfique à ce niveau. En guise de conclusion, "Some Will Seek Forgiveness..." s'autorise samples, vocalises claires et montée en puissance pour un résultat homogène et nuancé tout en douceur à l'opposé de "Young and Aspiring", premier titre surpuissant !

They're only chasing safety confirme donc l'accalmie de nos guerriers chrétiens qui adoptent ici des attitudes sans doute davantage en accord avec leurs paroles plongées dans la foi. Si l'ensemble rentre parfaitement dans le moule emocore du moment, Underoath parvient tout de même à se hisser dans le peloton de tête principalement grâce à un chanteur au talent indéniable. "Prions ensemble" pour une suite dans la même veine !

La page PureVolume du groupe.

A écouter : Reinventing Your Exit - Young And Aspiring - Some Will Seek Forgiveness, Others Escape