Un des plus beaux albums de Black Norvégien de l'époque. Ca rivalise aisément avec In The Nightside Eclipse ou Anthems To The Welkin At Dusk d'Emperor, dans un style différent, plus accoustique, mais tout aussi prenant.
Ulver
Avant-Garde Metal

Bergtatt
Chronique
Aujourd'hui Ulver est l'un des acteurs les plus émérites de la scène avant-garde metal, il ne faut pas en oublier qu'il est l'un des fondateurs de la scène Black Metal Norvégienne du début des années 1990 : groupe intègre, authentique, loin des préoccupations d'autres groupes de l'époque, évoluant dans leur propre Monde. Mieux encore, il est pour beaucoup LE groupe qui donna ses lettres de noblesse au Black Metal en dépeignant ces atmosphères si particulières. Cette chronique vous propose une plongée de16 ans dans le passé, une épopée Ulverienne dans les contrées dépeintes sur ce Bergtatt.
Cette épopée, divisée en 5 chapitres, s'ouvre sur Kapitel I : I Troldskog faren vild d'inspiration Folk ; Atmosphère féerique, riff mélodique, chant clair, Viking, Scandinave de Kristoffer « Garm » Rygg du meilleur effet ; tout de suite, Ulver veut se distinguer de la scène Black Metal de l'époque : l'on sent , au travers de cette production « sale » mais délicieusement mystique, de ces riffs mélodiques et terriblement profonds, que le féerique, le sublime côtoie une mélancolie et une folie sous-jacente, mais très intense ; Ulver est magique. Cela se confirme sur le magnifique Kapitel II : Soelen gaaer bag Aase need . Là où ce chapitre s'ouvre sur ces guitares acoustiques (Les Opeth, Agalloch et autres Nest y ont incontestablement trouvé ici leur maître spirituel) , le morceau sombre soudainement dans les profondeurs abyssales du genre Black. On est ici en présence de la quitessence du style, c'est à dire lorsque ses musiciens se laissent posséder totalement par leur musique : la folie, la furie cotoîe alors la noirceur et la tristesse la plus profonde.
Chaque chapitre définit un peu plus cette essence Black : De la surprenante partie centrale du Kapitel III : Graablick blev hun vaer -où le riff et le blast furieux laissent place, sous les oreilles meurtries de l'auditeur, à un piano funèbre et à des murmures énigmatiques- , à l'interlude folk du Kapitel IV : Een Stemme locker. On se receuille alors devant cette beauté tellement pure sur le dernier chapitre, le chapitre V Bergtatt - ind i Fjeldkamrene. Ce riff.. : Mais quel est ce feeling qui transpire à fleur de peau, qui prend aux tripes ? Impossible d'y répondre. On ferme les yeux, on admire, on se surprend à afficher un sourire béat d'admiration pour une telle beauté ; A l'auditeur de faire sa propre expérience. La voix de Garm est ici plus belle que jamais, le chant clair cotoyant les hurlements furieusement désespérées.. Et toujours cette mélancolie sous-jacente, un peu à la manière de la montagne de l'artwork dont on ne que voit au final qu'un seul versant. L'épopée se termine sur ce riff secondé par des guitares acoustiques... C'est l'apocalypse. L'album s'effondre sur lui même, laissant à l'auditeur la seule force et le courage de contempler les ruines et les cendres.
Au final, que retenir de cette épopée ? Eh bien, qu'Ulver dépeint ici l'essence d'un style, tout en y ajoutant sa propre touche pour une oeuvre unique. Un chef d'oeuvre intemporel. Pour un Black Metal plus primitif, mais toujours incroyablement complexe, on se tournera alors vers le dernier album de la "trilogie" Black Metal du groupe, Nattens Madrigal. Ulver décidant ensuite d'explorer d'autres contrées plus urbaines/jazz/électro avec Themes From William Blake... Les détracteurs du Black Metal pourront critiquer plusieurs aspects de cette musique, toutefois, on ne peut nier son authenticité, sa sincérité lorsque l'on rend compte d'une oeuvre de l'envergure de Bergtatt.
PS : Bergtatt étant un concept album, nous avons décidé de ne pas nous consacrer à l'étude du concept et de l'histoire - pour des raisons évidentes de longueur de l'article.. - Mais pour une expérience encore plus fascinante, on recommende chaudement de s'intéresser aux paroles, poétiques et féeriques.. De nombreuses traductions de la langue Norvégienne ancienne utilisée ici sont disponibles sur Internet.
Les critiques des lecteurs
Un des plus beaux albums de Black Norvégien de l'époque. Ca rivalise aisément avec In The Nightside Eclipse ou Anthems To The Welkin At Dusk d'Emperor, dans un style différent, plus accoustique, mais tout aussi prenant.
"Abusée" ? C'est à dire ?
Enfin, oui c'est un album de Black, c'est différent, mais c'est pas pour autant que c'est moins bien que le Ulver des années 2000. Perso j'aime beaucoup un Perdition City pas exemple, mais pour moi, clairement, il ne fait pas le poids hehe. Puis pour les adjectifs tout dépend du ressenti de chacun : là où certains voient tristesse et nostalgie, d'autres verront violence et brutalité ! Comme d'autres pourraient voir une cacophonie sans nom sans doute.
Je trouve la chronique un peu abusée.
C'est un bon album. Un black assez atypique, il sonne assez lointain (le chant sur I Troldskog Faren Vild en est le meilleur exemple), comme si Ulver avait déjà une certaine distance avec cette musique.
La prod est pas géniale mais elle ajoute à cette impression de distance, qui nourrit elle même un certain sentiment de nostalgie et de profond regret(plus que de furie ou de tristesse).
L'album est bien écrit, la division en chapitres fonctionne bien, les morceaux ont chacun leur identité.
Néanmoins ça ne reste qu'un album de black très réussi. On est loin du niveau proposé par Ulver quelques années plus tard, l'intelligence du propos, de l'écriture...Le meilleur est à venir.
Un album fantastique qui a un peu vieilli, surtout au niveau de la prod, mais qui conserve tout son charme poétique. La deuxième piste est un des meilleures compositions qu'il m'a été donné d'entendre dans le style.
A l'écoute de ce premier disque, on se doute que Ulver aura une carrière atypique.
"Bergtatt" est une chevauchée à travers les forêts enneigées de Norvège. C'est mélancolique, beau. Garm nous offre de magnifiques chants clairs maîtrisés, et bien sûr des hurlements haineux. Du Black Metal ulverien que tout amateur du genre se doit d'avoir posé une oreille, à mon sens.
Voix claire planante, voix black, acoustique, guitares dissonantes, blast beats, piano, voix féminine : Que demande le peuple ? (bon même si pour les deux derniers, on ne les retrouve que dans une seule piste)
C'est vrai que la prod est un peu space mais on est habitués dans le genre, et y'a bien pire. Et dans la plupart des cas, ça contribue au charme de la musique, c'est le cas ici.
Très bel album de Black teinté de Folk, mélancolique et atmosphérique à souhait, un délice !