Ultra Zook
Rock expérimental
Epuzz
- Yapati Yupata
- Mozambiouc
- Pisote !
- Tiramisu
- Aluminium C4
Chronique
Bigre de bigre et foutre de foutre. Contre toute attente, voici qu'aujourd'hui, en cette journée ensoleillée pas piquée des hannetons, je viens, en me baladant sur la grande toile universelle, de trouver mon nouveau dealer officiel. Après avoir tenté divers drogues opiacées (fromage et chocolat principalement) et expérimenté moult escapades toutes plus psychédéliques les unes que les autres, mon mulot, pourtant fatigué et un poil las de toutes mes dernières expérimentations sonores, s'est laissé porter vers une jungle musicale luxuriante, loin, oh très loin des sentiers battus.
Voici venu le temps des rires et des chants, des monstres joyeux, et... des dealers de ZOOK !
Je vous le dis tout de go : passé le LSD, démodé la cocaïne et ringarde la marie-jeanne, mon nouveau dealer s'appelle Ultra Zook (le zouk c'est pour le côté camouflage urbain) et il est sacrément bien achalandé. Lorsque je le rencontre pour la première fois, je suis impressionné par les couleurs et les odeurs de sa cam, l'emballage chatoyant et le côté surréaliste m'attirent inexorablement, c'est tout moi ça...
« ULTRA ZOOK est un trio qui joue une musique des îles plus proches de Fukushima que des Caraïbes. »
C'est bien résumé, en tout cas c'est très visuel comme description, prenez la compagnie créole (la vraie hein), une piste de danse au beau milieu de la jungle façon Vietnam, donnez leur du LSD et un peu de musique suave, et c'est parti pour une heure de danse nonchalante (mais appliquée). Ensuite imaginez le tout vibrant au son d'une partouze instrumentale orchestrée par Satan, un télétubbies défoncé au crack et une GameBoy névrosée. Vous visualisez ? Bien. Bah c'est pas ça. C'est pire...
Avec ce mini album (deuxième d'un triptyque apocalyptique prévu d'avance, le premier s'appelant EPUZ, je pense que vous avez deviné le nom du troisième EP, sinon reprenez du fromage) essentiellement instrumental (je ne compte pas les borborygmes et autres onomatopées débiles car je ne sais plus si cela vient de moi ou eux...) mettant en scène une batterie, un clavier et une guitare/basse, nos jeunes clermontois nous délivrent, pour le plus grand bien de l'humanité, ce que l'on pourrait décrire comme une œuvre avant-gardiste expérimentale sacrément déjantée.
Plus posé qu'un Zeus!, moins dynamique et déjanté qu'un Pryapisme, et moins groovy qu'un Mr Bungle ou qu'un Naked City, Ultra Zook n'est pourtant pas dénué de qualités. Leur musique tropico débilo je ne sais trop quoi a quelque chose d'hypnotique, de viscéral, ça ne décolle jamais vraiment (et ça ne colle jamais vraiment à la réalité d'ailleurs), on reste toujours au niveau instrumental psychédélique, avec son lot d'arrangements louches, sans jamais franchir le cap des 80 BPM. Tout sur cet EP est fait pour vomir des arc en ciels en masse, du synthé épileptique à la batterie tout en free jazz en passant par une basse et une guitare appliquées à nous faire danser sur des mélopées obscures et démentielles...
A consommer avec modération...