Ufomammut
Stoner / Doom

Ecate
01. Somnium
02. Plouton
03. Chaosecret
04. Temple
05. Revelation
06. Daemon
Chronique
Ufomammut est devenu au fur et à mesure des années une référence en matière de Stoner/Doom, creusant album après album le caveau d’une lourdeur obsédante. Pour autant, les dernières livraisons des italiens, notamment le double album ORO en 2012, se sont révélées plutôt décevantes. Trois ans plus tard, les six morceaux qui composent Ecate changent-ils la donne ?
Difficile de se démarquer dans une scène qui compte désormais des milliers de clones pour une minorité d’excellence. Si Ufomammut parvient à sortir la bûche de l’eau, c’est avant tout par son habileté à faire se joindre psychédélisme et lourdeur extrême. En effet, album après album, le trio italien va toujours plus loin dans ce mélange qui est maintenant devenu leur marque de fabrique. Ecate échappe t-il à la règle ? Que nenni ! Avec six morceaux pour quarante six minutes, le groupe poursuit sur la même lancée qui a fait sa popularité.
Pour autant, si les ingrédients de base restent les mêmes, ce nouvel opus défriche une nouvelle façon de faire pour Ufomammut : la rigueur. Ecate est un album dont le cadre artistique est défini. Les rythmiques plombées, les riffs monumentaux, la voix en arrière-plan, l’auditeur accoutumé aux productions antérieures des italiens ne sera pas perdu. Toutefois, l’accent mis dernièrement sur un psychédélisme fusionnant de toute part ne se retrouve pas ici.
Faudrait-il pour autant en conclure qu’Ufomammut est en roue libre ? L’idée n’est pas si impromptue tant le groupe répète ses gammes et fait ce qu’il sait (bien) faire. C’est ainsi que sur les six morceaux d’Ecate, l’apologie du gras est permanente. Ce cadrage resserré dans la composition permet au groupe de se focaliser sur l’efficacité et les montées en puissance, là où il se dispersait un tant soit peu auparavant dans les méandres d’un psychédélisme froid. Ecate est un bon album, qui peine toutefois à surprendre et à créer l’adhésion. Les riffs mémorables ne sont pas légions, même si le milieu de Chaosecret, celui de Daemons et surtout celui de Temple -premier morceau partagé sur la toile- nous offrent un art du riffing absolument titanesque et jouissif. En quelque sorte, les italiens reprennent là où ils nous avaient laissé avec ORO : Opus Alter, seconde partie réussie d’un double album qui ne l’était pas totalement.
Globalement, l’impression d’être attaché au pied d’une montagne et de voir une avalanche se déverser à vive allure sur notre gueule est prégnante. Ufomammut connaît maintenant la formule pour plaire à sa fan base grandissante, mais il gagnerait toutefois à nous surprendre davantage, ce qui n’est plus vraiment le cas.
Ecate ravira à n’en pas douter les fans de Stoner/Doom et il m’est d’avis que ces nouvelles compositions feront leur petit effet en concert. Pourtant, ce nouvel opus ne confirme pas la claque attendue. Si quelques morceaux sortent du lot, Ufomammut poursuit son bonhomme de chemin à bord d’un rouleau compresseur qui aurait, à l’avenir, sans doute besoin d’être manié sur de nouveaux horizons.
~Masterpiece~
+ de samples, + d'efficacité, + d'énergie, + de puissance, + de folie...
Une prod' enfin excellente, des compos bleuffantes, une lourdeur massacrante, et des ambiances aspirantes !
Un pur délice :)
Et mention pour cette magnifique pochette, intégrée dans son boitier cristal, c'est une oeuvre d'art digne d'être exposé dans un musée ce cd, je prends des gants pour l'ouvrir, le livret avec ses 6 tracks a ses 6 dessins ufo.. Sublime