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Biographie

Turnstile

Fondé en 2010 par une bande de potes tous plus ou moins aperçus aux quatre coins de la scène de Baltimore et des environs (Angel Du$t, Mindset, Trapped Under Ice...), Turnstile a connu depuis une ascension fulgurante. Tout juste armés d'une démo et d'un 7" fraîchement sorti par Reaper Records, les cinq américains qui officient pourtant dans un style vu et revu se taillent une solide réputation de bêtes de scène et intriguent.
Forts d'une fanbase encore restreinte mais fidèle Turnstile revient en 2013, toujours chez Reaper Records, avec un second court - Step 2 Rhythm - et en profite pour enchaîner en 2014 avec une tournée européenne.

Attendu comme le messie, Nonstop Feeling, premier album du groupe, voit le jour en 2015, toujours distribué par Reaper Records. Il est suivi en 2016 par un EP, Move Thru Me, sorti chez Pop Wig, le label fondé par Justice Tripp, Daniel Fang, et Brendan Yates.

C'est par contre sur la major Roadrunner (qui fait partie de Warner Music) que sort début 2018 le second LP du groupe : Time&Space.

15.5 / 20
1 commentaire (18/20).
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Turnstile Love Connection ( 2021 )

Si l’on a encore des doutes sur Turnstile, on ne peut nier la réputation qu’à su se tailler le combo dans la scène Hardcore. Dernièrement avec Time&Space, puis cette fois avec un nouvel EP totalement imprévu, « Turnstile Love Connection ». Epaulé par un clip d’une dizaine de minutes, le combo semble encore plus travailler son images, déjà bien peaufinée sur le clip de « Bomb / I don’t wanna be Blind ».

D’ici, derrière un artwork pastel, le quintet livre avec superbe un nouvel ensemble de sonorités. Ca passe certes par un Hardcore riche en sonorités (« T.L.C. »), mais aussi un très Pop « No Surprise ». Turnstile tape parfois dans le Post Hardcore sur « Mystery », délaissant les rythmiques presque dansantes de Nonstop Feeling pour des choeurs sur « Holiday ».
Oui, comme on l’a déjà dit, le combo prend encore des libertés, donne envie de taper du pied sur la table (le dernier tiers du premier morceau) ou s’engouffre dans des thèmes que l’on retrouve sur le titre dévoilé de Flow On, « Alien Love Call » - déjà joué en concert en 2019.

Turnstile brille donc de milles feux, un peu comme ce long clip proposé aux teintes n’inities (tant en termes de grains que de palette chromatique), que l’on pourrait mettre en parallèle avec le film Mid-90’s de Jonah Hill, mais réalisé par le chanteur du combo. J’y aperçoit plusieurs parallèles : la partie de « No Surprise » me fait penser à du Burton, « T.L.C. » mixe le « F.E.B.N. » de Trash Talk et le « Oldie » de Odd Future, tout en rendant hommage à leur vidéo de « Drop ». L’ensemble s’oppose vraiment au déluge de couleurs des vidéos de l’album précédent. Rupture artistique totale ?

Les Américains livrent donc une nouvelle sortie (qui s’apprécie complètement en prenant également la partie visuelle) pleine de soleil, un brin nostalgique, qui annonce un prochain album - prévu pour quelques semaines après la sortie de cet EP - tout aussi captivant. Puis bon, « T.L.C. » peut enfin être autre chose qu’un groupe de R’n’b des années 90.

A écouter : autant qu'à regarder !
17 / 20
17 commentaires (16.53/20).
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Glow On ( 2021 )

Après un Turnstile Love Connection en amuse-bouche, les Américains tentent un Glow On dont une partie des morceaux ont déjà été dévoilés sur le EP précédent. Cette première sortie avait permis de confirmer cette nouvelle évolution de style, délaissant de plus en plus le Hardcore de Non Stop Feeling pour ajouter des éléments Pop, Rock et autres.
L’un des aspects de Glow On qui pourra perturber est ce changement de tracklist : l’ordre des morceaux n’est plus le même entre le EP et ce nouvel album. Sur le papier, rien de nouveau. Dans la réalité, on s’était habitué à cet enchaînement mis en images, qui offre une nouvelle expérience ici.

Et si l’on passe à la musique, Turnstile refait à nouveau le grand écart. A la manière d’un Deafheaven qui a pris un chemin bien différent de ses débuts, le combo lâche ici des passages Pop (« Underwater Boi ») qui se font ensuite piétiner par d’autres instants plus Hardcore (« Holiday »). Certains petits ajouts (l’envolée de notes de « Humanoid / Shake It Up » par exemple) viennent ajouter encore un brin de folie, certes discutable, sur l’ensemble. Est-ce que Turnstile en fait trop ? Glow On n’est-il pas trop comme sur « Endless » et certains passages chantés ? Difficile à dire à première vue, mais si Turnstile Love Connection vous avait enchanté, peu de chance que ce nouvel album vous déplaise, notamment sur les titres avec Blood Orange ou le chouette « Blackout ». Est-ce que Glow On est un disque de Hardcore ? Non, pas au sens musical si l’on prend le Pop « New Heart Design ».

Ce n’est pas que via une imagerie liée aux années 80 / 90 (il suffit de voir leur live sorti le jour même de Glow On ou le grain d’image de Turnstile Love Connection, que j’avais évoqué dans la chronique précédente) que le combo se fait rêveur. Dans les sonorités, l’approche. J’ai vu qualifier ce disque de « Hipster Hardcore », un peu surproduit et parfois doté d’effets / ajouts superflus. Oui, Turnstile n’est pas le Hardcore 100% vénère que l’on peut attendre, tire vers la Pop, est loin du côté rugueux que l’on peut attendre du style. C’est un parti-pris, j’imagine largement assumé, mais qui fait mouche pour moi, un peu comme lorsque Deftones avait dévoilé son amour pour Duran Duran par exemple.

Un rapide mot sur la production : Mike Elizondo, qui co-produit cet album avec Turnstile, a bossé avec Ed SheeranJonas Brothers, Mastodon (sur The Hunter) ou encore Regina Spektor. De là à imaginer que le musicien a ajouté sa touche à l’ensemble, on imagine facilement l’artiste atténuer un peu le rendu Hardcore de l’ensemble, le rendant parfois dansant (« Dance-off » ou « New Heart Design »).

Pari fou, mais pari réussi. L’avis peut sembler dithyrambique, mais Glow On passe l’épreuve des écoutes sans soucis, et pas que pour moi visiblement. Foncez écouter Turnstile, ca fait du bien !

15 / 20
14 commentaires (15.54/20).

Time & Space ( 2018 )

A première vue, on pourrait penser qu’en nommant son premier EP Pressure to Succeed, Turnstile n’aurait jamais pu trouver titre plus prémonitoire. Depuis Nonstop Feeling en 2015, le quintet de Baltimore est en effet devenu, et de loin, le groupe le plus exposé de la scène Hardcore. Le moyen utilisé, l’hybridation sans limite (Crossover, Rap-Rock, Post-Hardcore, Pop…), n’est pas nouveau mais ils ne sont pas nombreux, ceux qui se sont mis en tête de secouer cette scène que l’on a connue en bien meilleure forme. A première vue seulement donc parce qu’il semble bien que les Turnstile n’accordent aucun crédit à ce battage médiatique. En tout cas c’est ce qu’ils prennent un soin particulier à répéter à longueur d’interview et on n’a aucune raison de ne pas les croire.

Nous voici face à Time&Space, le tant attendu « successeur ». Le moins qu’on puisse dire, c’est que le groupe semble avoir pris un malin plaisir à montrer qu’il n’en avait rien à faire des conventions du milieu. Quitte à se faire honnir des puristes. A la signature d’une major (pas non plus n’importe laquelle : Roadrunner, qui reste associée à la vague Néo), est venu s’ajouter un grand nom de la production (Will Yip) et surtout des collaborations que l’on pourrait qualifier de « respectables » : une ancienne choriste de Lauren Hill (Tanikka Charraé) et un DJ bien en vue (Diplo). Bref, rien de très DIY. L’histoire du petit groupe sympathique et inventif ayant vendu son âme pour s’assurer un avenir confortable semblait alors écrite d’avance.

Une évidence doit être martelée haut et fort : Time&Space n’est pas Nonstop Feeling et ne peut pas l’être. Il faut ainsi l’aborder en ayant fait le deuil de l’effet de surprise provoqué par les premières écoutes de cet OVNI qui partait frénétiquement dans tous les sens. Tant qu’on y est, il faut également faire le deuil d’un certain nombre d’éléments qui donnaient à Nonstop Feeling sa coloration. Finis les passages au phrasé syncopé à la Anthony Kiedis et, plus globalement, toutes les touches Hip-hop. Mais réfléchir en « moins » n’est pas la bonne manière d’appréhender ce LP. Au contraire, il faut plutôt saluer ce refus de céder à la tentation de la surenchère qui aurait pu mener à un véritable n’importe quoi. Plutôt que de forcer des fusions improbables, le quintet laisse libre court à ses envies du moment. S’en dégage une spontanéité et une fraîcheur préservées. L’écueil du groupe qui veut en faire trop est évité.
Alors certes l’importance des moyens aboutit à des effets, notamment sur les back vocals, dont certains peuvent paraître gadget (la reprise de l’excellent Come Back For More auquel des percussions ont été ajoutées peut l’illustrer). Certes, les fameux interludes « WTF » (Bomb et Disco) sonnent comme un peu à part et pas véritablement intégrés dans le reste mais l’essentiel n’est pas là. Il se trouve dans cette science du rythme, intacte. Time & Space va vite, très vite même, mais sait toujours rompre et refuser toute homogénéité. Sauf peut-être avec I Don’t Wanna Be Blind, qui est le morceau le plus lent jamais composé par le groupe et qui surtout, fait inédit, reste sur quasiment un tempo unique pendant deux minutes.

Porté par une production de qualité, Time & Space marque un bond en avant en matière de composition. Reposant moins sur des riffs tranchants, les morceaux mettent plus à contributions les différents musiciens. La basse se fait enfin entendre, ronde et groovy à souhait (Real Thing) et le chant est plus souvent clair, participant de l’équilibre hargne / fun avec lequel la formation joue. Pour autant, difficile de livrer un verdict définitif. Sans vouloir se défiler, malgré de nombreuses écoutes, il semble que seule l’épreuve du temps permettra de déterminer la véritable valeur de Time & Space. S’il n’est pas évident que celui-ci devienne l’album de référence de Turnstile, une chose est certaine : ça va donner en concert ! 

Move Thru Me ( 2016 )

Après deux EP et un album, tous trois de qualité indéniable, on pouvait s'attendre à ce que Turnstile n'en reste pas là. La bande de Baltimore, menée par l'intrépide Brendan (batteur de Trapped Under Ice) continue sur sa lancée et semble bien décidée à ne pas abandonner leur talent sur le bas côté. 

On retrouve donc le tourniquet qui n'a pas bougé d'un pouce, pondant des riffs lumineux et énergiques, dans la pure lignée de leurs précédentes productions. "Come back For More" essuie les plâtres de ce 7'' et nous prouve que le groupe est parmi les meilleurs quand il est question de composer un titre de Hardcore joyeux et groovy, lorgnant vers l'Indie Rock. Turnstile semble d'ailleurs se tourner de plus en plus vers ce dernier sans pour autant renoncer au style qu'il pratique depuis ses débuts. Le résultat pourrait être indigeste mais pas ici, bien heureusement. J'en veux pour preuve la reprise de Give, "Fuck Me Blind", et ses chœurs féminins qui s’intègrent à merveille 

Moins de dix minutes au compteur, quatre morceaux dont une reprise et autant de moments d'anthologie qui feront passer à n'importe qui le temps bien plus rapidement. S'inscrivant parfaitement dans le sillage de Nonstop FeelingMove Thru Me ravira les fans de la première heure. Pour les autres, on ne saura que trop vous conseiller de vous farcir l'intégralité de la discographie du groupe qui, en moins d'une heure au total, prouve qu'il fait déjà partie des grands.

A écouter : Seulement 4 titres, ce serait dommage de se priver.
15.5 / 20
15 commentaires (15.67/20).
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Nonstop Feeling ( 2015 )

2015, an quatre de la domination programmée du monde par TurnstileNonstop Feeling débarque sur les platines précédé, déjà, par sa réputation d'être le disque qui va briser les reins du Hardcore 90's avec vingt-cinq ans de décalage. Un véritable Everest plus monté par une communauté hardcore ultra-enthousiaste que le groupe lui même qui se retrouve donc malgré lui face au choix cornélien de la grimpette ardue ou de la vautre fatale pour ce qui reste seulement un premier album. Restait donc à voir si le groupe de Baltimore parviendrait à maintenir son équilibre instable entre classicisme évident et fraîcheur inattendue.

"Gravity", dans un style ultra punchy et positif déjà bien installé, a tôt fait de rassurer sur l'état de forme global des gaziers mais pourtant ce n'est pas pour enfiler les morceaux du genre comme des perles que Nonstop Feeling est attendu. Turnstile récite ses gammes, en garde clairement sous le pied. Puis fait péter les premières digues avec un single intelligemment trouvé: "Drop", concentré fulgurant de Pressure to Succed et Step 2 Rhythm au léger gout de trop peu. Et ce que devait arriver, arrive finalement: au delà de ces quatre premières minutes, Nonstop Feeling devient un vaste n'importe quoi de crossover total, de grooves au cordeau, de soli et d'harmonies vocales pétées s'infiltrant par tous les trous. Toujours identifiable mais plus difficilement qualifiable, le style Turnstile se tape ici une poussée de croissance - ou de régression, c'est selon - certes attendue mais venue d'ailleurs.

Le quintet a beau passer de nouveau au vert à tous les checkpoints hardcore du monde, ses compos simples et directes n'en conservent pas moins une part d'étrange, voire d'improbable en nette progression le menant sur de nouveaux terrains. Quitte à tremper dans les 90's, Turnstile les embrassera alors toutes entières selon une recette qui lui est propre. Du Crossover et au Hardcore-Metal ("Addicted", "Fazed Out") au Pop Punk ("Blue by you") et au Post-Hardcore ("Out of Rage"), du Rap-rock ("Can't deny it") à l'Alternative Rock ("Bleach Temple") voire la Pop ("Love Lasso"). Pas de jaloux. Pas de quartier non plus malgré un ton globalement un cran en retrait sur le plan de l'agressivité. Production musclée, recherche de liant et prépondérance du groove obligent, probablement. Et surtout ce sentiment grisant persistant de ne pas tout à fait savoir à quoi s'attendre dans la minute qui suit à vous écœurer n'importe quel groupe de revival.
Vous pensiez avoir déjà fait le tour des références avec les deux EPs? Ajoutez y désormais Downset et Life of Agony, voire, au loin, Snapcase. Non pas que Turnstile ait subitement décidé de leur ressembler mais il y a indéniablement quelque chose dans cet art d'aller au delà du hardcore bête et méchant, du sonner autrement sans rien se refuser ni sacrifier le propos (musical, les textes n'ayant ici jamais été la préoccupation première) qui fait que la troupe de Baltimore parvient à se détacher du lot. Turnstile frappe moins fort mais plus loin et, à l'heure de la confirmation, n'a jamais laissé s'exprimer aussi librement dans ses compositions cette attitude de chien fou qui maintient envers et contre tout l'auditeur en haleine. Plus direct, juvénile et réfléchi à la fois, Nonstop Felling frappe par sa capacité à faire passer toute autre considération autre que celle du kiff immédiat au second plan. Bluffant.

Les américains s'en sortent à nouveau en parvenant contre toute attente à surprendre par une liberté de ton toujours plus large, équilibrée entre abus clairement assumés et gimmicks irrésistibles totalement maîtrisés illustrant à merveille le propos d'un groupe dont le seul choix est de refuser d'en faire aucun, et l'unique crédo ce foutu Nonstop Feeling revendiqué au point d'en nommer l'album. Pas le de disque de légende que l'on aurait voulu nous vendre, non, mais c'est au final certainement bien mieux comme ça. Turnstile laisse à d'autres le soin de redistribuer les cartes, tourne les talons pour tracer, déjà, sa propre route. De toute façon, la domination du monde, ils n'en ont jamais rien eu à foutre.

A écouter : Dès que vous avez une demi-heure

Step 2 Rhythm ( 2013 )

Commençons par enfoncer une porte ouverte: Turnstile n'inventera probablement rien jusqu'à la fin des temps. Absolument rien. Et c'est bien pour cela que l'on ne comprendra probablement jamais ce que les gaziers du Maryland ont de plus qu'une concurrence qu'ils allongent sans forcer depuis quatre ans. Si la présence de Brendan Yates (cogneur chez Trapped Under Ice, passé au micro) dans le coup n'y est surement pas étrangère elle n'explique pas tout à elle seule. Hood, groove, uppercuts et gymnastique: les ingrédients sont surannés, les références d'une évidence indicible, l'effet de surprise quasi-inexistant. Et pourtant.

Le quintet avait annoncé la couleur avec "Death Grip" (Pressure to Succeed) en 2011 en ouverture de son premier pavé Hardcore/Metal alterno-thrashisant débordant de chant clair et reniflant fort la de photo argentique et les TS Biohazard trop grands. Avec Step 2 Rhythm, la principale décision du groupe de Baltimore aura donc été de ne... rien changer. A peu de choses près, le collectif ayant quand même fait délibérément le choix d'appuyer un peu plus là où ça emmerde le monde.
Toujours armé de mosh-parts modèle géant, de son enthousiasme inébranlable et malgré tout d'un recul bienvenu, Turnstile produit du tube en continu, délaissant cette fois quelque peu l'alternance de brulots Punk Hardcore / bagarre Hardcore-Metal du précédent 7" pour aller vers plus de variations, plus de chant, plus de mélodie, plus de Hip Hop, de soli, plus de groove. Plus de tout mais surtout toujours moins de complexes à regarder vers une décennie qui s'encombrait au final assez peu d'étiquettes du moment que ça sonnait puissant et vrai. Difficile de passer son temps à citer MadballCrown Of ThornzLewway ou Merauder tout en arborant un blase tiré du Fuel for the Hate Game de Hot Water Music sans se retrouver à sonner comme un croisement - réussi qui plus est - de ses influences.

De l'introductif "7" jusqu'à la respiration finale ("Step to Rhythm"), Turnstile fait plus qu'invoquer la classique trinité riff/virilité/sudation. Step to Rythm pue la jeunesse hardcore, l'énergie, la passion, les emmerdes et les incertitudes qui semblent lui coller aux basques où qu'elle se traine. Régressif à la première comme à la centième écoute, Step To Rhythm n'en reste pas moins un petit brûlot aussi brillant dans sa réalisation que par une certaine universalité du fond comme des moyens utilisés. Les disques simples et immédiats sont parfois les plus difficiles à réussir. Turnstile, en allant à l'essentiel armé de son talent et de sa sincérité, sans surjouer, hisse ce second 7" compact, légèrement moins précipité bien que toujours chronométré en dessous des vingt minutes, au rang de petite leçon en la matière.

Turnstile fait probablement la même chose mieux que les autres pour la simple raison qu'il se refuse de ne proposer qu'une bête catharsis par le défoulement. Brendan (chant) se révéle être un frontman plutôt débrouillard, à l'enthousiasme communicatif, efficacement secondé par une équipe de zicos qui connait ses 90's sur le bout des doigts. Même si aux dernières nouvelles la bête serait encore vivante Step 2 Rhythm est LE 7" dont tous les orphelins de Trapped Under Ice avaient besoin pour aller dissimuler leurs larmes dans des torrents de sueur et de fraternité. Jusqu'à nouvel ordre.

A écouter : Pushing me Away, Step 2 Rhythm