|
Biographie
Turbonegro est un groupe de Punk Hardcore / Rock originaire d'Oslo (Norvège). Formé en 1988 autour de Happy-Tom, Vegard Heskestad (qui jouaient ensemble au sein de De Dype), Pål Bottger Kjærnes, Rune Grønn, Pål Erik Carlin et Tor-Kristian "TK" Jensen, Turbonegro ne joue son premier concert qu'en Mars 1989. Un premier single et un EP Turboloid sont enregistrés dans la foulée, sortis sur le label de Happy-Tom (Straitjacket Records). En parallèle des 50 exemplaires édités vient une reprise de Computech (The Stooges). Après ces 2 disques, Carlos Churasco quitte son poste de batteur pour rejoindre Anal Babes et Sympathy For The Record Industry en profite pour rééditer Route Zero en 1990 avec 2 titres issus de Turboloid. Une première tournée américaine de 3 semaines débute peu après, malheureusement très vite oubliée à cause d'une agression sur Rune Green à Minneapolis.
Turbonegro reprend forme en plein hiver 1990 avec Thomas Seltzer, Pål et Rune, ainsi qu'un nouveau chanteur en la personne d'Harald Fossberg (Hærverk). Quelques mois plus tard, c'est au tour de Bengt 'Bingo' Calmeyer de prendre la basse et le line-up complet enregistre Vaya Con Satan aux USA, suivi de peu du premier album Hot Cars and Spent Contraceptives. Les bases du son Turbonegro sont alors jetées, ce qui sera appelé Deathpunk par la suite. Des tournées en Scandinavie et en Allemagne permettent au groupe de se faire un nom mais Harald "Harry" Fossberg jette l'éponge pour raisons médicales. Pas défaitistes pour autant, les autres musiciens recrutent alors Hank Von Helvete, qui deviendra LE frontman de Turbonegro. Du moins, pas dans l'immédiat puisque le combo se renomme en Stierkampf, qui ne sortira qu'un EP Grunge Whore avant de reprendre le nom d'origine. Never Is Forever voit le jour en 1994, auto-édité à 1200 exemplaires par le groupe et Oslo Musikk Distribusjon. 17 shows se succèdent au Danemark, en Allemagne, Suisse, Belgique et aux Pays-Bas.
Il faut attendre 1995 pour voir le look final de Turbonegro se dévoiler : denim et moustaches, qui s'accompagnent des singles Denim Demon et Band Mongo en 1995. Une tournée aux USA plus rard, Bingo et Pal quittent Turbonegro (l'un pour voyager et le second pour divergences musicales). Celà n'empeche pas les autres musiciens de sortir Ass Cobra, 3ème opus, qui est suivi, comme d'habitude, par une tournée Européenne avec 2 nouveaux membres pour palier aux absences de Bingo et Pal. Les dates s'enchainent jusqu'en 1997 où le malheur s'abat à nouveau avec un nouveau départ et l'arrivée de Chris Summers (Big Bang) à la batterie. Leur musique s'oriente de plus en plus vers un Rock'n'Roll Punkisé, à grand renforts de maquillage et de jeans moulants. En 1998, Turbonegro sort Apocalypse Dudes, décrit par Jello Biafra comme "the new Turbonegro record is possibly the most important European record ever.". Une série de dates plus tard, le quintet met fin à son existence après un dernier show à Oslo.
De 1999 à 2002, les albums de Turbonegro sont réédités, avec un live Darkness Forever!. A la surprise générale, et à la demande des organisateurs du Quart Festival (Norvège), Turbonegro remonte sur scène pour ce qui deviendra le premier d'une nouvelle longue série de concerts. Scandinavian Leather sort en 2003, 2ème opus de la trilogie Apocalypse. 2 ans plus tard, c'est au tour de Party Animals de débouler dans les bacs, encore et toujours suivi par une grosse série de dates en Europe et aux USA. Retox voit le jour en 2007 et Rune Rebellion prend du recul pour ne rester qu'au poste de manager et s'occuper de Scandinavian Leather Recordings. C'est ensuite au tout de Chris Summers de se faire remercier, remplacé par Thomas Dahl. Les premiers communiqués du groupe en 2008 font état d'un nouvel opus, Tumours, qui serait prévu pour la fin de la tournée. Malheureusement, en quelques mots sur un forum, Turbonegro annonce une pause indéterminée puis le départ du frontman Hank Von Helvete, qui forme alors Doctor Midnight&The Mercy Cult. Fin 2011, le combo annonce son retour avec un tout nouveau frontman. Un nouvel album, Sexual Harassment, sort début 2012.
En dehors de son existence plus que tumultueuse, Turbonegro est connu pour ses paroles plus que douteuses comme le montrent des titres tels Rendezvous with Anus ou I Got Erection.
Chronique
Parler de Harcèlement Sexuel alors que la loi Française vient d'être remise en cause il y a quelques mois et que l'affaire DSK est encore dans la plupart des esprits est un beau moyen pour Turbonegro de revenir au grand jour.
"Shake Your Shit Machine", "Mister Sister", "You Give Me Worms"… Pas de doute, c'est bien du 100% Pur Turbonegro au menu. Le départ de Hank Von Helvete - remplacé par Tony Sylvester, grand barbu dont l'accoutrement "Cuir Cuir Moustache" ne dénotera pas avec le reste de la bande - n'ayant pas permis à la Turbonegro's Touch de s'enfuir par la même porte.
En dehors de cet esprit toujours aussi porté sur le second degré / sexe qu'un Alain Payet, les compos flirtent entre Heavy Metöl, Punk et Hard Rock. Refrains fédérateurs ("TNA, The Nihilistic Army", l'un des tubes de l'album, ou "Hello Darkness") ou solos courts mais efficaces ("Buried Alive"), il y a de quoi attirer le chaland, comme une devanture de maison close en Hollande. Ne manque que la réclame aguicheuse pour se dire que "You Give Me Worms" et "Hello Darkness" peuvent s'acheter pour quelques minutes de plaisir. L'atmosphère y est chaude (notamment via le mix Prod / voix du chanteur) et bien heureusement, les compos sont efficaces, directes. On regrettera toutefois le côté plus décalé / punk qui s'inscrivait sur Retox ("What It Rock ?!" ou "No, 'I"m Alpha Male"), bien caché sur ce nouvel opus.
Même si l'esprit Turbonegro est toujours là, le changement de frontman pourra passer difficilement. Non pas du fait de ses talents de vocaliste, mais simplement pour le timbre un brin plus classique. Plus chaud, plus sexuel mais terriblement moins dérangé, Tony Sylvester apporte heureusement sa touche au combo. Pas sûr qu'elle plaise à tout le monde (surtout les fans des premiers essais de Turbonegro).
Les premières écoutes furent douloureuses, la nouvelle mouture de Turbonegro ne respectant pas le cahier des charges attendu suite à un bondissant Retox. Pourtant, avec le temps, le mélange se décante et on obtient un disque loin d'être mauvais. Juste Différent des classiques.
Comment clôturer cette chronique autrement que par les mots d'un grand Philosophe : "Quand j'ai arrêté de tourner, je bandais toute la journée. J'étais en manque."
A écouter : TNA, You Give Me Worms
|
|