Tsjuder
Black Metal

Antiliv
Chronique
Longtemps considéré comme un second couteau du Black Metal, Tsjuder a bataillé ferme pour acquérir la reconnaissance du public et sortir de l’ombre. Ils ont même jeté l’éponge un moment, c’était au milieu des années 2000. De retour en 2011 plus forts et déterminés que jamais, les Norvégiens sont bien décidés à passer la vitesse supérieure avec Antiliv, leur dernier album. Attention parpaing en approche.
Antiliv arrive 4 ans après le remarqué Legion Helvete qui fleurait bon le Black Metal de tradition made in Scandinavie : une production raw, des riffs tranchants, des hurlements de possédés et cette ambiance si particulière qui glace le sang. Pour ce nouvel opus Tsjuder reprend les bases de son précédent succès en poussant la noirceur et la violence plus loin. Antiliv c’est avant tout un album de Black estampillé pays nordiques avec des compositions brutales, rapides, allant droit à l’essentiel comme le faisait Immortal du temps de Pure Holocaust et Battle in The North. Le contenu est extrêmement compact, fait à l’ancienne, 8 titres, 45 minutes assassines durant lesquelles l’auditeur est mis K.O. par une musique à la violence exacerbée nourrit de haine. Tsjuder fait dans le brut de décoffrage ne levant que rarement le pied de l’accélérateur, Norge et Djevelens Mesterverk c’est du 100% rentre dedans, de l’avalanche de décibels sur des tempos ultra rapides. Viennent par moment s’intercaler quelques passages plus lents, très lourds et malsains comme sur le génial Dark Supremacy ou Slumber With The Worm qui eux montrent un autre aspect de Antiliv avec un côté plus Dark Metal qui peut, toute proportions gardées, évoquer Dissection grâce à une atmosphère plus soignée et des parties guitares plus mélodiques. Pièces maitresses incontestables de ce brûlot venant des enfers, Krater et le titre éponyme jouent sur un registre plus large, chacun faisant plus de 7 minutes, très captivantes où Tsjuder mêle des riffs Heavy, partie arpège et solo de batterie aux éléments cités un peu plus haut sur des refrains entêtants. Des morceaux complets sans être complexes, exploitants au maximum le potentiel des Norvégiens. De toute évidence le but était d’en mettre plein la vue et de s’inscrire dans la continuité du travail entamé sur Legion Helvete, pour prouver (ou se prouver) qu’aujourd’hui Tsjuder a les épaules assez larges pour endosser l’un des costumes de locomotives du Black scandinave, c’est chose faite.
Il reste cependant possible de voir Antiliv comme étant un album sans grande innovation, un poil orienté vers le passé, ce serait réellement dommage. Effectivement ce cinquième album studio n’apporte rien de vraiment nouveau, il n’empêche que perpétuer une tradition âgée de plus de 20 ans s’avère être une tache difficile, savoir monter d’un cran dans ce que l’on a fait n’est pas une chose des plus aisée et à ce petit jeu Antiliv est une franche réussite.
C’est dans la pénombre des sommités du Black Metal norvégien et scandinave que Tsjuder a réalisé une partie de sa carrière. Les années et les albums passants le trio a pris du poids et s’est peu à peu imposé comme une valeur sûre, Antiliv démontre l’étendue du talent d’un groupe qui vit à présent dans la lumière.
Très bon black type MARDUK ou IMMORTAL. Parfois teinté de punk de rock and roll et de trash cet album est evil à souhait.