Ca va peut-être paraître bizarre mais je reconnais mon ignorance quasi-totale du Hardcore, de sa richesse et son histoire. Faute peut-être de bonnes rencontres au bon moment d'un cheminement musical, le Metal et ses univers plus oniriques ayant eu plus d'effet et de charme à la fois. Bien sûr des épiphanies il y en a eu, comment résister à l'appel vers le fond de Celeste, au sang et à la sueur de Converge ou Cowards ? Une poignée de ces grands noms résument ma connaissance du genre, alors quand des mecs comme True Love arrivent à taper en plein dans le mille entre l'énergie et l'émotion, autant laisser parler le pathos avant tout.

Et c'est probablement comme cela qu'il faut aborder ce premier opus du groupe. Heaven's Too Good For Us disent-ils, pas d'issue enviable à l'horizon. Reste à baigner dans une réalité où l'on s’amourache et l'on s'écorche (The One And Only), tous contre tous et nous contre eux. Alors tout devient instable, entre l'autodestruction (Young To Die) la vengeance et les regrets amers (Chained Melody). 
True Love nous plonge dans son quart d'heure de folie où tout respire l'urgence d'un Hardcore moderne à vocation cathartique. Pas de cause noble ou de grand combat si ce n'est contre soi-même, et à raison de morceaux qui n'excèdent quasi jamais deux minutes, les gars du Michigan n'y vont pas par quatre chemins. On sort une basse gonflée à bloc, une batterie résolument binaire et abonnée aux pattern caisse claire-grosse caisse, on pose là-dessus du powerchord musclé et le tour est joué. Combo classique s'il en est, True Love n'invente rien mais se distingue par ses tripes dévoilées aux yeux de tous. 

Car entre les breaks et les départs en trombe déjà entendus maintes fois avant, c'est finalement une affaire de feeling qui se joue. Peut-être que le secret c'est la méchanceté de Chained Melody et son tempo brise-nuque. Ou bien Where It Ends et The One And Only, nourris de riffs Rock n' Roll que n'auraient pas reniés Kvelertak. Ou encore Stay True qui offre le cri douloureux de Dominic Varguaz en guise de déchirante conclusion. Va savoir.

Sans prétention, True Love reprend les codes de ses aînés et muses en accouchant d'un premier volet fugace et bien amené. A vif, les musiciens sauront séduire par leurs textes et leur fougue les plus avides de violence thérapeutique.