Tromblon
Screamo / Hardcore

Je Me Fiche D'Être Français
01. Adieu La Vie
02. Adieu L'Amour
03. Adieu Toutes Les Femmes
04. C'est Bien Fini
05. Et Pour Toujours
06. De Cette Guerre Infâme
07. Traîtres A La Nation
Chronique
Mon premier contact avec Tromblon date de la sortie de leur premier EP, de quelques concerts au Mans et d’un Screamo Hardcorisé avec « Tout vœu s'exprime en temps de guerre par un salut militaire ». En dehors d’un split avec Like Pigs on Embers, j’ai peu suivi l’actualité du groupe, jusqu’à découvrir ce Je me fiche d’être Français. S’il démarre via une partie acoustique sur « Adieu La Vie », il offre rapidement un aperçu du pendant Hardcore de l’ensemble.
Définitivement, Tromblon ne tire pas à blanc. Chaque coup fait mouche et le gap entre l’EP précédent et le Je me fiche d’être Français est clairement audible. D’une part car ce dernier opus est bien plus riche musicalement, mais aussi parce que le groupe affirme son identité lyrique. Les gueules cassées du premier EP ont raccourci les titres sans altérer les mots, le Hardcore s’est affiné et enrichit de parties acoustiques qui le complètent. Des sonorités d’un Chaotic Hardcore, l’ensemble s’avère moins viscéral (exit la folie de « Notre père le boucher des sept couronnes »), gagnant en amertume et en sobriété ce qu’ils ont perdu en folie.
De « La Fatalité, ca n’arrange que toi » d’Amanda Woodward, Tromblon crie « La Fatalité, ca n’existe pas mon gars ». Cette fatalité, le quatuor semble pourtant s’en accommoder sur « Traitres à la nation » ou « Adieu l’amour » ; rien n’a de sens, si ce n’est que la fin est là et qu’elle ne sera que contestataire (le dernier verset de « Traitres à la nation », résumant le brûlot qu’il est). S’il est contestataire dans le fond, il est aussi clair dans sa posture (« Vive la France qu'ils disent, quelle drôle d'idée » ou « Combien sommes-nous, à subir chaque jour sans passion ? » n’en sont que quelques exemples) et se rapprochera ainsi d’un Chaviré.
Avec ce premier LP, Tromblon affine son combo Screamo / Hardcore. S’il manque parfois d’équilibre, on pourra faire le parallèle avec l’émotion de Chaviré, mais nourri au Hardcore dont la part belle est faite sur « Traitres à la nation ». Le point majeur sera l’acceptation de la posture engagée de Tromblon, mais on sait que le style l’est majoritairement depuis maintenant plusieurs années.
Superbe album qui a réussi à me faire monter les larmes sur l'incroyable dernier titre. Textes sublimes et pertinents, instrumentalement bouleversant... Cet album a de grandes chances de terminer en bonne position dans mon top de fin d'année. Merci Euka pour ce papier.