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Biographie

Triptykon

Après son départ de Celtic Frost et son souhait de commencer une nouvelle carrière sous un nouveau nom, Thomas Gabriel Fischer, crée Triptykon en 2008. Il désire enregistrer un album encore plus lourd, noir et expérimental que Monotheist. Il s'entoure alors de V. Sentura (Guitare, Chant), Vanja Slajh (Basse) et Norman Lonhard (Batterie) pour un premier disque, Eparistera Daimones, qui sort en 2010 chez Prowling Death Records. La même année, un ep fait suite à cette œuvre, intitulé Shatter qui voit notamment Nocturno Culto (Darkthrone, Sarke) apparaitre en invité sur Dethroned Emperor. Ils sortent en 2014 leur deuxième album Melana Chasmata, et c'est encore H.R Giger qui est l'auteur de la pochette. 
En 2018, le batteur Norman Lonhard quitte le groupe et est remplacé par Hannes Grossmann (ex - Necrophagist, Obscura).

Chronique

15 / 20
8 commentaires (15.69/20).
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Melana Chasmata ( 2014 )

Eparitera Daimones était attendu, c’est le moins qu’on puisse dire. Premier album de Triptykon, le nouveau groupe de Thomas Gabriel Fischer, et suite (indirecte) de Monotheist quatre ans après sa sortie. En 2010, les Suisses avaient semble-t-il su répondre à leur cœur de cible en servant une œuvre variée, à la hauteur de son principal géniteur et de sa réputation.

Sans trop de surprise, Melana Chasmata baigne encore dans cette atmosphère sombre si particulière où les branches de l’Extrême convergent pour aboutir à ce que certains appelleraient « Dark Metal », rehaussé par une touche Psyché. Tout comme son prédécesseur, l’opus est dominé par une dynamique Doom, aux tempos lourds et à la cadence écrasante, sans être étouffante. Car Triptykon met un point d’honneur à conserver ce feeling gothique, glacial, livrant des images désertiques et nocturnes à travers les échos et la reverb. Une approche du mix apportant un contraste intéressant avec ce Groove ras du plancher.  
De ce rendu aéré se dégage tout de même une aura malfaisante où se côtoient l’ambiance du Black et la vivacité du Death et du Thrash (« Breathing »), terrain de jeu des vocalises presque incantatoires de Fischer. Le ton est sinistre, austère, le leader embrasse un large spectre sonore et envahit les tympans de son auditoire à force de murmures rauques et de ces cris reconnaissables entre mille. La messe noire résonne, et le groupe y confère une dimension occulte et rituelle que l’on ressent sur chaque piste, renforcée de ces quelques  chants féminins qui apportent une nuance plus lumineuse, sur « Waiting » notamment.

Connu pour son avant-gardisme et sa créativité prolixe, l’ex-Celtic Frost se réapproprie cependant les codes qui ont fait le succès de la première sortie de la formation, en ce qui concerne son identité sonore en tout cas. Melana Chasmata se focalise davantage sur les ambiances et le ressenti qu’elles procurent, délaissant quelque peu la violence lâchée sur les neuf pistes de Eparitera Daimones. Le cru 2014 s’offre de rares envolées musclées et rapides qui nous extirpent du mid-tempo (« Tree Of Suffocating Souls », « Breathing »), choix qui décevra peut-être les plus avides du martelage compulsif auquel s’adonnait le groupe quatre ans plus tôt avec talent. L’ensemble sonne plus lisse et monolithique, peut-être même moins audacieux que par le passé, même s’il reste bien exécuté et travaillé avec soin. Il est parfois difficile de distinguer clairement les morceaux (« Altar Of Deceit »&« In The Sleep Of Death » par exemple, où tonne malgré tout un puissant orage Doom) et certains admirateurs resteront sans doute sur leur faim. Ce virage plus lent parvient tout de même à proposer de bonnes choses, comme ce « Demon Pact » et ses aigus à vous glacer le sang, ou bien la très bonne montée progressive de « Aurorae » d’où résulte un final mélodique à dominance instrumentale, sans agressivité et très réussi. Pas de doute, le génie est toujours là, mais a pris une tournure différente.

Triptykon continue d’explorer les méandres de son propre univers musical, et témoigne avec cet album d’une étape plus calme, où l’attention que l’on prêtera aux morceaux jouera beaucoup. Melana Chasmata se montre moins immédiat et accrocheur que son aîné mais ravira sans nul doute les adeptes d’un Metal aux contours flous où cèdent les barrières entre les genres.