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Biographie

Trash Talk

Trash Talk se forme à Sacramento en 2005 et enchaine d'entrée de jeu une Démo, un EP chez Sell Our Souls Records et un split avec Steel Trap. En 2006, le combo signe chez Rumble Records pour son premier album Walking Disease, décide de partir chez Deathwish où ils sortent le EP Plagues, réédité par la suite avec Walking DiseaseTrash Talk prend une nouvelle fois le large et forme son propre label Trash Talk Collective, part s'enfermer en 2008 chez Steve Albini pour un single, East Of Eden (avec Keith Morris au chant) avant de parcourir le monde pour une tournée. Eyes&Nines sort en Mai 2010, tandis que quelques EPs et Split voient le jour entre 2009 et 2011 (un split avec Wavves, un EP Awake, une compilation Shame, ...).

Chronique

No Peace ( 2014 )

Après une signature chez Odd Future, on pouvait légitimement se poser la question de la tournure musicale prise par Trash Talk. Une premier jalon avait été posé via 119, mais allait-on avoir à droit à un rapprochement vers Cold World par exemple ?
Le verdict tombe en quelques secondes : le combo ne lâche rien, No Peace possède cet air de 119 ou Awake (« Body Stuffer », « The Hole ») même si les sons sont plus étouffés. Le ressenti de No Peace est plus urbain, autant dans le contexte de composition et d’enregistrement de l’album que dans les thèmes et sonorités : malaise social et humain, renforcé par le premier clip pour « The Hole » (ceux issus de Awake amorçaient déjà cette tournure).
Pour autant, Trash Talk colle toujours une série de coups bien placés : « S.O.S. » qui illustre parfaitement l’urgence du titre dans ses riffs ou « Just a Taste » et son couple partie rythmique / voix captivant. Ce sont des morceaux de ce calibre qui tirent vers le haut No Peace : incisifs, directs et revenant à ce qui prenait aux tripes sur Plagues ou Walking Disease. Le reste fait son office, mais manque d’un petit plus pour vibrer.
Là ou Eyes&Nines ou Walking Disease étaient des montagnes russes de sensations, No Peace est un bloc trop homogène ; Rien ne se détache véritablement et là ou un Trap Them percute de plein fouet avec Blissfucker, le combo se démène mais certains efforts sont vains (« Cloudkicker » perd en puissance de part sa longueur et « Locked in Skin » peine a s’imposer).

Finalement, le titre le moins surprenant pour sa présence mais le plus percutant est « Stackin Skins », collaboration Hip Hop / Hardcore dont on pouvait deviner l’ajout au moment même de la signature sur Odd Future. Au global, c’est également celui qui sort de l’atmosphère étouffante de No Peace, car même sur le posé « Reprieve », les baffles sont poisseuses et enfumées.

Verdict en demi-teinte pour ce No Peace : on retrouve les ingrédients attendus, on passe un agréable moment mais voilà, Trash Talk manque de cette urgence des débuts et se perd dans une homogénéité sonore. Le disque a beau être totalement ancré dans une mouvance urbaine, il s’essouffle trop vite même s’il prend aux tripes.

A écouter : SOS - Just a taste