Très bonne découverte! Groupe instrumental qui a crée un très bon album.
Titre préféré: Lilim
C'est quatre ans plus tard que je reprends contact avec le groupe de Post-Rock espagnol Toundra qui en est déjà à son troisième album. Comme ils ne s'embarrassent pas avec les titres, on a encore une fois à faire à un éponyme (avec le suffixe III pour ne pas les confondre avec les autres) et un joli artwork dessiné en guise de pochette.
Réglés comme des horloges suisses, tous les deux ans, Toundra sort un nouvel album et le pire, c'est qu'ils n'ont pas l'air d'avoir lâché la bride. Ils ne se calment pas et ne nous pondent pas des compositions au rabais. Au contraire, III semble témoigner d'un propos plus affirmé que par le passé même si le groupe ne s'est pas véritablement éloigné de ses influences, puisque agissant dans le même créneau que Pelican ou Russian Circles, à savoir un Post-Rock entièrement instrumental plutôt musclé. A défaut de proposer une musique réellement novatrice, il faut reconnaître que les espagnols savent construire des pistes (de souvent 7min) à la fois vivaces et mélancoliques. Ca ne tient pourtant pas à grand chose : une écriture impeccable, de l'intensité en continue et un savoir-faire pour nous embarquer lors de leur périple et nous reposer qu'à terre seulement après 40 minutes de traversée. Pas une minute d'ennuie, pas une faute de goût. Parce que Toundra use de cordes habiles et gracieuses (Ara Caeli) ou fait tonner les amplis (Espirita). Entre délicatesses aériennes et attaques fougueuses, les espagnols maintiennent le cap d'une musique haletante ou même les incursions au violon (Ara Caeli) et les passages acoustiques (Requiem) ne dénotent pas avec l'ensemble et sonnent admirablement bien. Comme un volcan en ébullition, la vivacité de Toundra est tenace (Cielo Negro (Black Sky)) et se permet quelques moments de bravoure (les cuivres de Marte (Mars)).
S'il ne fallait retenir qu'une chose de cet album, c'est que le Post-Rock de Toundra est remuant et habité. Bavard, mais jamais pédant, le juste milieu entre complexité et facilité, III se révèle d'une profondeur insoupçonnée. D'un tout cohérent et scrupuleux, que se soit à la première écoute ou à la vingtième, la découverte est permanente, le plaisir à chaque fois renouvelé.
Une bien belle découverte. Du post-rock efficace et très prenant.