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Biographie

Toumaï

Toumaï est un groupe de nawak-core originaire d'Aix en Provence, offrant ses vaccins contre la morosité à qui le veut depuis 2006. Après avoir gagné un nombre assez important de Tremplin et concours de 2006 à 2011, le groupe tourne et fait les premières parties de groupe comme Ultra Vomit, Babylon Pression ou Dirty Fonzy puis enregistre son premier album Sapiens Demens en avril 2013.
Toumaï pratique la fusion au sens large du terme et pioche dans des influences aussi diverses que le métal, le swing, le ragga et tout ce qui peut de près ou de loin faire danser les foules sur un groove implacable.
Leur premier album n'est pas un « album concept », mais il est traversé par l'idée que la folie est dans la sagesse qui est dans la folie, et inversement. Il entraîne alors l'auditeur dans un parcours sonore construit de ruptures et de liaisons entre des univers qui s'entrechoquent et se nourrissent les uns des autres. Sapiens Demens est le fruit du travail d'un groupe sûr de ses choix artistiques et se sentant suffisamment mature pour proposer son groove au monde entier !

Line up : 

Chant : Antoine Hude-Flaven
Batterie : Clément Mahoudeau
Guitare : Julien Mahoudeau
Piano – Trompette : Célia Poulet
Basse : Christophe Applanat

Chronique

16.5 / 20
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Sapiens Demens ( 2013 )

Le crâne quasiment complet de Toumaï a été mis au jour dans le désert du Djourab au Tchad, à 800 km au nord de Ndjamena dans le cadre de la mission paléoanthropologique franco-tchadienne dirigée par Michel Brunet de l'université de Poitiers. - Wikipédia.

J'en prends bonne note.

Se définissant volontiers comme un groupe de psyché-fonk-metal, Toumaï, bonhomme singulier aux multiples facettes et aux origines méditerranéennes (et sûrement pas tchadiennes), rentre dans la catégorie de ce que beaucoup appellent le nawak-core, nawak métal ou encore open-fusion si vous voulez être tout à fait à la mode. Bref vous l'aurez compris, Toumaï c'est une bande de musiciens un peu déglingo, se foutant un peu des étiquettes et arborant fièrement la liberté musicale, celle qui autorise tous les excès, celle qui ose faire copuler dans l'absurde et la grandiloquence, le funk avec le hardcore, le jazz et le ragga, ou encore le swing avec le métal, tout ça sans protection et sans avoir peur de choquer ses voisins, sans voix devant un tel bordel musical.

Les premières minutes accordées à cet Ovni sont plutôt convaincantes, le groupe fait dans l'efficace, le riff qui tâche, le groove implacable, et on sent très vite quelques ressemblances avec des grands frères comme Flying Pooh ou Psykup (même timbre de voix que ce bon vieux Ju', et petit clin d'oeil assumé sur Sapiens Demens Part I, qui démarre comme l'intro du Temps de la réflexion des toulousains). Les compositions sont plus que généreuses (six minutes en moyenne), évitant les traditionnels refrains / couplets pour nous perdre avec une facilité déconcertante dans une jungle nawako-frappadingue assez addictive. 
Malgré quelques clins d'oeil excellents sur Madness in Mind parodiant tour à tour Led Zeppelin (Immigrant Song) et Korn (Twist), respect, c'était couillu et ça passe très bien, la difficulté de donner un second souffle se fait toutefois ressentir en milieu de parcours. Faire cohabiter virtuosité (oui l'objet est assez technique pour un premier album), bonne humeur et originalité sur un seul et même objet sans qu'il n'implose n'est pas chose aisée, et les Toumaï, même s'ils nous proposent là un projet sincère et ultra chiadé, qui ratisse large niveau sonorités et styles, n'ont pas encore trouvé ce petit plus qui leur manque. Un brin de folie en plus ? Moins de retenue sur certains passages ? Des mélanges d'ambiance plus cohérents ? Peu importe, ça viendra.

On ne se fait pas trop de soucis pour eux, car malgré ce petit manque de je ne sais trop quoi, le groupe réussit tous les autres tests haut la main. Au niveau des structures et des sonorités mises en avant, rien à redire, c'est solide, bien fait, et la plupart des titres sont plaisants : Little Psycho, Madness in Mind et Bankster font le boulot et sortent facilement du lot. La base rythmique est impeccable, comfortable, agréable et vous surprendra plus d'une fois de par sa fougue et son culot. Rien à redire non plus côté vocalises, on pourrait difficilement faire plus convaincant. Côté propos maintenant, cynisme, auto dérision, humour noir et condition humaine sont au menu, pour un résultat bien savoureux, donnant de la personnalité à l'ensemble.

En bref, pour un premier album, c'est le gros carton, un groove classieux, une personnalité complexe et un goût prononcé pour les folles escapades jazzy-core (Ah, Sapiens Demens...), un brassage stylistique on ne peut plus réussi, toutes ces gourmandises vous feront vite oublier les quelques petits défauts de jeunesse. 

Grands gamins, schyzophrènes refoulés, débiles en puissance ou tout simplement amateurs de fusion "gourmand craquant", foncez, car rien sur la scène française n'avait sonné aussi déglingo depuis un bon moment. Et rien que ça, ça vaut tous les instants nutella...

A écouter : Parce que ça groove chan-mé !