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Biographie
Torche est formé en 2004 à Miami sur les cendres du groupe de Stoner / Sludge Floor par le chanteur Steve Brooks et le guitariste Juan Montoya. Une fois le line-up au complet, Torche enregistre un premier album éponyme qui se fait très vite remarquer pour son Stoner / Sludge très original catchy et teinté d'accents Pop, sorti chez Robotic Empire. Le groupe se lance dans la préparation d'un nouvel album pour l’année 2007 qui sortira finalement l'année suivante chez Hydra Head : Meanderthal. Produit par Kurt Ballou (Converge), le disque se classe en tête de quelques tops et obtient d'excellentes critiques. Fin 2008, Juan Montoya quitte le groupe pour divergences musicales. Il crée de son côté le groupe MonstrO. Torche ne jette pas l'éponge et continue ses tournées avec notamment Dredg et Harvey Milk, tout en se lançant dans la composition de son nouvel opus, Harmonicraft, qui sort en 2012 chez Volcom Entertainment, après l'arrivée en 2011 d'Andrew Elstner (Tilts, Riddle Of Steel). En 2014, Torche signe chez Relapse Records pour la sortie de son 4ème LP Restarter, produit par le bassiste du groupe Jonathan Nuñez et mixé cette fois-ci encore par Kurt Ballou (Converge). L'album sort en février 2015, précédé et suivi d'une tournée mondiale fêtant les 10 ans du groupe et la sorte de l'opus.
Trois ans après Harmonicraft, Torche effectue son retour avec Restarter, 10 titres au compteur pour un peu moins de 40 minutes de riffs pachydermiques, de matraquages rythmiques, d’envolées noise et psychédéliques et de refrains diablement accrocheurs. Car oui, osons le dire sans crainte, Restarter est à la croisée de tout ce que Torche a pu nous démontrer ces 10 dernières années : si à chaque nouvel sortie le quatuor nous dévoilait une nouvelle facette de son talent, cette fois-ci, la performance a été de tous les regrouper dans une seule et même galette. Sans pour autant en faire un "best-of" ou une synthèse comme on fait un bilan après 10 ans de vie commune.
Mais rentrons dans le cœur du sujet. Il y a bien évidement longtemps que les réfractaires au chant clair, pour ne pas dire "pop", ont dû passer leur chemin (tant pis pour eux) car si les mélodies vocales sont toujours aussi sucrées ("Minions"), Steve Brooks semble s’adonner à quelques saillies plus gutturales dans certains titres ("Barrier Hammer"). Derrière lui, les coups de butoir de Rick Smith sont toujours imparables, empruntant comme souvent une cadence soutenue, de quoi donner instantanément envie de secouer la tête ou de taper du pied. Quel pied, justement ! La basse de Jonathan Nuñez se fait très lourde, transpire la fuzz, et vient à merveille soutenir les deux guitares au son "low tuned" si caractéristique de Steve et Andrew Elstner (qui officie également chez Tilts), qu’elles soient en train de nous marteler les oreilles à l’unisson ("Undone") ou en train de nous envoyer dans des sphères multicolores et enfumées lors des envolées psychédéliques ("Restarter" et son final hypnotique)… Et avec une production magnifiquement boostée dans les graves (merci Kurt Ballou - Converge), l’effet rouleau compresseur des riffs ne s’en ressent que mieux !
Alors soit, 10 ans après, on ne sait toujours pas dans quelle catégorie cataloguer Torche (sludge ? heavy pop ? sludge pop ? pop metal ?), mais finalement, est-ce vraiment nécessaire ? Tant qu’ils continueront à nous pondre de tels titres qui font mal aux cervicales et nous mettent en transe, ma réponse sera non.
Moralité : il n’y a pas besoin d’être un gros barbu tatoué de 120 kilos avec une voix Jack Danielisée pour mettre une bûche magistrale dans la tronche de son auditoire. A méditer.
A écouter : Barrier Hammer, Minions, Annihilation Affair, Undone, Restarter...
J’en ai déjà un peu dit sur Torche juste un peu plus bas. Avec Meanderthal on serait tenté de dire que le groupe a maintenant largement dépassé (écrasé) la case « groupe à suivre ». Simplement parce que leur dernier bébé va se faire une place de choix dans le best of 2008.
Meanderthal a assurément un petit truc en plus que ses grands frères, qui étaient déjà plutôt pas mal placés question attributs. Disons que tout ce qui faisait leur coolitude est encore meilleur ici : chant abusivement mélodique en avant, énergie folle, lourdeur honteusement lourde et martelage de mélodies accrocheuses. Attendez d’entendre les hymnes Healer, Sundown ou Grenades, attendez que les déflagrations des trois derniers morceaux aient fini de vous achever sous une montagne de distorsion. Que des refrains à chanter sous la douche en secouant la tête, des refrains dignes des Beach Boys qui auraient trouvé un lot d’amplis Orange dans un vieux shop de Californie.
Ce qui me ferait presque dire que Torche n’est plus Heavy Rock à la sauce Pop mais lorgne vers l’inverse. Qu’on ne s’y méprenne pas, si Meanderthal est un déferlement de guimauve, l’effet rouleau compresseur est bien évidemment toujours inclus dans le package. Mais c’est tellement beaucoup, tellement trop que le résultat est purement jouissif (Sundown) et la grosse demi-heure du disque assure un pur moment de régalade. Pire encore, on peine à s’en lasser. Promis.
Pour finir de convaincre ceux qui ne sentent pas vaciller leur virilité, sachez simplement que l’objet est d’une classe ultime, que ce soit la version CD chez Hydra Head ou l’hallucinante version LP de chez Robotic Empire. L’artwork kitschy classy est l’œuvre conjointe d’Aaron Turner (Isis, le boss d’Hydra Head) et du guitariste Juan Montoya.
Classe totale pour l’album le plus rock’n’roll de l’année. <3
A écouter : Beaucoup
Le pied ! Torche revient à la charge après un énorme premier album mais là, là on passe au niveau supérieur. Une fois n’est pas coutume, In Return est un mur sonique, mais un gros gros mur, un mur taggué par un gang de hippies avec des arcs en ciel et des fleurs. Je m’emporte.
Je m'emporte parce que In Return monte tout de même d'un cran dans brutalité. Mais quand bien même, j'ai beau chercher dans ma jeune mémoire, rarement musique lourde n’avait sonné comme un tel concentré de tubes. Il y a bien les Melvins, certes. En seulement 20 minutes, Torche prouve à qui veut l’entendre que la musique heavy se prête parfaitement à des formats on ne peut plus catchy, à des plans et des refrains accrocheurs. Comment ne pas ne pas perdre la tête devant un titre comme Bring me Home et ses envolées psychédéliques qui donnent un souffle incroyable à leur musique de mammouth ? Ou devant les riffs tueurs de In Return ?
Ceux que le chant édulcoré avait déjà fait fuir ne reviendront surement pas, et c’est bien dommage, parce qu’au final il ne dépareille jamais avec le magma fuchsia que les flordiens s’efforcent de faire jaillir de leurs instruments, tous amplis Orange dehors (cf. les explosions de la fin de Tarpit Carnivore). J’irai même jusqu’à dire que ce chant est irrésistible et qu’il leur va sans doute mieux qu’aucun autre. Il est de toute façon plutôt rare sur les six morceaux de ce EP.
Deux mots sur l’objet parce qu’il le mérite comme souvent chez Robotic Empire. Le packaging de la version vinyl est tout bonnement époustouflant : gatefold avec un artwork de John Baizley (le chanteur de Baroness) une nouvelle fois très classe et l'album sur cd livré avec (comme pour le Blue de Capsule).
In Return fait exactement ce que Torche semble faire de mieux, il donne un gros kick au culte de la lourdeur noire et déprimante en lui injectant une bonne dose de fun, sans pour autant perdre une once de classe. Ce n’est pas pour rien qu’on les qualifie souvent de sludge pop. Un moment de joie pure, aussi court qu’intense, à écouter très fort.
A écouter : En surfant sur une vague de lave avec une margarita.
Ces temps-ci la scène sludge fait preuve de beaucoup d’originalité, notamment au Royaume-Uni où des groupes comme Taint ou Art of Burning Water plus récemment avaient mis tout le monde d’accord. Mais cette fois-ci c’est outre atlantique que notre attention va se porter, sur Torche, un jeune groupe formé sur les cendres de Floor pour en reprendre l'héritage. Une question me brûle les lèvres : le sludge avait-il déjà été aussi catchy qu’avec ce disque ?
D’entrée de jeu, Torche met les choses au clair, leur sludge est pachydermique (le mot est lâché). Mais le chant arrive, et surprise, il est presque pop, toujours clair et les refrains accrocheurs sont de ceux qui s'accrochent aux neurones et restent plusieurs heures en tête (celui de Fire n’est pas prêt de vous quitter). C’est assez surprenant au premier abord mais ça ne pose finalement aucun problème tant le tout est efficace et bien pensé . Torche donne également à l’album des éléments psychédéliques pour aboutir à un mélange haut en couleurs, à l’image de l’artwork. D’ailleurs les motifs colorés/fleurs avec la lave coulant du volcan donnent une parfaite illustration de la musique, dans le mariage de l’aspect heavy du sludge et des éléments catchy qui font parfois penser aux Melvins. Le dernier morceau, The Last Word, résume l’album à lui tout seul, dans ses longs passages instrumentaux hallucinogènes coupés par des parties sludge héroïques. A l’instar d’un YOB, Torche est l’un de ces groupes qui vouent un culte au son, qui est ici à la fois surpuissant et authentique.
L’album est assez court (moins de 30 minutes) mais constitue un superbe premier aperçu des capacités de Torche, pour un résultat tout bonnement exceptionnel et très original. On attend désormais de pied ferme la confirmation avec le prochain album, prévu pour 2007.
A écouter : Fire, The Last Word...
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