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Biographie

Tombs

Durant l'hiver 2007, Mike Hill (Anodyne, Versoma), Justin Ennis (The Heuristic) et  Dominic Seita (Speedloader) forment Tombs et enregistrent un premier EP qui sort chez Level Plane Records (Aussitôt Mort, Envy...) suivi par un split avec les allemands de Planks. 2009 marque la signature du groupe chez Relapse Records pour la sortie de Winter Hours, leur premier album. Quelques temps après Ennis et Seita quittent la formation, laissant Mike Hill seul membre fondateur à continuer l'aventure.

L'exigent Path Of Totality en 2011 puis Savage Gold en 2014 marquent l'abandon progressif des influences Post-Punk des débuts au profit d'une évolution vers des sonorités beaucoup plus sombres, empruntant aussi bien au Black Metal qu'au Post-Metal. Pendant ce temps, la valse des musiciens entourant Mike Hill continue, trois guitaristes, deux bassistes et deux batteurs ayant successivement fait partie de la formation depuis 2012.

L'arrivée en 2015 de Fade Kainer aux claviers marque de son empreinte gothique All Empires Fall, dernier EP en date de la formation et enregistré avec Sanford Parker (Minsk, Twilight, Yob).

14.5 / 20
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All Empires Fall ( 2016 )

Si All Empires Fall trouve sa genèse dans un événement très prosaïque (la fin du contrat avec Relapse Records), c’est bien dans l’intention de composer sans entraves (ce qui ne semble donc pas toujours possible de faire sous contrat) qu’il fut enregistré. Régulièrement présenté en interview comme expérimental, ce nouvel EP donne cependant l’impression, quasiment deux ans plus tard, de reprendre les choses là où Savage Gold les avait laissées.

Cette nouvelle production ne marque donc pas de rupture stylistique franche dans la discographie des Brooklyniens. Pour autant, elle n'est pas non plus synonyme de statu quo. Magistralement introduits par une montée en puissance portée par une basse énorme, les cinq pièces d’All Empires Fall reprennent en effet les éléments caractéristiques schizophréniques du son Tombs tout en les exacerbant. Obsidian est ainsi à ce jour un des morceaux les plus frontaux et les plus ouvertement Black qu’ils n’aient jamais composé, tandis qu’à l’extrême opposé, Last Days of Sunlight (également proposé en version instrumentale en face b) est encore plus gothique que Severed Lies qui avait pourtant marqué Savage Gold de son empreinte pesante. Deceiver surprend quant à lui par son côté catchy que l’on n’avait jusqu’à présent jamais entendu et qui, aussi incongru que cela puisse paraître, n’est pas sans rappeler du Coal Chamber période Dark Days.

Au vu de l’extrême volatilité de son line-up, à l’évocation de Tombs on est en droit de se demander s’il faut parler de groupe ou de one-man-band, à l’instar de Botanist. Mais à la différence d’Otrebor, Mike Hill ne se contente pas de recruter des musiciens pour assurer les concerts. C’est ainsi à Fade Kainer, récemment intégré en tant que claviériste, que l’on doit les principales évolutions sonores apportée sur cet EP. A l’image de ce qu’apportent les claviers à Neurosis, l’omniprésence des sons électroniques enrichi le son de Tombs et confère à All Empires Fall un caractère définitivement gothique.

Si au petit jeu des comparaisons ineptes, l’EP a pour lui la richesse des motivations tandis que le LP a de son côté la durée et donc l’opportunité de pouvoir développer une identité caractéristique, on comprend rapidement l’unité d’intention qui rassemble ces cinq actes : donner à entendre sur un format court l’intégralité du spectre musical de la formation. Idéal pour découvrir Tombs, All Empires Fall pourra cependant donner au plus exigeants d’entre nous la sensation de n’être qu’une bande-annonce frustrante.

A écouter : En entier pour en apprécier la diversité
15 / 20
3 commentaires (15.33/20).
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Winter Hours ( 2009 )

Le synopsis était prometteur, la perspective alléchante. Encore fallait-il parvenir à confirmer ces bonnes intentions sur du long terme. Une entrée magistrale, un son sépulchral, envahissant, résonnant, Tombs donne à Winter Hours une aura mystique que ne viendra pas contester son artwork messianique. Un univers ténébreux et toxique à l'intérieur duquel le trio pousse sa gueulante, impose une teneur puissante et massive, l'impression d'une accumulation de couches plus épaisses les unes que les autres. Déploie une force digne des mastodontes du pléistocène inférieur de Géorgie où s'égrennent également quelques bribes évoquant plus clairement (?) le black metal ambient de formations comme Deathspell Omega ou Wolves in the Throne Room. Renversant et ambitieux.
Car Tombs n'est pas le rustre que sa carapace voudrait laisser supposer. Winter Hours est une oeuvre marquée par le sceau de l'épopée. Avec ses gros doigts le trio pratique l'incision la plus fine, offrant un visage où se décline la tristesse, le vide, l'absence de perspective, mais aussi la méditation, la réflexion voire l'introspection. Barré par un horizon musical froid en noir et blanc duquel s'échappent d'étranges nuées provenant de la vague cold british des Cure ou de The Sisters Of Mercy, le tout passé à la lessiveuse shoegaze, l'univers de Tombs suscite effroi, mal-être, mélancolie. Alors on écoute la plainte, on veille la lente agonie, on se laisse noyer lorsque "Story of a Room" nous étreint, lorsque "Merrimack" nous saisit l'air de rien.

Incontestablement réussi. Reste que, après l'énorme premier ep éponyme et le split avec Planks la surprise est bien évidemment moindre. Pis, à côté des émanations dantesques du triptyque introductif "Gossamer"/"Golden Eyes"/"Beneath the Toxic Jungle", tout ne paraîtra pas du même tonneau aux tatillons. Qu'importe Tombs a, dans l'ensemble, bien gagné ses galons dans une écurie où les places sont chères.

Tracklist : 01. Gossamer, 02. Golden Eyes, 03. Beneath The Toxic Jungle, 04. The Great Silence, 05. Story Of A Room, 06. The Divide, 07. Merrimack, 08. Filled With Secrets, 09. Seven Stars, 10. Old Dominion

A écouter : Gossamer, Merrimack, Golden Eyes

Split avec Planks ( 2008 )

Au petit jeu des comparaisons capillotractées, on pourrait dire que Tombs est l'équivalent musical de Sarlacc, aberration géologique créée par Lucas dans le dernier volet de la trilogie Star Wars. A la différence que le trio new yorkais vomit les proies qu'il a ingurgitées. Tantôt black metal, crust ou shoegaze, Tombs expérimente avec succès une équation à plusieurs inconnues sur laquelle bon nombre de formations se sont cassé les dents : assimilation/digestion. Un potentiel  taillé au burin dans un granit gabarit Baroness ou Torche (le coté pouet-pouet en moins) offrant un profil surpuissant ("Gods of Love and Suicide"). Mais une carapace présentant parfois quelques faiblesses, s'effritant doucement laissant le champs à des impulsions plus mélancoliques où la sensibilité qui se dégage apporte une dimension monumentale, presque cathédrale,  (l'hybride "Cheval Noir"). Chez Tombs rien n'est figé. Tout est à faire. Tombs détruit pour reconstruire derrière.
La marge  de manoeuvre semble plus étroite pour Planks, récemment découvert au détour d'un album épique dont les trois titres de ce split sont issus des sessions d'enregistrement. Trois morceaux abrupts, quasi punk, possédant également un curieux coté groovy ("Of Tides and Bearing")qui ne font que confirmer les bonnes impressions que l'on avait eues.

Les splits de qualité homogène sont rares. Pour Planks et Tombs les chantiers futurs s'annoncent croustillants.

Tracklist : 1. Gods of Love and Suicide*, 2. Cypress, 3. Cheval Noir, 4. A Sunken City*, 5. Of Tides and Bearing*, 6. Sirens*

A écouter : Gods of Love and Suicide, Of Tides and Bearing