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Biographie
Formation incontournable de la musique underground états-unienne, Today Is The Day
s'est d'abord formé à Detroit par l'association de Brad Elrod à la
batterie et de Steve Austin à la guitare et au chant. Fatigués de la
scène locale, ils déménagent à Nashville, ville paradoxalement plus
connue pour être la capitale de la country qu'une terre de Hardcore ou
de Noise. Car c'est initialement le créneau que le groupe investit, une
approche innovante de ces deux courants sous forte influence de rock
progressif et psychédélique. Après avoir été rejoint par le bassiste
Mike Herrel, le trio autoproduit quelques démos et leur premier EP : How To Win Friends And Influence People en 1992, qui est remarqué – presque naturellement – par Amphetamine Reptile,
légendaire écurie 90's qui compte à l'époque comme étalon Unsane ou The Melvins ainsi qu'une partie non négligeable de groupes qui feront la
légende musicale de la décennie sous les auspices à l'époque novateurs
de cette rencontre noise/hardcore.
Le groupe sort son premier album, Supernova, en 1993 qui forge le son Today Is The Day,
quelque chose qui ne ressemble à rien de connu, sous l'impulsion de
Steve Austin qui affirme sa volonté de jouer et de chanter comme
personne ne l'a jamais encore fait à l'époque, de proposer un projet
artistique innovant au lieu, selon ses dires, « de copier ce que font
d'autres groupes ». Rapidement, le destin de Today Is The Day vient se confondre avec celui d'Austin. Après avoir réalisé l'EP Bent scared puis Willpower (1994) et Today Is The Day (1996), le groupe tourne avec leurs confrères de label Unsane, Helmet ou encore Sick Of It All. Elrod et Herrel quittent le groupe en 1996, amorçant une instabilité de
line-up qui deviendra permanente, le leader caractériel du groupe
recrutant et congédiant à volonté bassiste, batteur ou claviériste.
L'année 1996 marquera également la rupture avec Amphetamine Reptile pour passer chez Relapse Records. Ce changement de label marque également un changement stylistique chez Today Is The Day. La période Relapse qui s'ouvre avec Temple Of The Morning Star marque une radicalisation de la musique de leur musique.
S'y intègre à présent des éléments Death Metal et Grindcore, les
compositions deviennent bien plus brutales et sombres mais aussi bien
plus oppressantes et torturées, à la limite d'une certaine exaltation
mystique qui, elle, se voit marquée par l'apparition de compositions
acoustiques typée folk psychédélique et apocalyptique comme le morceau titre Temple Of The Morning Star. Cette radicalisation est symptomatique
de la personnalité de Steve Austin, peu enclin au compromis et à la
soumission. Celui-ci, à travers les nombreux changements de line-up et
de label, marque bien sa farouche volonté d'indépendance, de ne pas se
laisser dicter sa vie. Cette volonté se reflète également dans ses
opinions dont Austin ne fait pas secret, mélange très américain de
défiance à l'égard de toute autorité, institution ou idéologie, de
vénération des armes à feu – dont il fait collection – comme symbole de
la défense de son indépendance sans pour autant tomber dans le cliché du
redneck proto-fasciste, comme en témoigne son aversion des
néo-conservateurs.
En 1999, il engage à l'époque deux inconnus qui
occupaient les places de bassiste et batteur d'un groupe de Death Metal
technique de Rochester, Lethargy, pour enregistrer l'un de ses chefs d'œuvre, In The Eye Of God. Ces deux inconnus ne sont autres que Brann Dailor et Bill Kilheler, dont l'expérience au sein de Today Is The Day sera importante pour la construction de Mastodon,
qu'ils iront rapidement fonder après. Puis, Austin commence à se
construire une réputation de producteur en produisant de futurs grands
du Metalcore et du Hardcore Metal : les deux premiers albums de Lamb Of God, et When Forever Comes Crashing de Converge
constituent deux de ses plus hauts faits d'armes. Il fonde également
Austin Entreprises, son propre studio d'enregistrement à Nashville, où
les récurrents déversements de décibels lui valent autant de plaintes
pour tapage diurnes et nocturnes. Il sort quelques temps plus tard Sadness Will Prevail,
double album éprouvant où les côtés les plus noirs et psychotiques sont
poussés à l'extrême par un développement plus poussé d'un son Noisecore
malade rehaussé de passages Dark Folk qui abandonnent leur côtés
mystiques pour devenir pervers et malsains, le tout dans l'habituel
style torturé de Today Is The Day. La période Relapse prend fin avec l'œuvre la plus connue et plus violente du groupe (auquel vient se joindre le batteur d'Hate Eternal Derek Roddy), Kiss The Pig,
un album voulut par Austin comme « un album de grind, mais qui fait du
grind différemment ». Une apothéose à cette petite décennie
qui aura vu Today Is The Day considérablement métalliser sa musique en quittant ses côtés hardcore noise de leurs temps chez Amphétamine Reptile
pour voir une forte intrusion de styles extrêmes, Grindcore et Brutal
Death Metal en tête, plaçant le trio de Nashville toujours en pointe des
extrêmes musicaux. Même si cette nouvelle direction s'attire les
foudres des fans de la première heure, Steve Austin n'en a cure, pas
plus que de son nouveau public metalleux conquis par ses assauts de
blast-beat.
Cependant, la relation du caractériel guitariste avec Relapse Records se détériore énormément lors du changement de direction de la maison de
disque et celui-ci en claque violemment la porte, les accusant de
vouloir s'approprier la direction artistique du groupe, en plus de les
escroquer sur leurs royalties tout en leur accordant un budget trop
maigre pour mieux se concentrer sur leurs têtes d'affiches mainstream.
Austin sera et est toujours un grand pourfendeur de l'industrie
musicale, notamment à propos de son aveuglement sur la question de la
transformation du marché via l'apparition du téléchargement. Afin de
s'émanciper de toute autorité et pour préserver son intégrité et
indépendance, il fonde son propre label, Supernova Records. Y sortira le
nouvel opus du groupe Axis Of Eden, album plébiscité et à la
référence politique anti-bush évidente, qui voit l'évolution du groupe
vers une nouvelle forme musicale, piochant à la fois dans toutes les
périodes du groupe. S'en suivra la rupture avec Derek Roddy dont Austin
estimait que la carrière de batteur professionnel endorsé prenait trop
le pas sur Today Is The Day. Après une tournée en Europe, dont un passage remarqué au Hellfest 2008, le français Julien Granger (Four Question Mark, Darkness Dynamite) fera un court passage derrière les futs. Puis avec un énième nouveau line-up sort en 2011 Pain Is The Warning, qui sortira non pas sur Supernova Records mais sur Black Market Activities. 3 ans après, c'est Animal Mother qui naît de la caboche de Steve Austin, après un habituel changement de line-up puis No Good To Anyone en 2020. Si Today Is The Day
reste encore relativement méconnu du grand public, son influence dans
les sphères extrêmes du syncrétisme Metal et Hardcore reste forte.
Puisant à la fois dans le Hardcore, la Noise, le Death Metal, le Grindcore, la Folk, le Rock Psychédélique, le Doom, le Sludge ou le Rock Progressif, l'œuvre de Steve Austin demeure une des plus innovantes du
monde des musiques extrêmes, suivant toujours la personnalité très
singulière de son créateur, épris d'indépendance et d'une radicalité
jusqu’au-boutiste rare.
On n'étalera pas ici le CV de Steve Austin, tout d'abord car d'autres font cela bien mieux en d'autres lieux, et ensuite car nous y passerions la journée. On saluera en revanche la volonté avec laquelle le monsieur fait face à son destin et à sa vie, à la manière d'un Peter Steele ou des jeunots de Nothing, en essayant de faire contre mauvaise fortune, bon cœur si tant est que le mot « bon » puisse être juxtaposé à celui d'un musicien qui a passé l'intégralité de sa carrière à mettre en musique la sauvagerie, la violence et la douleur. D'un Noise Rock qu'on aurait envoyé brûler pour sorcellerie (Willpower) au Metal sauvage infusé au Grindcore et au Death Metal (Sadness Will Prevail), Today Is The Day ne s'est jamais reposé sur ses lauriers et c'est donc en tapant du pied, d'impatience mais aussi d'excitation une fois les premiers extraits dévoilés, que l'on attend No Good To Anyone.
Un titre mais aussi une pochette, dessinée par un artiste tout aussi tourmenté en la personne de Jef Whitehead (alias « Wrest » de Leviathan), qui annoncent bien la couleur d'ailleurs car cette fois-ci, comme son homologue, Steve Austin a décidé de se jeter dans la gueule de son loup intérieur au ralenti. On pourra arguer que le groupe a parfois été tenté de ralentir le tempo de-ci de-là au cours de sa carrière (Animal Mother) mais l'échelle n'est pas comparable. Cet album prend son temps et va piocher à droite à gauche dans des genres auxquels le musicien ne s'était pas encore confronté. Le premier nom qui vient en tête est celui des Swans, tant le disque semble être le pendant vicieux, toujours aux aguets, le cran d'arrêt jamais loin, des derniers disques du père Gira. A ceux qui regrettent les excès de crasse et de glaire des débuts du cygne, Filth en tête, ne cherchez pas plus loin et venez tâter la bête : elle est épaisse, répétitive et lourde mais ne tend jamais du côté Industriel, mettant toujours au cœur de son propos l'humain. Une véritable expulsion glaireuse du mal être emmagasiné par le musicien au cours de ces dernières années et lorsque l'on évoque la lose, la dépression et l'amertume, il y a un nom qui ne traîne jamais bien loin, celui d'Acid Bath. Avec des sonorités quasiment Sludge, des accélérations subites dont il a le secret, No Good To Anyone va chercher du côté des deux meilleurs disques de Sludge des années 90. Et puis enfin, il y a ce Black Metal, ou plutôt cette idée du Black Metal, qui fait son apparition et ce n'est que justice. Qui peut se targuer d'avoir une telle place au panthéon des horreurs musicales et des dégénérescences auditives que Today Is The Day ?
On pourrait alors dire, si l'on avait la langue fourchue et sifflante, que ces comparaisons seraient plus à leur place pour décrire le disque d'un groupe inconnu qui débarquerait d'on ne sait où pour y retourner aussitôt le soufflé retombé. Tout d'abord, ce serait sans prendre en compte le fait que l'âme d'Austin habite l'oeuvre et que l'on y retrouve donc quelques gimmicks qui parcellent sa discographie parmi lesquels des morceaux acoustiques aux relents Blues, celui du Sud, de l'abattement et qui souffle une haleine de mort. Il y aussi ce cri du cœur, cette voix crachant son venin au visage de l'auditeur à la manière d'un Sanford Parker chez Buried At Sea, le sang plein la gorge. Et enfin il y a cette manière de prendre un riff, de le retourner, de le déposer sur la table de vivisection et de l'attendrir à grand coup de scalpel avant de le relâcher dans la nature. Et puis au final, prendre chaque disque d'une entité née en 1992 comme le premier, n'est ce pas aussi la preuve que mister Austin vaut bien son pesant de cacahuètes ?
Nouveau disque donc et nouvel horizon une fois encore pour Steve Austin qui, à défaut de valoir 3 milliards, décroche une réussite de plus à sa carrière. Chacun se fera son idée, certains seront déçus par cette aura sépulcrale que le disque dégage et nul doute qu'il vous faudra sûrement plus d'une ou deux écoute pour l'apprécier totalement. Moins rapide que la sulfateuse de Sadness Will Prevail, moins spectaculaire que les flammes de Temple of the Morning Star et plus insidieux que le couteau de Willpower, le venin est l'arme de choix sur ce disque et il va falloir lui laisser le temps d'agir mais le résultat sera le même.
Today Is The Day est un projet qui s'est efforcé d'évoluer à
chacune de ses sorties tout en continuant à construire une identité musicale
extrêmement forte, ce qui l'a amené à devenir l'un de ces rares groupes
identifiables après quelques accords joués. Mais à partir de Pain Is The
Warning, on peut dire que TITD est
entré dans l'ère du syncrétisme de sa propre identité et marque un temps
d'arrêt dans sa mue perpétuelle. Présentement, il s'agit plutôt pour lui de
puiser à volonté – et peut-être pas forcément consciemment - dans l'énorme
masse de gimmicks, attitudes et sonorités qu'il a construit et amassé tout au long de sa carrière. Pour ce onzième album, Animal Mother, on retrouve des plans metal extrême qui évoquent Mastodon, en particulier sur Discipline où l'intro rappelle
parfaitement l'esthétique sonore de Leviathan (somme toute, c'est peu
étonnant, Bill Kilheler et Brann Dailor ont joué dans TITD sur In The Eyes Of God et les connaisseurs savent que
cette expérience a compté dans la construction du son Mastodon). Godcrush et
particulièrement l’impressionnante Mystic
rappellent quant à elles les influences psychédéliques d'Austin qu'on
pouvait déjà entendre sur Temple Of The Morning Star de par l'ajout de
bruitages qui semblent venu d'outre-espace et l'étrange clavier
de Mystic qui domine la première
partie du morceau pour glisser sur une brutalité musicale et mentale. Le
dyptique Masada et Heathen nous ramène à la
violence sombre exprimée sans fioriture de Kiss The Pig et Axis Of
Eden. La seule véritable nouveauté de cet album est l'ambiance globalement
sludge du disque. Si ce type d'approche n'est pas nouvelle dans sa
discographie, c'est tout de même la première fois qu'elle est présente transversalement
sur toutes les compositions. On trouve encore moult blast et double pédale mais les rythmes sont généralement revus à la baisse, les riffs se font plus lourds
et heavy. Toutefois, seule Outlaw peut
vraiment prétendre à être pleinement qualifiée de sludge, avec son atmosphère
pesante qui peut en remontrer à Eyehategod.
Bizarrement, on la retrouve une première fois dans le disque en version
acoustique (la composition acoustique étant un passage désormais obligé). Choix
difficile à comprendre, d'autant que la version électrique est bien au-dessus
et probablement la meilleure de l'album. Quand à la moins bonne, c'est
probablement Bloodwood, conclusion
pénible de l'album consistant en une « balade » gothique lente et
laborieuse arrosée de violons aux claviers d'un mauvais goût passable.
Devant toute cette revue de son panel musical, il peut venir à l'esprit que
Steve Austin a recherché la facilité en terme de composition. Mais quand on
sait que Today Is The Day peut
autant faire appel à la folk apocalyptique qu'au grindcore, aux musiques
gothiques qu'au sludge et j'en passe, est-ce vraiment de la facilité ? Le
tout en maintenant strictement intacte son identité esthétique et
musicale ? Je pense que l'intégrité du bonhomme est suffisante à balayer
ce genre de critique.
Cependant, il faut admettre que Animal Mother est moins ambitieux que ce
qu'on a pu connaître de Today Is The Day.
Cette dernière production n'est probablement pas au niveau de disques comme Kiss
The Pig, In The Eye Of God ou Temple Of The Morning Star,
pierres angulaires de la discographie du projet. En terme d'intensité
émotionnelle, on pensait avoir affaire à pire. L'album est consacré au lent décès
de sa mère avec qui il entretenait une relation acide d'amour/haine qu'il
exorcise ici (chaque album étant le prétexte à un défouloir émotionnel d'un
événement de la vie d'Austin, que ça soit sa haine de l'administration Bush,
problèmes conjugaux, dépressions etc...). Connaissant le personnage, on se
serait attendu à bien plus pervers, dur et mortifiant, quelque chose au niveau
de Sadness Will Prevail. La douleur et le déchirement suitent en ouverture du morceau-titre, mais le reste du disque est globalement plus
« apaisé », avec toute la relativité qu'il convient d'appliquer au
terme lorsqu'on parle de TITD. Est-ce un indice concernant l'évolution
d'Austin, qui gère mieux son mal-être ?
C'est probablement la seule véritable surprise du disque. Autrement, les
morceaux défilent dans une atmosphère très balisée qui ne perdra personne.
Steve Austin fait parfaitement du Today
Is The Day, comme dit plus haut, il utilise avec sincérité et sans tromper
personne l'imposant langage musical qu'il a élaboré. Ne reste plus qu'à
déguster lentement tout le talent de songwriting du bonhomme, comme il se doit
pour chacun de ses disques.
A écouter : Animal Mother, Mystic, Oultaw
Si je voulais mal faire mon travail, je
pourrais vous déblatérer un certain nombre de poncifs éculés sur
Today Is The Day : que Steve Austin est un type malsain à
moitié fou membre émérite de la NRA, que ce nouvel album de Today
Is The Day est encore un déferlement de noisegrind en folie, qu'on
se prend une raclée dès la première piste ect...
Mais ça serait franchement malhonnête
pour deux raisons. Déjà, parce que lire une chronique constitué de
phrases toutes faites préchauffées n'est jamais agréable. Ensuite
tout simplement parce que pour ce nouvel album ces poncifs sont tout
simplement faux.
Oui, parce que comme tout le monde, si
vous entendez Today Is The Day, vous allez probablement penser à une
avalanche de blast et de ralentissements sludge saturés surmontés
par la voie criarde d'Austin vomissant toutes ses turpitudes
intérieures. Or pour ce Pain Is A Warning, que nenni. Enfin presque.
On retrouve encore sur les deux premières pistes cet extrémisme
typique et très metal de la période Relapse, Expectations Exceed
Reality, la première, n'aurait pas dépareillé sur In The Eye Of
God (elle rappelle d'ailleurs curieusement le Mastodon de Remission)
et la deuxième, Death Curse, sur Kiss The Pig.
Mais au-delà de ce duo d'introduction,
on ne retrouve plus cette impression de menace de Steve Austin qui va
venir vous tataner à coups de barre de fer pour vous sucer le
cerveau.
Le reste de l'album donne plutôt une
impression étrange, avec des compositions disparates : Pain Is
A Warning et Wheelin' rappelle le son 90's du groupe, on se surprend
à y reconnaître comme une influence The Melvins et Faith No More dans
les riffs. Sur Slave To Eternity, ils viendraient plutôt de chez
Karl Sanders, en grandiloquence monolithique et antique façon Nile.
Mais là ne sont pas les seules
surprises de ce Pain Is A Warning. Si on était habitué aux
compositions folk malades et dépressives, on se retrouve déconcerté
devant Remember To Forget ou This Is You, hybride de Folk, d'Indie Rock et de Post-Hardcore à la A Day In Black And White, ou alors
peut-être un rock noisy à la Pixies, pas très loin des
compositions les plus calmes de Mclusky ? Au lieu d'un
déversement de cette violente détresse humaine ou de folie
mystique, on retrouve juste une mélancolie de folkeux. Mais la
cerise sur le gâteau, c'est peut-être The Devil's Blood qui nous
offre son bon stock de...chœurs virils de bucheron typiquement
hardcore.
Bref arrivé au bout de cette nouvelle
production du père Austin, on ne sait pas vraiment quoi en penser.
Tous les éléments qui constituent l'album ne sont pas en eux-mêmes
nouveaux dans la discographie de Today Is The Day, autant les côtés
noise hardcore 90's que les passages folk ou le Death Metal qui ont
toujours été présents mais jamais amenés de cette manière. En fin
de compte, cet album est à Today Is The Day ce qu'Outlaw Order est à
Eyehategod : nous ne sommes plus dans le déversement sans pudeur et
brutal d'un mal de vivre viscéral, mais plutôt dans le témoignage
du début de la guérison de cette souffrance.
Certes, c'est tout de même du Today Is The Day à
savoir une musique jamais lisse, toujours tordue et qui ne se
comporte jamais comme on s'y attendrait, mais ce qu’expriment ces
nouvelles compositions reste simplement encore inédit. Seules les
deux premières et Slave To Eternity nous permettent de trouver des
marques connues.
Finalement, Austin reste relativement
fidèle à lui-même en évoluant toujours comme bon lui semble et
sans se soucier de rester cohérent avec ce qu'on pourrait attendre
de lui. Cependant, cette disparité dans les compositions de l'album
constitue un écueil assez gênant. Une fois passé la surprise de la
première écoute, on se sent un peu irrité par ces changements
incessants et dont on a du mal à faire le lien. Un manque de fil
conducteur, donc, qui fait que ce dernier disque est moins plaisant
que son prédécesseur Axis Of Eden qui annonçait ce virage
stylistique. Ca et une pochette vraiment hideuse.
A écouter : Expectation Exceed Reality, Death Curse, The Devil's Blood, Remeber To Forget, This Is You
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