Dans un style post hardcore pachydermique largement rabâché, se démarquer relève d'un vrai tour de force. Il suffit toutefois de se pencher sur l'excellent Dark Songs Of The Prairie de Across Tundras pour se convaincre que la performance est encore largement envisageable. Cela, Time To Burn l'a bien compris et ne se fait pas prier pour le démontrer à leur façon à travers Is.Land, un album personnel et débordant allégrement des sentiers balisés.
A l'opposé des références que sont devenus Isis et Cult of Luna et qui ont opté pour une aération de leurs atmosphères autrefois majoritairement écrasantes et étouffantes, Time To Burn prend la tendance à contrecourant en dressant une muraille sonore épaisse et sans compromis dans le sillon de early Shora voire Breach. Aux images de paysages arides, Time To Burn répond en imposant au regard une cité en ruine. Aux partitions post rock souples et apaisantes, les gaziers confrontent une tension permanente et un son dont la virulence serait capable de décapiter sans mal les dix premiers rangs sur les planches. Et même si ponctuellement, il est nécessaire de calmer le jeu afin d'apporter à l'ensemble une certaine variation, leur musique reste sombre et agressive en toute circonstance. Is.Land assied de ce fait un style singulier que l'on pouvait seulement percevoir par intermittence sur Starting Point. Sans aucune parcelle d'espoir, sans la moindre éclaircie visible à l'horizon, Time To Burn creuse des puits de douleur dans la glaise et les cendres. Il en ressort un paysage dévasté inlassablement battu par des bourrasques de guitares venteuses et de basses rasantes remodelant sans cesse le relief et meurtri par des coups de tonnerre matérialisés par un chant tiré des entrailles.
Lugubre et baigné de relents indus de part une orchestration basée sur des cycles itératifs et entêtants, Is.Land mérite indéniablement une attention particulière. Plus cohérent et bien plus obscur que Starting Point, il est également moins évident à appréhender. En saisir toutes les subtilités requiert ainsi une certaine persévérance afin de passer outre la production correcte mais pas exceptionnelle et les fluctuations difficilement discernables sur les premières écoutes. Quoi qu'il en soit, il serait fort dommage de passer à côté car de la première à la dernière note en passant par le visuel, tout progresse à grand pas dans la même direction : "Time To Burn".
J'ai découvert ce groupe il y a maintenant 3 ans... Depuis c'est l'amour fou. Cet album est juste celui qui manquait à ma discographie...
S'il vous plaît Time To Burn.... REVENEZ !!!