J'ai accroché dès la première écoute du premier morceau à la première seconde.
J'adore leur côté core.
Grandiose tout simplement.
Pour l'instant 18, peut-être plus dans une semaine.
Quatrième album en sept ans (cinq si on compte le split avec Fit For An Autopsy et The Acacia Strain), pour la plupart des groupes, ce côté prolixe annonce un album en demi-teinte avec un manque de renouvellement ou d'efficacité. Dear Desolation fera t'il partie de l'abondant club des "mouais" ou saura t'il creuser son trou dans une discographie déjà bien riche ?
Commençons par les évidences. Dear Desolation est résolument plus Death Metal que les deux opus précédents. Les ambiances propres aux groupes sont toutefois toujours présentes mais se rapprochent plus de The Adversary, et c'est une bonne chose. Si vous avez lu la chronique de Holy War, ce dernier jouait trop sur ces ambiances et y perdait en brutalité. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils se sont rattrapés ici. Entre les arpèges et picking très rapides propres au Death, la batterie toujours aussi véloce et la férocité irrépressible de CJ McMahon qui signe son retour, on s'en prend plein les esgourdes. Autre axe d'amélioration qu'ils avaient et qui cette fois était soulevé dans la chronique de Hate, les structures des morceaux étaient souvent semblables. Là encore une fois, niveau renouvellement les australiens ne se sont donc pas fichus de nous. Savoir écouter sa musique et y analyser les forces et les faiblesses est une tâche ardue et nécessite une longue réflexion et de prendre du recul. Vraisemblablement, ils ont également cette carte dans leur jeu. Chapeau !
2016, 2017 et surement 2018 marquent une nouvelle étape dans le développement du Deathcore, celle de la différenciation. Carnifex ont opté pour agrémenter du Black Metal, Whitechapel se sont eux plus tournés vers le Heavy Metal, Suicide Silence vers … on ne sait pas. Thy Art Is Murder ont donc eux opté pour une approche qui tire moins vers la fusion mais qui se recentre sur les origines. Un peu comme s'ils ne faisaient plus du Hardcore teinté de Death, mais du Death clairsemé de Hardcore. La nuance est subtile à percevoir certes, toutefois, elle relève d'une approche musicale différente et c'est surement ce qui donne cette saveur très Death à Dear Desolation. Le mix de l'album a légèrement évolué en ce sens également. La batterie et le chant sont certes toujours mis en avant comme dans n'importe quel album de Deathcore, mais les guitares sont plus saturées, moins artificiellement définies ce qui donne une touche moins contemporaine et moins synthétique. Rien que l'intro de Slave Beyond Death, premier morceau de l'album, illustre ce propos.
Quant aux textes, après s'être attaqué au chaos anticipatif d'une société malade, à la sainte autorité religieuse, cette fois, il est dénoncé la nature de l'homme. Bon ok, la religion s'en prend toujours plein la gueule, mais en même temps, elle a été inventée par l'homme car (à la base car c'est dans sa nature d'expliquer des phénomènes incompris d'une manière ou d'une autre et de se chercher un but profond, mais après la volonté des uns d'imposer leur vision aux autres, les divergences d'opinions et la bêtise d'un organe artificiel de toujours vouloir dominer, asservir et écraser les autres, on conduit à quelques menues dérives). Mais je m'y perds. On y parle également de manipulation, d'assassinats, de guerre, de mort et d'asservissement aveugle. Nous restons donc toujours dans ce filigrane de dénonciation de la nature psychopathique de l'homme qui est présent depuis les débuts du groupe.
Bien moins évident d'approche à la première écoute que ses prédécesseurs, cet opus est tout autant une réussite de part sa composition que par le tournant pris par Thy Art Is Murder dans son approche musicale. A la fois prolongation et renouveau du groupe, aucun doute sur le fait que Dear Desolation ait sa place dans la discographie, espérons le, encore massive du groupe.
Le meilleur du groupe ! Tout simplement ! En plus là pochette est vraiment canon ;)