Thy Art Is Murder

Deathcore

Australie

Holy War

2015
Type : Album (LP)

Chronique

par Maxwell

La guerre sainte tire sa source de la religion, elle est lancée au nom d'un dieu ou approuvée par une autorité religieuse. Dans ce contexte très actuel, c'est ce qu'ont choisi de dénoncer Thy Art is Murder via Holy War. Successeur de Hate qui a mis la barre très haut, ce nouvel opus relèvera t'il le niveau ?

Musicalement, on retrouve d'emblée l'ambiance lourde et oppressante symptomatique du quintet de Blacktown. Des rythmes syncopés entremêlés d'arpèges aigus ciselant les mélodies. La fureur rugissante d'un vocaliste insoumis, bref, du vrai Thy Art . Globalement, chaque chanson a sa place sur l'album, d'ailleurs Absolute Genocide et Holy war sont deux merveilles de composition et trouveront sans hésitation une place pérenne dans le set du groupe. Il manque néanmoins dans le reste de Holy War, une chose cruciale : la brutalité. Si on devait dresser une comparaison, ce dernier est plus fort dans les ambiances et la décadence que Hate, avec parfois des petits cotés de Burnt by the Sun qui ne sont pas pour déplaire (cf : Child of Sorrow), mais il a fait perdre du mordant au global. Résolument plus sage, quelques mélodies lancinantes restent en tète là ou auparavant un déferlé de sauvagerie faisaient se mouvoir compulsivement la nuque, les poignets et les chevilles. Sans pour autant être dans la contemplation, quelques changements de rythmes plus brutaux, quelques blasts plus prononcés et quelques mélodies plus agressives n'auraient pas été superflues.

D'un point de vue symbolique et littéraire et si l'on fait attention aux textes, les Australiens s'en prennent ni plus ni moins qu'à la bêtise, crasse et absurde. Celle qui fait croire que la Terre a été crée en sept jours, que tout découle d'un dieu, de la volonté divine et qu'il faut adhérer à cette pensée ou être exclu. Celle qui fait que les peuples s'affrontent au nom d'une pratique différente, d'une interprétation différente et qui fait confondre peur avec liberté. Autre cible connexe visée : les autorités religieuses. Celles qui interprètent des volontés divines et qui ordonnent aux fervents moutons de servir leurs intérêts sous de faux prétextes. Ceux-là même qui décident que le préservatif est un objet du diable, que l'avortement est un meurtre et qui ordonnent des attentats suicides à l'autre bout de la planète du haut d'un balcon. Rappelons au passage que la torah, la bible et le coran sont trois interprétations de la même religion abrahamique et que le judaïsme, l'islam et la chrétienté qui découlent de ces textes sont responsables de 247 guerres à travers l'Histoire et d'au moins 450 millions de morts (recensées et uniquement en temps de guerre).

On a donc au global, un bon album, abouti dans la mesure où il remplit son rôle d'être l'extension stylistique et développe les idées abordées dans Hate. Profond, plein de sens et avec un vrai message, ce qui manque cruellement au deathcore moderne, mais imparfait dans la mesure où il s'adresse plus aux fans de Thy Art, qu'à un auditoire plus large et désireux d'une musique toujours plus brutale.

15

Les critiques des lecteurs

Moyenne 17
Avis 2
ZawadsKrieg December 31, 2015 17:43
J'écoute pas des masses de Deathcore mais c'est une des meilleures sorties de l'année dans le genre pour ma part.
16 / 20