Thy Art Is Murder

Deathcore

Australie

Hate

2012
Type : Album (LP)
Tracklist
01. Reign of Darkness
02. The Purest Strain Of Hate
03. Vile Creation
04. Shadow Of Eternal Sin
05. Immolation
06. Infinite Forms
07. Dead Sun
08. Gates Of Misery
09. Defective Breed
10. Doomed From Birth

Chronique

par Maxwell

Sursis d'un couteau dans l'ombre au détour d'une ruelle. L'angoisse pour seule compagnie. La tête baissée, le pas hâtif en quête d'un sanctuaire pour échapper à son macabre destin. Quand plus rien ne bouge, un son s'élève, lancinant et inspirant la peur. Lorsque l'on discerne distinctement la voix, il est déjà trop tard. C'est un art froid qui prend par surprise et pourfend la chair, et cet art est le meurtre.

Voilà ce qu'inspirent les premières secondes de Hate. Reign of Darkness comme mise en garde de l'arrivée d'Australiens fâchés et désireux d'apporter leur pierre à l'édifice déjà titanesque du Deathcore. A la différence notable que contrairement à énormément de groupes qui cherchent la destruction colossale et massive via la musique, tel un barbare armé d'une masse qui ravage tout sur son passage, Thy Art Is Murder serait plus comme un assassin, faisant voler sa lame sous la gorge de ceux qu'il croise. Il faut y voir ici une subtilité de composition, privilégiant les mises en ambiance contextuelles plutôt que la brutalité pure et simple. Cela peut se traduire par un sample ou une guitare très aérienne sur les effets (ex : Shadow of Eternal Sin). Cette dernière qui alterne entre des accords lourds et lents et des arpèges rapides et frénétiques, mettant ainsi encore plus en exergue cette notion d'incisivité présente tout au long de l'album. Les solos très techniques sont quant à eux parfaitement exécutés, (ex : Immolation) à la fois malsains et poétiques, tels qu'étaient capable le faire Jon Levasseur de Cryptopsy.

Mais il ne faut pas s'y méprendre, il s'agit bel et bien de Deathcore avec des passages syncopés de qualité, une batterie très très (oui deux très) rapide, et un chant haineux à souhait. Bref, à chaque niveau de l'instrumentation on trouve un musicien technique et qui sait servir le morceau avant toute autre chose. C'est bien là, la force de Thy Art Is Murder. Ils parviennent à donner vie par la musique au thème qu'ils ont choisi et mettent tous les moyens qu'ils ont à leur disposition pour achever ce but. Cette tache très ardue nécessite une très grande rigueur dans le travail préparatoire et demande beaucoup d'organisation. C'est d'ailleurs si on prête vraiment attention leur plus gros défaut également. Mettre en place ceci nécessite une recette bien particulière et cela se ressent. Les morceaux paraissent calibrés et cinq d'entre eux, sur les dix de l'album, ont exactement la même structure. Niveau cohérence de l'ensemble pas de soucis donc, il est toutefois regrettable qu'une ou deux autres formules n'aient pas été plus utilisées.

Au final une très bonne impression, avec un parti pris dès le départ et qui est respecté à la lettre. Une ambiance oppressante présente tout au long de l'album et une inventivité qui permet de tenir le rythme. Un gage de qualité car comme le disait Albert Einstein lui-même," la créativité c'est l'intelligence qui s'amuse" Puissent-ils s'amuser et nous abreuver en musique encore longtemps.

16

Les critiques des lecteurs

Moyenne 18
Avis 1