Plus posé, plus doux et surtout completement rafraichissant. Une douche de plaisir à chaque écoute...
Thrice
Post Hardcore / Rock / Emo
The Alchemy Index, Volume III & IV : Air & Earth
Chronique
2e volet de l’ambitieux projet d’évoquer en 4 EP les 4 éléments essentiels, The Alchemy Index Vols. III And IV - Air And Earth clôt la marche ésotérique d’un groupe en constante mutation. A la recherche de l’autre.
A la rage succède l’amertume, aux anathèmes le désespoir.
Après avoir hurlé au firmament dans ses 3 premiers albums de jeunesse, Thrice erre depuis Vheissu dans les limbes d’une musique cherchant l’au-delà. Post hardcore, post rock donc, mais aussi post fureur. Car le groupe californien est désormais de l’autre côté, dans l’après colère, au cœur du questionnement sur le sens.
En illustration, ces mots – toujours si bien écrits (quoique parfois un peu trop proches des précédents opus) - évoquant confusément un dédale de songes, de craintes (traumatismes du 11 Septembre) et d’œuvres cinématographiques ("A Song for Milly Michaelson"). L’antre de l’alchimiste béante, les images de l’artwork renvoyant aux symboliques moyenâgeuses occultes, Air poursuit le travail artistique des volumes I & II, multipliant les instruments et les sonorités brumeuses, en atteste cette complainte bouleversante, vacillant au cœur d’une acoustique semblant tout droit sortie d’une crypte ("As The Crow Flies"), ces couvertures electro ("Silver Wings") ou ces nappes de clavier sur l’envoûtante "Broken Lungs".
En quittant les airs pour la terre ferme ("I Will Hang Up My wings"), Thrice perd pourtant tout une partie de sa grâce. Si Air reste bien dans l’étincelante lignée des deux premiers volets, Earth se montre en effet un léger ton en dessous, la faute à cette sensation d’entendre une répétition des projets solo Dustin Kensrue ("Come All You Weary"). Reste que cette ambiance cabaret (bruits de chaises à bascule qui craquent, harmonicas lointains), évoquant parfois certains aspects de Tom Waits, réussit par sa symbolique de "retour à la terre", puisque Kensrue, piano de comptoir et guitare folk en main, offre un revival de la musique traditionnelle américaine (la savoureuse "Digging My Own Grave", so american), balayé par une mélancolie ouatée et nocturne ("The Lion and The Wolf", qui rappelle fortement les compositions de Danny Elfman présentes dans la BO de The Corpse Bride) qui met le point final au voyage. "Here I Will Teach You Truly How To Sleep".
Parvenu à la cime de son désir, Thrice lègue un quadriptyque appartenant à la race de ces œuvres dorées qui, dans l’ombre ou la lumière, sont fatalement amenées à laisser une trace à la postérité.
Ce The Alchemy Index Vols. III And IV - Air And Earth pourra sembler un soupçon moins grand que le I & II (spécialement par la présence de quelques titres plus… "communs" dans Earth), mais n’est-ce pas le sort réservé à ceux qui ayant goûter aux lèvres du Soleil, ne trouve plus que tiédeur dans les baisers qui suivent ?
Thrice, Thrice, Thrice…
En écoute sur myspace.
Les critiques des lecteurs
Plus posé, plus doux et surtout completement rafraichissant. Une douche de plaisir à chaque écoute...
Il complète parfaitement le volume I & II sans pour autant le surpasser. Le côté expérimental est toujours là et je l'adore. Earth nous montre plus le côté acoustique de Thrice mis à part la chanson Come All You Weary(qui est excellente d'ailleurs). Si vous avez aimer les deux premiers volumes, courez vous l'acheter.
Classe , beauté , douceur représentent cette album d'une grande richesse musicale! Très planant....