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Biographie

This Will Destroy You

This Will Destroy You est une formation incontournable de Post-Rock composée de Jeremy Galindo (Guitare) et Chris King (Guitare), Raymond Brown (Basse) ainsi quAndrew Miller (Batterie) et formée en 2005 à San Marcos au Texas. A l'origine, lorsqu'ils sont encore au lycée, Jeremy Galindo chante, mais les résultats ne sont pas satisfaisants pour eux et ils décident d'adopter uniquement une posture instrumentale. Leur première production sort sous la forme d'un ep, Young Mountain, durant l'année 2005. Acclamé par la presse, le label Magic Bullet Records décide de republier l'année suivante leur ep et de produire également leur premier album, This Will Destroy You, qui affirme leur Post-Rock progressif et instrumental. Mais Raymond quitte le groupe en 2008 remplacé Donovan Jones (Basse / Claviers) et l'année suivante c'est Andrew qui s'en va laissant la place à Alex Bhore (Batterie). S'en suit alors un split, Field Studies, avec leur camarades de Lymbyc Systym en 2009, puis l'année suivante un ep, Moving On The Edge Of Things qui se tourne d'avantage vers des sonorités Drone. Cette tournure de style sera alors confirmée avec leur deuxième album qui parait en 2011, Tunnel Blanket, via Monotreme Records et Suicide Squeeze Records. En 2013, ils partent faire une tournée en Islande, qui sera enregistrée lors de leur concert à la capitale et qui officiera en temps qu'album live, Live In Reykjavik, Iceland. Puis, en 2014, leur troisième album studio est alors annoncé pour cet automne sous le nom de Another Language.

Chronique

14 / 20
2 commentaires (11/20).
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Another Language ( 2014 )

Depuis près d'une décennie, il est devenu indéniable que les grands noms du Post Rock comme Mogwai, Explosions In The Sky ou Mono s’essoufflent album après album. Ce triste constat est pourtant propice à l'émergence de groupes plus modestes tel que This Will Destroy You qui ont su insuffler un véritable renouveau au genre. S'ils s'étaient laissé emporter vers d'obscures contrées brumeuses sur Tunnel Blanket, s’éloignant de la magnificence de leurs débuts insouciants, les Texans offrent avec Another Language un parfait compromis, entre accessibilité et cohérence musicale.

Depuis un Young Mountain sans prétention qui mit tout le monde d'accord à sa sortie, This Will Destroy You a su évoluer et se remettre en question, préférant à présent l'appellation explicite Doomgaze à celle de Post Rock dont il reste pourtant un fier défenseur. Si ce Another Language sonne résolument clair dans sa construction, il est en réalité bien plus sombre qu'il n'y paraît une fois que l'on a percé à jour le nuage cotonneux qui l'enveloppe. Le quatuor mise davantage sur des détails infimes ainsi qu'une instrumentation éloignée par une production intimiste pour toucher et émouvoir. Ce au détriment de l'auditeur qui, même s'il n'aura aucun mal à pénétrer cet album, aura tout le mal du monde pour retenir un titre plus qu'un autre. C'est donc sur une écoute globale que l'on se doit d'évaluer ce nouvel effort, plus qu'aucun autre extrait de leur discographie.

À l'inverse d'une grandeur Caspianèsque, les Texans développent un son plus personnel qui, à l'instar de 65daysofstatic, aime brouiller les pistes à un point tel que l'ont ne sait parfois plus si la rythmique provient des fûts d'Alex Bhore ou des samples de Dono Jones (Invitation). Les douces plages Ambient s'écoulent inlassablement aux creux des oreilles (Mother Opiate) et sonnent tel un remède aux indigestes longueurs de Tunnel Blanket, avant que ne viennent frapper les montées en puissance propres au genre musical. Ces explosions instrumentales, bien que plutôt classiques et construites sur une durée moindre qu'à l'accoutumée, ne déçoivent ni transcendent la vision du groupe.

Des arpèges frémissants de New Topia qui précèdent une avalanche sonore à peine descriptible aux délicates notes minimalistes de God's Teeth, il n'y a finalement qu'un pas. Même si l'on n'y retrouve pas la quintessence de l'album éponyme, Another Language se laisse agréablement écouter dans sa globalité et replace le groupe dans une direction plus louable que son prédécesseur, tout en vous décrochant quelques frissons au passage. À l'heure où le Post Rock vit un véritable déclin, les groupes comme This Will Destroy You sont alors plus que jamais indispensables.

A écouter : Dustism, War Prayer