This Is Hell

Hardcore

États-Unis

Bastards Still Remain

2016
Type : Album (LP)
Labels : Autoproduction

Chronique

par rwn

Sundowing, premier LP de This Is Hell, fête déjà cette année son dixième anniversaire. Oui, déjà. Plutôt que de se morfondre sur le temps qui passe, les natifs de Long Island ont décidé de célébrer l’événement avec un inattendu cinquième album. Ressuscitant pour l’occasion le line-up de 2006, les New-Yorkais que l’on pensait séparés, ("Resurrected, rose from the grave" clame l’éponyme) montrent, avec Bastards Still Remain, leur premier signe de vie depuis l’EP The Enforcer sorti en 2013.

Un titre plus qu’explicite, une tracklist affichant douze morceaux en un quart d’heure, il ne faut pas longtemps pour comprendre que This Is Hell emboite le pas de nombreuses formations de la scène Hardcore qui, ces derniers mois, ont délivré des disques bruts et sans concession (Terror, Black Tusk...). Certainement sevrés par leur side-project Extinction A.D. qui implique les 4/5 du groupe, Bastards Still Remain marque l’abandon, à l’exception des riffs finaux de Excuses Pile Up et de Retaliate, du crossover Thrash de Black Mass. A la place, une approche radicalement brute, sans fioritures et même, dans l’esprit, plus Punk garage qu’Hardcore. Suintant la hargne par tous ses pores, Bastards Still Remain est le manifeste d’une formation en opposition avec une société dépeinte comme gouvernée par les impostures, la corruption et la violence sociale. Au diapason de la forme, les mots de Travis Reilly sont acerbes "You’re misery and shit in human form", plein de rage et de rejet "Fuck your standings, forget your caste […] Screw adapting, fight the rules" et combatifs "23 years, no end in sight".

Enchaîner les morceaux courts a tout de l’exercice faussement simple. Au contraire même, les pièges n’en sont que plus nombreux et il est aisé de verser dans le binaire, le basique et au final l’ennuyeux. S’il n’est pas exempt de quelques passages plus quelconques Bastards Still Remain fait preuve d’une inattendue diversité. Entre le rythme très Punk de l’éponyme, la rage de l’ultra rapide You Think I Don’t Know, le relief de Excuses Pile Up et de son break taillé pour le mosh pit, l’hymne Anarchy On Atlantic porté par son anaphore "23 years...", impossible de s’ennuyer. Les gars de This Is Hell prennent un plaisir fou à jouer ensemble, cela se sent et est contagieux.

Présentant des mensurations en parfaite adéquation avec le format de ses titres, Bastards Still Remain se joue des difficultés du genre. Enregistré et mixé en l’espace d’une journée ce nouvel album de This Is Hell est la bonne surprise Hardcore de ce deuxième trimestre 2016 et nous laisse espérer qu’une suite y sera donnée.

14

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