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Biographie

The Wounded Kings

The Wounded Kings se fonde à Exeter en Angleterre en 2004 autour du duo George Birch (Basse / Guitare / Chant) et Steve Mills (Guitare / Batterie / Piano / Basse) qui sortent en 2018 l'album Embrace Of The Narrow House via Eichenwald Industries, puis un album éponyme en 2010 chez Candlelight Records qui commence à faire grandir leur réputation. Le duo officie alors dans un Doom Metal aux influences traditionnelles et nourri d'ambiances horrifiques. Pour le split avec Cough en 2010, le duo délègue la basse et la batterie à respectivement Luke Taylor et Nick Collings. Pour l'album In The Chapel Of The Black Hand qui parait en 2011 chez I Hate Records, George Birch n'est plus de la partie et Steve Mills recrute alors un nouveau line up : Jim Willumsen (Basse), Mike Heath (Batterie), Alex Kearney (Guitare) et Sharie Neyland (Chant).

Al Eliadis remplace Jim en 2012 à la basse et fort de ce nouveau line-up, The Wounded Kings sort sans doute l'album le plus apprécié de sa carrière avec Consolamentum qui parait en 2014 chez Candlelight Records en 2014. George et Steve se retrouvent pourtant en 2014, mais la chanteuse Sharie et le bassiste Al quittent la formation, forçant The Wounded Kings à se retrouver en quatuor. Visions In Bone parait le 26 août 2016, quatorze jours après que le groupe aie annoncé son split et qui clôt ainsi le chapitre d'une formation talentueuse, mais chaotique dans sa longévité.

Chronique

16 / 20
1 commentaire (18/20).
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The Shadow Over Atlantis ( 2010 )

Oh, un groupe de Doom Metal occulte avec un nom à la con. Original ? Ben ouais en fait. Ici, l’idée n’est pas d’honorer Black Sabath via stimulus buccal, mais bien de jouer quelque chose qui ne ressemble à rien d’autre. Car oui, The Wounded Kings n’est pas qu’un simple groupe du genre de plus.

Débarqués de nulle part (enfin, de la Perfide Albion quoi) en 2008 avec The Embrace Of The Narrow House, ces rois blessés n’avait pas vraiment trusté le sommet de l’affiche, même s’ils avaient quand même réussi à faire parler un peu d’eux. Et à raison. Sur ce The Shadow Over Atlantis, le groupe évolue toujours dans un Doom Metal ultra lent, tellement qu’on s’approche parfois du Funeral Doom Metal, sans jamais pourtant franchir le pas, un peu à l’image des compatriotes de Warning, même si beaucoup d’élément évoqueront plus volontiers Electric Wizard, le groove en moins. Mais l’intérêt de ce disque est ailleurs, à savoir son ambiance sinistre, poisseuse et terriblement évocatrice.

En effet, si tel était déjà le cas sur leur premier opus, les lascars se montrent d’une habilité rare quand il s’agit de créer une ambiance vraiment prenante. Si l’expression "atmosphère de fin du monde" est aujourd’hui employée à tort et à travers, elle convient en revanche parfaitement à ce disque qui semble vraiment raconter l’histoire de la fin, non pas du monde, mais d’un monde, celui de l’île légendaire d’Atlantis. En fermant les yeux, les plus imaginatifs n’auront pas vraiment de difficultés à se représenter le malaise grandissant au sein des insulaires alors même que les signes avant-coureurs d’une catastrophe imminente s’accumulent. Les autres se diront simplement "ah ouais, c’est comme voir les nuages s’agglomérer au dessus de l’océan avant une tempête !" et ils ne seront pas forcément plus loin de la vérité.

Sans tomber dans le très hype Doom / Psyché, l’ambiance de ce disque colle tout à fait au thème récurrent de la cité perdue, du crépuscule d’une civilisation mythique, en partie grâce à un mysticisme certain, proche de l’art lovecraftien (Invocation Of The Ancients parle pour elle-même). En cela, le groupe parvient à faire aussi fort que des références en la matière telles qu’Ahab, Thergothon ou encore Evoken, pour rester dans le royaume du Funeral Doom Metal. Par ailleurs, même si l’album n’est pas évident à digérer, sa structure équilibrée qui alterne entre longues compositions et courts instrumentaux de toute beauté (Into The Ocean’s Abyss et Deathless Echo) favorise l’immersion de l’auditeur et casse l’impression d’avoir affaire à un monolithe uniforme. De plus, au fil des écoutes, plein de petits détails très utiles pour maintenir l’auditeur captivé révèleront la richesse de ce disque, tels que le chant halluciné sur Baptism Of Atlantis, les murmures démoniaques sur The Sons Of Belial ou encore les cœurs possédés sur Invocation Of The Ancients.

On l’aura donc compris, The Shadow Over Atlantis est un grand disque, qui restera évidemment comme un des très grands disques de 2010, propulsant du même coup The Wounded Kings parmi les formations les plus intéressantes du genre en ce moment car fortes d’une réelle identité musicale, telles que Jex Thoth, Mar De Grises, Hour Of 13 ou Ahab. Humide et poisseux, voilà un vrai disque pour l'été, finalement.